Affichage des articles dont le libellé est Lecture. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Lecture. Afficher tous les articles

lundi 6 janvier 2025

Danser encore - Charles Aubert

 J'ai lu Danser encore de Charles Aubert


4ème de couverture

L'histoire du boxeur tsigane qui osa défier Hitler Ce roman en dix rounds s'inspire de la vie de Johann Trollmann, dit " Rukeli ", boxeur tsigane qui vécut en Allemagne sous les nazis et fut assassiné le 9 février 1943 dans le camp de concentration de Neuengamme.

Mon avis

j'ai beaucoup aimé cet ouvrage, autant pour son contenu que pour son écriture. Je crois qu'en le lisant, je me suis rappelée, une fois de plus, qu'on n'a pas fini de redécouvrir une période de l'histoire qui n'est pourtant pas si lointaine que cela. 

Ici, vous allez suivre les pas d'un boxeur tsigane allemand, durant les années 30. Un boxeur qui a réellement existé, donc il y a un aspect biopic à cet ouvrage qui n'est pas pour me déplaire. Comme vous vous en doutez, vu le contexte historique et géographique, son parcours a été un peu... chaotique. 

Pourtant, il n'y a pas de misérabilisme dans le texte. Juste la présentation d'un homme et de ses rêves, qui se heurte un peu trop souvent à des obstacles, et qui tente, malgré tout, de rester debout. 

Le texte est découpé en round, pour rappeler encore un peu plus l'univers de la boxe. Et le style est très abordable, dans une langue de tous les jours, sans grandiloquence mais qui touche exactement là où cela fait mal. Et tout en se permettant des moments presque poétiques, comme des virgules de respiration dans cet univers brut et déchiré. 

Je vous conseille donc largement cet ouvrage, si vous vous intéressez à cette époque, ou juste à l'humanité et à ses différentes manifestations. D'autant que le livre est très court, et qu'il ne prend pas de détour pour aller droit à l'uppercut. 


mardi 29 octobre 2024

Babel de Rebecca F. Kuang

 J'ai lu  Babel de Rebecca F. Kuang  (traduit par Michel Pagel)

Babel par Kuang

4ème de couverture

Un acte de traduction est toujours un acte de trahison.1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l'étude des langues dans l'optique d'intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l'Université d'Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l'argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l'aide de barres d'argent enchantées.

Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l'Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir
Babel revient donc à trahir sa patrie d'origine.
Peut-il espérer changer
Babel de l'intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ?

Mon avis

Quelle claque ! En tant qu'amoureuse de la langue, il aurait été vraiment dommage que je passe à côté de ce titre. Ce roman foisonnant fait la part belle aux mots, à leur pouvoir comme à celui de la traduction, à tout ce que cela implique culturellement. C'est riche, tellement que l'on peut parfois s'y perdre. Et pourtant, c'est aussi un roman, avec ses personnages riches, ses rebondissements inattendus, ses réflexions pertinentes, cette aventure qui se tient jusqu'à la dernière page !

Quand je pense que ceux qui liront ce livre seront surtout des amateurs de fantasy (car il y est question de magie) et que tout un pan de la communauté littéraire passera à côté, ça me désole pour eux. Car le texte amène tellement de pensées sur le colonialisme, la manipulation politique, les aspects économiques de la société... Je n'ose imaginer la quantité de travail qu'il a représenté, de recherches et de réécritures.

Il est fourni en faits historiques à peine modifiés, et tellement important culturellement. Mais sans jamais être trop imposant, juste avec la distance nécessaire pour qu'on se laisse porter par le récit, qu'on avance avec lui et ses personnages, qu'on s'y attache, qu'on aie envie de les aider, de se demander si on aurait fait mieux qu'eux. Car chacun d'eux est attachant (je n'ai tellement pas eu envie d'y croire lors d'un décès, tout comme le personnage principal d'ailleurs, ce qui prouve là aussi la réussite de l'écriture).

Alors, oui, le texte n'est peut-être pas abordable pour tout le monde, il faut accepter de se poser, de se laisser prendre par la main, de ne pas tout comprendre parfois, de ne pas être dans l'action en permanence (et pourtant il y en a). C'est un ouvrage un peu OVNI, mais qui mérite tellement qu'on lui donne sa chance. Merci aux éditeurs qui l'ont fait !


Brooklyn par Colm Tóibín

 J'ai lu Brooklyn par

Enniscorthy, Irlande, années 1950. Comme de nombreuses jeunes femmes de son âge, Eilis Lacey ne parvient pas à trouver du travail. Par l’entremise d’un prêtre, on lui propose un emploi en Amérique, à Brooklyn. Poussée par sa famille, Eilis s’exile à contre-cœur. D’abord submergée par le mal du pays, elle goûte ensuite, loin du regard de ceux qui la connaissent depuis toujours, une sensation de liberté proche du bonheur. Puis un drame familial l’oblige à retraverser l’Atlantique. Une fois de retour au pays, Brooklyn se voile de l’irréalité des rêves. Eilis ne sait plus à quel monde elle appartient, quel homme elle aime, quelle vie elle souhaite. Elle voudrait ne pas devoir choisir, ne pas devoir trahir.

