Grâce à une partenariat entre Livraddict et Bragelonne (que je remercie), je viens de terminer Vivants de Isaac Marion, et j'ai été très favorablement impressionnée.
4ème de couverture : Le monde est dévasté par une étrange épidémie. Les Morts se relèvent, les Vivants se cloîtrent à l'intérieur de forteresses. Une guerre sans merci les opposent.
R est un Mort. Comme tous les Morts, R n'a pas de souvenirs, pas d'émotions, et, animé par une faim irrépressible, dévore les Vivants. Mais R rencontre Julie. R l'emmène avec lui. Et bafoue les règles des Vivants et des Morts pour rester avec elle. Mais leur monde ne les laissera pas faire.
Ce livre fait un pari impossible : nous placer dans la peau d'un zombie, et le rendre sympathique à nos yeux. R a pourtant tous les attributs habituels du zombie : il se déplace lentement, il mange les humains, il grogne, il a les yeux vitreux… Rien de bien séduisant au premier abord. Et pourtant, grâce au talent de l'auteur, on en vient à l'apprécier. Il est un zombie, oui, mais ce n'est pas lui qui l'a choisi. A partir de là, il faut bien qu'il "vive" (ou qu'il fasse semblant), et donc qu'il se nourrisse. Après tout, en quoi est-ce plus criminel de manger un être vivant, un humain, qu'un animal ?
On prend ici le contre-point de Je suis une légende. Et s'il n'y a pas l'angoisse intrinsèque de ce court roman, la mise en situation est tout aussi réussie. Dans un monde post-apocalyptique, toutes les règles habituelles sont remises en cause. Par exemple, on peut tapisser sa chambre de peintures de maîtres, parce que plus personne ne va dans les musées. Et le message inclus dans le roman se dessine alors peu à peu : est-on vraiment vivant si l'on ne prend plus le temps de vivre ? Ou ne devient-on qu'un zombie en sursis ?
Ce livre sort des habituelles ornières du genre : le zombie est sympathique, il est même possible d'en tomber amoureux, et les méchants ne sont pas toujours là où on les attend. Bref : de l'horreur, de l'amour, de l'humour et du suspense… Tous les bons éléments d'un roman qui pourrait faire peur, et qui fait surtout réfléchir.
Ce n'est assurément pas un livre à mettre entre les mains des plus jeunes, parce que le monde décrit reste quand même très sombre, hanté de plateaux repas pourris et de maisons éventrées. Mais des adultes de tout âge pourront l'apprécier à sa juste mesure, d'autant que le style en est travaillé.
Je n'aurais qu'un seul reproche à faire, et il concerne la fin. Elle ne contient finalement que peu d'explications sur certains événements. Certes, les éléments donnés laissent à penser que c'est à nous de nous faire une opinion, mais il reste quelques interrogations en suspens. Quelques lignes de plus n'auraient peut-être pas été inutiles.
Néanmoins, ce roman, je pense, fera date dans l'histoire de la littérature "zombiesque", ne serait-ce que pour son point de vue original et rarement vu (voire jamais ?) à ce jour.
oh dis donc, il m'a l'air intéressant ce livre. Je n'ai jamais essayé la littérature "zombiesque" comme tu dis mais si je le fais ca sera certainement avec celui-ci !!
RépondreSupprimerGabyelle