mercredi 28 décembre 2011

Des étoiles sombres dans le ciel

Voilà un livre que j'ai reçu en partenariat avec Livraddict et Oh éditions. Je les remercie tous les deux.
Des étoiles sombres dans le ciel est l'histoire vraie contée par  Nadia Salmi. 


4ème de couverture : En 2007, après le décès de sa grand-mère, Nadia Salmi découvre une photo de son grand-père en officier de la Wehrmacht. Comme environ 400 000 enfants, elle est, par sa mère, la petite-fille d’un soldat allemand. Elle tente alors d’en savoir plus sur ce grand-père transformé en fantôme par sa famille, par peur du scandale. Par honte. A partir de la correspondance laissée par sa grand-mère et jusqu’aux archives de la Wehrmacht, Nadia dénoue les non-dits de ses origines et se lance, durant quatre ans, sur les traces de ses grands-parents, à la recherche de son identité.


J'ai été immédiatement interpellée par ce sujet. On parle souvent de la Seconde Guerre mondiale, de ce qui s'est déroulé sous ces feux, de certains camps plus que d'autres, certes, mais j'ai l'impression que l'on n'a jamais fini d'en faire le tour, et de découvrir tout ce que l'homme est capable de faire, en bien ou en mal.
Ici, le sujet de ces amours clandestines, condamnées par les circonstances m'interpellaient.
Pas facile en effet d'être un couple franco-allemand au lendemain de la guerre. La paix est là, mais ce n'est pas pour autant qu'il est permis de fraterniser avec "l'ennemi". C'est pourtant ce qui arrive entre Thérèse et Hans. Puis Hans doit repartir en Allemagne, et seulement alors Thérèse découvre sa grossesse. Cette situation serait déjà assez dramatique en soit : une fille-mère, à une époque où cela n'est pas bien vu, un enfant dont le père est honni de tous juste pour sa nationalité… Ce ne dut pas être facile à vivre.
Et c'est justement ce que nous conte Nadia Salmi. L'histoire est d'autant plus poignante qu'il s'agit de la sienne, petite-fille d'un grand-père dont elle ne sait rien, sinon qu'il venait de l'autre côté de la frontière.
Il est toujours difficile pour les enfants de ne pas connaître leur passé. Finalement, on se rend compte que cela est aussi difficile pour les petits-enfants. Car toutes les blessures de la mère de Nadia se reportent sur son enfant à elle.
On comprend donc pourquoi, et pour qui, l'auteur a voulu rechercher son passé, et on suit ses pas à travers les démarches administratives, les consultations de fichier, et les découvertes qui s'égrènent peu à peu. Cette partie est sans doute la plus intéressante, et pourtant elle paraît presque en retrait dans le livre.
En effet, peut-être pour conserver l'intérêt du lecteur, ou pour s'imaginer la vie de ce grand-père qu'elle n'a pas connu, Nadia Salmi décrit son existence à lui, un chapitre sur deux. On le suit donc dans son histoire d'amour, puis quand il rentre dans son pays. Mais tous ces chapitres, présentés avec beaucoup de certitude, ne sont finalement que romancés. Parce qu'elle possède peu d'éléments concrets pour restituer les pensées de cet ancien soldat. Je crois que j'aurais préféré qu'elle se contente d'écrire sur ses recherches, ou alors qu'elle présente ces chapitres au conditionnel, parce qu'ils viennent finalement entacher le côté très réaliste de son récit.
Par ailleurs, son récit, justement, est aussi ponctué des éléments de sa vie à elle, entre histoires d'amour, accidents ou maladie, redites sur les faits de son enfance… Au bout d'un moment, j'ai trouvé ça un peu répétitif, et presque trop personnel : je ne voulais pas lire un journal intime, mais juste une recherche, avec plus de distance.
Comme vous l'avez compris au vu de cette chronique, je ressors donc assez mitigée de cette lecture. J'en ai appris plus sur une certaine réalité (la vie des enfants - et petits-enfants- nés de "l'ennemi"), mais j'y ai lu beaucoup trop de pages qui n'avaient finalement que peu à voir avec le sujet principal. J'ai vraiment l'impression que l'auteur a voulu se libérer d'un poids, et en a profité pour s'alléger de plein d'autres choses en même temps. Le sujet principal se noie dans tout cela, même s'il reste présent en filigrane tout du long.
Le livre est relativement court et se lit vite, je vous le conseillerais si vous vous intéressez au sujet des suites de la guerre, mais il n'est pas indispensable non plus selon moi, à cause des défauts que j'ai déjà cités.