Trois guinées de Virginia Woolf

 J'ai lu Trois guinées de Virginia Woolf


Quatrième de couverture

« Que faut-il faire pour empêcher la guerre ? » C’est l’épineuse question à laquelle doit répondre la narratrice, double non dissimulé de Virginia Woolf, dans cet essai implacable de finesse et de modernité. Interloquée par le fait que son correspondant, un « homme qui a fait des études », sollicite l’avis d’une femme sur cette question universelle, elle s’emploie à démontrer que le patriarcat est en grande partie responsable des bouleversements du monde, et que la clé d’une paix durable réside dans l’éducation des femmes, dans leur accès au monde du travail, et dans leur émancipation. À chacune de ces trois causes, elle accepte de donner une guinée. Publié en 1938, alors que la guerre est désormais inévitable, Trois guinées a été pensé par son autrice comme la suite d’Une chambre à soi. Virginia Woolf y développe et approfondit sa réflexion, et nous livre un brillant manifeste féministe et pacifiste.

Mon avis

Il est assez incroyable de voir comme ce texte ancien résonne de manière moderne encore aujourd'hui. On retrouve dans cette traduction de Sophie Chiari toute la verve et l'ironie piquante de Virginia Woolf, appliquée ici à défendre la situation des femmes de manière faussement innocente.

Le texte est à la fois dense et rapide à lire, ponctué d'exemples très concrets par l'autrice et à chaque page on a à la fois envie de se révolter et de l'applaudir. Que les femmes de l'époque ont eu du courage et de la force pour ne pas se laisser abattre ! C'est une belle leçon. 

Mais c'est surtout un moment plein d'humour grâce à la prise de position choisie par Viginia Woolf, qui nous éclaire sur tellement de faits de société de son époque. Mieux qu'un livre d'histoire, vraiment, car il raconte la vie telle qu'elle est, et avec panache !

Je vous le conseille, vraiment, et si ce titre ne réveille pas votre féminisme ou ne vous donne pas envie de lire d'autres textes de Virginia Woolf, je ne sais pas ce qu'il vous faut !


Le soleil se lèvera demain de Aurélie Massé

 J'ai lu Le soleil se lèvera demain de Aurélie Massé

4ème de couverture

Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ?
Que vont-ils devenir ?
Ils sont cinq et n'ont rien en commun que ce lieu désert, anonyme et perdu... comme ils le sont eux-mêmes. Théodore, Camille, Jules, Alexis et Nadia se retrouvent dans les couloirs d'un métro hors d'âge qui semblent évoluer au fil de leurs errances et de leurs humeurs. Comment sont-ils arrivés là ? Impossible pour eux de s'en souvenir. La sortie leur échappe, tout comme une partie de leur passé. Ils n'ont d'autre choix que de se soutenir, se confier, s'ouvrir aux autres et à eux-mêmes pour essayer de comprendre et, peut-être, de se libérer.


Mon avis

Je dois avouer que mon avis est assez mitigé sur cet ouvrage. J'ai beaucoup de mal à prendre de la distance par rapport à un point très personnel, qui m'a gênée dans ma lecture, et qui constitue un plot twist important dans l'ouvrage. Je me passe généralement allégrement des trigger warning mais j'avoue que, pour ce livre, je ne m'attendais pas du tout à cela et j'aurais aimée être prévenue que certains sujets allaient être abordés. J'aurais sans doute mieux apprécié ma lecture si j'avais pu le savoir au préalable. 

Par ailleurs, j'ai aussi parfois levé les yeux au ciel face à certaines métaphores, comme des "yeux de chaton" ou une "voix de coton". Je trouvais ces images un peu trop enfantines par rapport à l'ambiance du roman et cela m'a agacée par moments.

En dehors de ces écueils, l'ouvrage est bien mené, avec une tension qui monte progressivement, des révélations qui se laissent deviner jusque comme il faut, un message important, des personnages attachants. J'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux en lisant le livre, ce qui prouve bien qu'il était réussi (oui, me faire pleurer fait partie de mes critères positifs pour un livre).

Je pense que les sujets abordés vont amener à faire lire ce livre à de nombreuses personnes, et c'est sans doute une bonne chose. L'histoire est prenante en plus, ce n'est pas qu'un texte "donneur de leçon", loin de là. Mais je conserve néanmoins une certaine réserve juste pour la "mauvaise" surprise que certains faits ont constitué pour moi.

lundi 25 mars 2024

Les enfants indociles de Seanan McGuire

 J'ai lu Les enfants indociles de Seanan McGuire



4ème de couverture

Mon avis : 

Il y a parfois des ouvrages qui vous cueillent par surprise quand vous ne vous y attendiez pas.

Le roman de Seanan McGuire en fait partie. Avec lui, vous allez pénétrer dans un univers à la fois lugubre et lumineux, plein d’espoir et d’amertume, de magie et d’un trop plein de réalité…

Là, dans cet institut replié sur lui-même, s’abritent des adolescents échappés des mondes cachés. Qui de Féérie, qui des Limbes proches d’un film d’horreur, qui d’un univers de sucre et de courses, qui du royaume de l’immobilité et des morts… Chacun y avait trouvé sa place, parfaite, correspondant à ses désirs les plus secrets malgré l’intensité, parfois horrible, de ce qu’il a pu y vivre. Mais tous en ont été mis à la porte, pour diverses raisons.

Et dans notre monde trop cartésien, impossible de faire comprendre à leurs parents que leurs souvenirs ne sont pas des délires… L’institut leur sert alors d’échappatoire, seul endroit où ils peuvent être les lambeaux d’eux-mêmes.

Dans un récit court (il s’agit d’une novella), nous voilà embarqués aux côtés de ces jeunes. Attention, ce n’est pas un livre à mettre entre les mains des trop jeunes lecteurs, car l’ambiance y est vite macabre (on rencontre très rapidement des cadavres aux membres tranchés).

Mais quel humour, quelle maîtrise du récit, quel univers de fantasy parfaitement contrôlé et totalement anarchique à la fois. Et puis, ce récit est aussi terriblement dans l’actualité, puisqu’on y parle d’identité trans également (certaines fées n’aiment pas trop les garçons qui se cachent dans des corps de filles, apparemment).

Bref, je me suis régalée. C’est une trilogie, et je ne peux que vous inviter à la découvrir à votre tour. Elle se lit (trop) vite, la traduction est efficace, les personnages sont attachants et l’univers est riche. Que vouloir de plus ?


mercredi 6 décembre 2023

North of your heart

 J'ai lu North of your heart de Melissa Bouzon



4ème de couverture :

C’est au pays du froid que la passion brûle le plus fort…

Initiation à la conduite d’attelage de chiens de traineaux, équitation, randonnées à ski : ce voyage en Laponie est l’aventure dont rêvait Lina ! Et comme il faut toujours une part d’imprévu – sinon, ce n’est pas drôle ! –, voilà que l’inconnu qu’elle a embrassé à l’aéroport, pour se sortir d’une situation délicate, se révèle être son guide ! Alex est envoûtant, passionné de nature, et ses yeux pétillent à chaque sourire. Seul hic : toute relation avec des touristes lui est strictement interdite, et il n’a aucune envie de se compliquer l’existence avec un drama inutile. Pourtant, de randonnées en pleine tempête en soirées enchanteresses sous les étoiles, plus rien ne semble compter que leurs deux cœurs qui battent à l’unisson…

Mon avis : 

Contrairement à ce que le titre laisserait croire, il s'agit bien d'un roman francophone. Et vous allez y croiser des chiens de traîneaux attachants, un musher à tomber et son équipe adorable, une Laponie à la fois très très froide et très chaleureuse.

J'ai pris beaucoup de plaisir en parcourant ce roman. Les points de vue alternent entre les deux personnages, on est au cœur de leurs sentiments et ils sont incroyablement touchants. J'aurais voulu moi-aussi vivre cette expérience au milieu des chiens de traîneaux mais comme je suis extrêmement frileuse, je me satisferai pleinement de l'avoir partagée par procuration. Car il y a plein d'expériences dans ce roman, de promenades dans la neige, d'aurores boréales, de sauna... Vous y serez plongés directement. Au point même d'apprendre les coulisses des courses de traîneaux (ce qui pourrait vous révolter, au passage).

Le roman aborde aussi très légèrement les sujets du green washing, de l'importance de la nature, de l'honnêteté. Et il touche juste sur chacun d'entre eux.

Alors, bien sûr, c'est une romance. Bien sûr, on sait que ça va bien finir. Mais jusqu'au bout, je me suis demandée comment ils allaient y parvenir. Il y a tellement d'obstacles entre les héros, eux-mêmes ne croient tellement pas pouvoir les contourner, que le tout semble insurmontable. Une jolie maîtrise du suspense, donc (même si j'aurais aimé une fin un tout petit peu plus développée). 

Je me suis laissée embarquer par l'histoire. Elle est facile à lire, rapide, entrainante, dépaysante. Pleine de douceur aussi. Un roman très cosy pour l'hiver !

vendredi 17 novembre 2023

L'effet boule de neige

 J'ai lu L'effet boule de neige de Clara Héraut 

 

 

4ème de couverture

 Iris, dix-neuf ans, est secrètement amoureuse de son meilleur ami, Charles, depuis qu’ils sont enfants. Après six mois de stage aux États-Unis, ce dernier rentre enfin à Bordeaux pour les fêtes de fin d’année. Iris est persuadée que la distance lui aura permis de réaliser qu’ils sont faits pour être ensemble. Mais à l’aéroport, Charles n’est pas seul : il est accompagné de Jude, une ancienne connaissance de la famille. Sa nouvelle petite amie. Les espoirs d’Iris s’écroulent aussitôt. Charles est amoureux de Jude, pas d’elle. Alors, avant de partir avec lui, comme chaque année, fêter Noël dans les Pyrénées en compagnie de leurs familles, Iris se laisse convaincre par une idée folle : et si elle demandait à Alex, le grand frère de Charles qui n’a jamais su trouver sa place parmi eux, de prétendre être son petit ami ? Plus fou encore : et s’il acceptait de se prêter au jeu ?

 

Mon avis

Je résiste difficilement à une romance de Noël. Du froid, des cadeaux, un fake boy friend... Comment ne pas craquer ? Surtout quand le faux petit ami est aussi adorable, en vrai. A tel point, même, que je me suis demandée comment le personnage féminin avait pu le détester pendant aussi longtemps.

Certes, c'est un trope connu, et on sait toutes comment cela va finir dès le début. Ce qui est amusant, ici, c'est que la meilleure amie de la narratrice est justement une grande connaisseuse des tropes et lui commente ce qui risque de lui arriver. Ce n'est pas de sa faute si elle se fait avoir quand même.

Par contre, le love interest du départ me semblait tellement odieux que j'avais du mal à comprendre comment qui que ce soit pouvait le préférer à son frère. On va dire que c'est un béguin d'enfance et que les personnages n'avaient pas encore grandi.

Bon, on est sur une ambiance de réunion de famille, donc avec les secrets qui explosent, les personnalités qui se révèlent, les grandes effusions aussi. (oui, c'est tout ce que j'aime).

J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce livre, je le commentais même à ma fille pendant ma lecture ! Sa trame est classique mais c'est tellement bien de pouvoir se réconforter avec !

Big Girl

 J'ai lu Big Girl de Mecca Jamilah Sullivan 

 

4ème de couverture

Malaya, huit ans, soixante-seize kilos. Sa mère s'obstine à la traîner chaque semaine à des réunions Weight Watchers qu'elle déteste.
Partout, son corps hors norme est montré du doigt et considéré comme un problème.
À la maison, les femmes de sa famille lui font subir une pression étouffante. Sur les bancs de son école pour riches Blancs de l'Upper East Side ou dans le Harlem tumultueux des années 1990, Malaya Clondon doit supporter les discriminations physiques et sociales.
La petite fille grandit au rythme du hip-hop sans parvenir à satisfaire la faim qui la tenaille. Il lui faut apprendre à nommer ses désirs et à défier les injonctions d'une féminité qui n'a pas été pensée pour elle.
Big Girl est le roman de sa victoire.

 

Mon avis :

J'étais très curieuse de découvrir ce roman. Un titre qui parle de grossophobie, de communauté, de femme... autant d'éléments qui ne pouvaient que m'attirer.

On y suit ainsi le parcours du personnage principal, pendant plusieurs années, et de sa famille. Une famille qui a tellement intériorisé le fait qu'il fallait être mince pour réussir sa vie, et encore plus quand on est une femme noire, que chaque génération est encore plus épaisse que la précédente. Et qu'elles considèrent cela comme un échec, évidemment.

Et le personnage principal est d'abord une enfant. Une enfant à qui on ne cesse de parler de son poids, de surveiller tout ce qu'elle mange... Autant dire que pour déclencher des troubles de l'alimentation, il n'y a pas mieux. 

Et elle devra se battre avec cela toute sa vie, perdant en estime d'elle-même au fil des années...

C'est donc un livre assez beau sur ce que les injonctions sociétales peuvent nous faire comme mal. 

Malgré tout, je l'ai parfois trouvé répétitif, et très sombre. La lumière est rare dans cet ouvrage. Il y en a pourtant, heureusement, et c'est justement cette obscurité qui rend ce récit puissant. Difficile de ne pas avoir envie que le personnage s'affranchisse de ce qui lui fait du mal et trouve enfin du bonheur dans sa vie. Et j'ai eu tout autant de difficultés à la voir parfois s'enfoncer encore plus loin dans ses marasmes.

Mon bilan est donc mitigé. C'est un beau livre. À lire, je pense. Mais je ne suis pas sûre que j'aurais envie de le relire.

Charlie au fil de son destin

 J'ai lu Charlie, au fil de son destin de Peggy Boudeville


4ème de couverture :

Maretz, plateau du Cambrésis, nord de la France, 1931. Charlie, jeune ouvrière de l’usine de tissus du bourg, traîne la désinvolture de ses seize ans dans une famille où elle peine à trouver sa place. Ses parents n’ont d’yeux que pour ses frères aînés, Émile et Jacques. Malgré ses aptitudes scolaires, ses perspectives d’avenir sont stoppées net le jour où elle est contrainte d’arrêter l’école pour rejoindre la seule perspective envisageable pour les Vermeulen, contremaître de père en fils. Cependant, la maladie du frère projette Charlie aux machines afin d'honorer la commande d'une maison de haute couture parisienne. Et Charlie va oser donner libre cours à sa créativité...


Mon avis :

J'ai beaucoup aimé cette histoire résolument féministe. Charlie va rencontrer Coco Chanel, bâtir son destin à la force de son courage et de son obstination. Et c'est réellement un beau message, qui incite à ne jamais abandonner, même face aux difficultés ou aux critiques. 

L'écriture du texte est destinée aux jeunes, mais justement le message passé en fait un livre tout aussi adapté pour les plus grands. Et surtout que Charlie vit un parcours riche en rebondissements et que le livre ne se laisse pas lâcher comme ça. La plongée dans l'Histoire, avec un grand H, est aussi très bien documentée sans être lourde pour autant. Une finesse du style et du travail de l'autrice que j'admire.

Les péripéties se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a aussi de l'amour et de la sororité. Bref, c'est sans aucun doute un ouvrage à partager et à transmettre autour de soi !

et pour feuilleter les premières pages, c'est par ici : https://issuu.com/feuilletagefleurus/docs/9782215183044_ext_charlie_au_fil_de_son_destin

vendredi 13 octobre 2023

L'extraordinaire destin de Jeanne Barret

 J'ai lu L'Extraordinaire Destin de Jeanne Barret de Camille Salomon.



4ème de couverture :

De l'Argentine au détroit de Magellan, en passant par Tahiti puis l'île Maurice, découvrez l'extraordinaire destin de Jeanne Barret, la première femme à avoir fait le tour du monde. 

Bergère depuis son plus jeune âge, Jeanne Barret passe son enfance à parcourir les collines à la recherche de nouvelles plantes. Jusqu'au jour où elle entre au service de Philibert Commerson, médecin et naturaliste : grâce à lui, elle découvre la botanique.
Mais quand Philibert est invité à rejoindre le navire de Bougainville qui s'apprête à faire le tour du monde, Jeanne n'a qu'un désir : suivre son amant et embarquer avec lui dans cette aventure !
Elle se travestit et devient alors Jean Baré, valet du docteur Commerson. Mêlée aux 120 hommes de l'équipage pendant deux ans, parviendra-t-elle à garder son secret ?


Mon avis :

Une femme, aventurière, et en plus à une époque où cela ne se faisait pas ? Notez-moi présente pour la lecture !

Le thème de ce livre me parlait dès le départ, je n'ai donc pas hésité longtemps à le lire. Le sous-titre, c'est quand même "La première femme à la découverte du monde". Pour moi qui rêve de voyager partout, c'était un véritable appel. 

Vous allez d'abord voyager dans le temps, jusqu'au XVIIIème siècle. Là, vous rencontrerez la jeune Jeanne Barret, une paysanne un peu sauvage, mais surtout qui aime la nature et qui ose se lancer dans les aventures où personne ne l'attend. Il ne lui en faudra pas moins pour, quelques années plus tard, embarquer sur un vaisseau en tant qu'homme, afin de parcourir le monde à la recherche de plantes rares.

Pas d'inventions, ici, ou si peu. Mais le parcours véridique d'une femme en avance sur son temps, qui a tout risqué pour suivre sa passion. Certes, son histoire est romancée, difficile en effet de savoir ce qu'elle pensait vraiment, tout comme les personnes autour d'elles. Surtout autant de temps après. Mais, à partir des faits, Camille Salomon livre un récit qui nous emporte, plein d'audace et de rêves.

Il ne faut d'ailleurs pas s'arrêter à la maison d'édition ou à la couverture, volontairement jeunesse. Cette biographie romanesque peut atterrir dans toutes les mains. D'ailleurs, les plus jeunes pourraient se retrouver décontenancés face à la fausse couche de l'héroïne ou aux moeurs libérés de certains protagonistes. Tout est vrai, même le pire, et si rien n'est décrit avec trop de détails, les faits ne sont pas édulcorés non plus. 

Il y a des parfums d'ailleurs entre les pages, des voies qui se dessinent sans jamais être trop détaillées... Une vie de femme forte et déterminée qui mérite d'être plus connue, et qui est certainement inspirante !


Vous pourrez lire les premières pages ici :


mardi 11 avril 2023

De lune en lune

 J'ai lu De lune en lune, de Lise Syven



4ème de couverture

Depuis la Fracture, il y a 200 ans, les humains vivent retranchés au cœur de forteresses qui les protègent des Bêtes sauvages. Pour Pomme et Yaël, l’avenir s’annonce tout tracé : leur magie leur garantit une vie de privilégiées au temple de l’Unique. Grâce au pouvoir qu’elles partagent, elles peuvent se transporter d’un endroit à un autre en un instant. Mais un jour, elles bravent l’interdit : elles remontent le temps de quelques heures.

Pomme est alors jetée en prison, tandis que Yaël est abandonnée dans le monde sauvage, à la merci des Bêtes géantes qui règnent sur les terres ravagées par la Fracture. Par chance, elle croise le chemin de Bintou, une femme étrange qui semble en savoir plus qu’elle n’en laisse paraître… Et si elle pouvait l’aider à délivrer Pomme ?

C’est le début d’une grande aventure dans le monde sauvage, au milieu des machinations des Dieux, dont les enjeux dépassent les deux jeunes filles…

Trouveront-elles leur chemin au-delà de celui qu’on a dessiné pour elles ?


Mon avis

Des voyages dans le temps et un chat géant ? Dès que j'ai vu ces mots dans la présentation du livre, j'ai su qu'il fallait que je le lise. Pourtant, je ne lis plus tellement de fantasy : j'en ai tellement lu à une période que j'ai légèrement développé une allergie à ce registre. La cause à trop d'histoires qui se ressemblaient. 

Laissez-moi vous le dire tout de suite : ce n'est pas le cas ici !

L'univers présenté, très riche, a un côté post-apo (j'ai adoré la vie dans les métro parisien). Ce pourrait être notre monde, mais avec de la magie et des dieux en plus. L'ensemble est d'ailleurs particulièrement riche, dense. C'est complet et il y a toujours quelque chose à découvrir. La mythologie vous rappellera certainement des éléments si vous êtes amateur du genre (coucou Bastet). Et cependant, c'est tellement imaginatif qu'il fallait y penser.

Les héroïnes sont pleines de nuances (et c'est quelque chose que j'apprécie). Mention particulière au chat, d'ailleurs ! Elles rencontrent des difficultés dont on se demande vraiment comment elles vont se sortir. Jusqu'aux dernières pages, je me suis demandé comment l'autrice allait se dépatouiller de leurs situations. Et la fin est magnifiquement pensée. 

Le système de voyage dans le temps est également bien pensé. Et bien dosé : il ne prend pas trop de place dans l'histoire, il ne sert pas non plus juste par hasard de temps en temps. C'est assez rare de le voir utilisé de cette manière pour le souligner.

Bref, c'est très bien fait. Et c'est un livre qui prend le temps de se savourer. Il ne se dévorera pas en un après-midi, vous prendrez le temps de voyager aux côtés de ses héroïnes, vous allez frémir pour elles, sourire aussi parfois, découvrir des choses avec elles. Et irez avec elles de lune en lune.


vendredi 6 janvier 2023

Hop hop hop l'amour

 J'ai lu Hop hop hop l'amour de Julie Lerat-Gersant

 

 

4ème de couverture

 À quinze ans, Ann mène une vie tranquille et heureuse avec sa petite sœur et ses parents. Des parents en or : une mère actrice et attentionnée, un père sage-femme et bienveillant... Une famille unie !

Jusqu'au jour où Ann découvre que sa mère adorée trompe son père avec le metteur en scène de sa prochaine pièce. Et là, tout bascule : adieu les questionnements adolescents et l'insouciance...

Cerise sur le gâteau, la troupe de théâtre de sa mère va venir répéter dans son lycée après les vacances de Noël !

Accompagnée de sa copine Manelle, Ann va mener l'enquête pour tenter de découvrir la face cachée de sa confidente depuis sa plus tendre enfance : sa mère.

 

Mon avis

Les relations mère-fille entre une ado et sa mère ? Voilà un thème qui me parlait et que j'étais heureuse de découvrir.

La pauvre Ann se sent bien effacée. Et surtout face à sa mère, une actrice flamboyante et fantasque. Quand elle découvre un texto adressé à sa mère aux allusions sexuelles évidentes, son monde vole en éclats : elle en veut à sa mère de tromper son père, tient à tout prix à protéger ce dernier. Et elle doit gérer tout cela en faisant face à ses propres problèmes de cœur...

C'est un titre tout doux sur l'adolescence, les émotions trop fortes qui balbutient et emportent tout sur leur passage, les a priori maladroits. J'ai bien aimé ce personnage d'Ann, même si par moments elle m'a énervée à être si effacée, à tenter de se rebeller sans jamais affronter ce qui lui posait véritablement problème. Mais j'aurais sans doute été comme elle à son âgé, pleine de maladresse, de bonne volonté et de grands sentiments. 

Le ton est donc très juste. Et même si l'histoire reste presque celle du quotidien, sans flamboyances, sans grands bouleversements, elle est touchante et presque universelle. À lire presque en famille, pour échanger dessus...

mercredi 4 janvier 2023

Lumberjanes - Intégrale Tome 1

 J'ai lu Lumberjanes - L'intégrale tome 1


4ème de couverture


Mon avis

Je ne parle pas souvent de bande dessinée ici. Et pourtant, j'en lis de plus en plus. Je peux remercier mes filles pour cela: ce sont elles qui m'en ont redonné le goût, après des années à avoir dit "non, mais la BD, ça coûte trop cher et ça se lit trop vite, je préfère les romans". Enfin, elles et ma super médiathèque, qui a tout plein de BD dans ses rayons, dans tous les styles. 

Et là, j'ai pu lire les Lumberjanes (grâce à l'opé Babelio, merci Babelio et Kinaye Editions). 

Une bande dessinée qui mêle les scouts et le fantastique, avec des personnages féminins comme héroïnes, autant dire que mon a priori était plutôt bon. Celui de mes filles aussi, qui se sont précipitées sur l'ouvrage à peine était-il arrivé à la maison. J'ai dû attendre qu'elles aient fini pour le lire à mon tour, avec cette remarque de ma plus jeune, de 12 ans "maman, il faut que tu dises que c'est trop génial ! Et quand est-ce qu'on pourra lire le tome 2?"

Bref, j'étais prête à commencer ma lecture. Et je n'ai pas regretté. Dès les premières cases, on rentre dans l'action. Pas d'introduction, de mise en place, de présentation des personnages... À la place, on a des renards à trois yeux, des chats sacrés, des filles qui se battent et qui ne respectent pas les plans ! Je n'y comprenais rien, c'était joyeusement foutraque, et j'avais hâte d'en savoir plus. 

Les cases sont dynamiques, colorées, pleines de vie, tout comme les héroïnes. Les actions s'enchaînent, rebondissent, il y a des surprises, des moments de rire, des mignonneries, des réactions des personnages que l'on attend comme des gimmicks... Bref, j'ai adoré. C'est comme dans la vraie vie : on ne nous dit rien sur les personnages, c'est à nous de les prendre tels qu'ils sont, et de se laisser porter par l'histoire. Et parfois, j'avoue que ça fait du bien. 

Je noterais juste un passage de dialogue qui m'a fait tiquer (erreur de traduction ou indice pour la suite des tomes ?). Mais, justement, ça me donne encore plus envie de la découvrir, cette fameuse suite (le tome 3 sort ce printemps !)

Bref, si vous voulez une BD pleine d'énergie, n'hésitez pas !

En plus, elle a reçu plusieurs prix déjà : 

  • 2015 :
    • Prix Eisner de la meilleure nouvelle série et de la meilleure publication pour adolescents
    • Prix Harvey de la meilleure publication graphique originale pour jeunes lecteurs
  • 2016 : Prix Harvey de la meilleure publication graphique originale pour jeunes lecteurs

 



jeudi 29 décembre 2022

La malédiction du manoir Cunningham

 J'ai lu La malédiction du manoir Cunningham de Sébastien Péguin

 

4ème de couverture

 Le manoir des Cunningham n’attendait plus qu’eux… pour se réveiller.

Lorsque Tim et ses quatre sœurs apprennent que leur père a hérité d’un manoir, ils sont enchantés ! La bâtisse est située près de la mer et entourée d’un parc immense. Mais, quelques semaines avant d’y déposer leurs valises, leur père décède dans un terrible accident de voiture.

Alors que la fratrie s’installe, elle fait face à d’étranges phénomènes… Les gargouilles s’animent ; les portraits accrochés aux murs prennent des allures démoniaques ; et la nuit, d’effrayantes créatures fantomatiques apparaissent. Cauchemar ou réalité ? Si les enfants, en deuil et sous le choc, ont du mal à partager leurs frayeurs, ils sont déterminés à fouiller la maison. Quitte à explorer, avec, les secrets de leur propre famille ! Plus ils cherchent, plus les dangers se multiplient. C’est le manoir lui-même qui, longtemps inhabité, s’extirpe d’un long sommeil…

Le piège se referme. Bientôt, les Cunningham n’auront plus d’autre choix que de se défendre.

 

Mon avis

J'ai mis un certain temps à rédiger cette chronique, parce que je n'étais pas sûre de savoir quoi dire dessus. D'un côté, le livre est bien écrit, il n'y a aucun souci là-dessus. Mais, de l'autre, j'ai passé mon temps à me dire "aaargh, une histoire d'horreur. Et pour des jeunes lecteurs et lectrices en plus, mais ça ne va pas". Ce qui serait totalement oublier que mes jeunes sœurs lisaient du Chair de Poule autant qu'elles le pouvaient et qu'elles adoraient ça. Pas moi.

Donc, comme vous le comprenez, je ne suis sans doute pas le meilleur public pour ce type de roman. Et pourtant, j'ai eu envie de le lire. Une maison hantée et des jeunes enfants qui doivent réussir à vivre dedans ? C'était prometteur. 

Mais je suis trop sensible : j'ai eu trop peur en le lisant. Il y a des poupées en porcelaine vivantes et meurtrières, bon sang ! Je ne parlerai pas des autres monstres du livre pour ne pas vous gâcher votre lecture, mais sachez juste que les héros vont y vivre de nombreuses aventures, toutes plus horribles les unes que les autres.

Pour le coup, l'idée qui fait le lien entre tout cela est très bien trouvée. Il y a une logique, ce ne sont pas juste des scènes qui s'enchaînent.

Par contre, j'ai trouvé que le langage du jeune narrateur n'était pas tout à fait à la hauteur de notre époque. En fait, il a un vocabulaire beaucoup trop châtié. Je ne connais aucun jeune qui parle comme ça et j'avais un peu l'impression que cela manquait de crédibilité par moments. 

Bref, comme vous le voyez, un avis assez mitigé (raison pour lequel je ne le partagerai qu'ici et pas sur les autres sites de lecture). Mais si vous aimiez les Chair de Poule, vous devriez y retrouver le même esprit.

vendredi 7 octobre 2022

Slay

 J'ai lu Slay de Brittney Morris

 

4ème de couverture

 Kiera Johnson est une élève exemplaire, une tutrice en maths et l’une des seules lycéennes noires de l’académie Jefferson. En sécurité dans sa chambre, elle rejoint des milliers de joueuses et joueurs noirs sur SLAY, un RPG de cartes multijoueur. Mais personne ne sait que c'est elle, Kiera, qui a créé ce jeu, pas même ses amis ou sa famille et encore moins son petit ami, Malcom, qui pense que les jeux vidéo ne sont qu’une distraction pour les hommes noirs. Mais quand un adolescent de Kansas City est assassiné à cause d’une dispute qui a eu lieu en ligne, SLAY est immédiatement catalogué comme un jeu raciste, violent et où se réunissent des criminels. Et comme si ça ne suffisait pas, un troll anonyme infiltre la plateforme et menace de poursuivre Kiera en justice pour « discrimination anti-blancs ». Est-il possible pour la jeune fille de garder son identité secrète alors qu’elle doit protéger le jeu qu’elle a créé ?

Mon avis

Waw ! Quelle claque ! Si on m'avait dit qu'un livre sur une jeune créatrice de jeux vidéo allait autant me plaire, je n'y aurais pas cru. Et pourtant, il est vraiment très bon. 

Ce livre parle certes de jeux vidéo, mais il parle surtout de féminisme et du regard que les gens portent sur les noirs. Y compris les noirs entre eux. Kiera doit être parfaite. Elle a intégré une école où elle fait partie des rares élèves de couleur. Sa meilleure amie est blanche et lui pose des questions parfois complètement décalée comme si elle était la porte-parole de tous les noirs existant. Son petit ami est noir, et lui demande d'être une  "déesse noire" qui ne se laisse pas entraîner vers le bas. 

Et Kiera, elle, a imaginé tout un jeu vidéo. Toute seule. En secret. Un jeu auquel seuls les personnes noires ont le droit de s'inscrire. Ce qui commence à poser des questions sur un supposé racisme antiblanc quand l'un des joueurs est assassiné par un autre. Tout son univers est remis en question, elle a peur d'être accusée, que son anonymat soit dévoilé, elle reçoit des menaces anonymes... Et elle doit faire face à tout cela. Avec toute sa force d'adolescente, une adolescente qui ne se trouve à sa place que dans le jeu qu'elle a créé...

Le livre est donc très puissant, dans la lignée de The Hate You give. Le fond est peut-être un peu moins dramatique, mais la tension reste bien présente. Et le style nous envoie autant de coup de poing, d'uppercuts, avec un vocabulaire qui fait aussi exploser les lignes. 

Bref, que vous soyez noir, ou blanc, que vous connaissiez l'univers des jeux vidéo ou non, je vous le conseille vraiment pour réfléchir sur la perception que l'on peut avoir des autres, sur les biais qui faussent parfois nos jugements, sur les difficultés de certaines personnes, les maladresses qui sont autant de blessures... Un futur classique !