mercredi 29 janvier 2020

Elite- au fond de la classe

J'ai lu Elite, au fond de la classe de Abril Zamora.



4ème de couverture

Paula souffre parce qu’elle ne peut parler à personne de son amour impossible.
Janine garde un lourd secret qui la mettrait en danger si elle le révélait. Gorka,
son ami obsédé par le sexe, tombe amoureux de la personne qu’il ne faut pas et
Mario, le redoublant habitué à harceler les autres, se retrouve pour la première
fois victime de chantage. María Elena que tout le monde à Las Encinas surnomme
Melena, la Mèche, parce qu’elle a perdu ses cheveux suite à des problèmes émotionnels, porte une triste histoire de famille, derrière sa façade glamour et pleine
de fric.
Tous ont de sérieux problèmes à affronter, mais à la fin de l’année scolaire,
lors de la fête du lycée, un drame survient … Marina est trouvée morte au bord
de la piscine et l’inspectrice en charge de l’enquête reçoit un mystérieux journal
intime, bourré de phrases haineuses à propos de l’adolescente assassinée.
Quelqu’un la détestait et tout indique que l’auteur de ce journal était dans la même
classe que la victime. Les cinq protagonistes, Melena, Janine, Mario, Paula et
Gorka, se verront mêlés d’une manière ou d’une autre à l’affaire.
L’auteur du journal a-t-il quelque chose à voir avec le crime ? Qui a anonymement
apporté ce cahier rose à la police ? Pourquoi l’auteur détestait-il tant Marina ?
Comment les choses en sont-elles arrivées là ? Pour assembler les pièces du
puzzle, il va falloir remonter au tout début de l’année scolaire.

Mon avis


J'ai trouvé rafraîchissant de lire un roman qui se déroule, pour une fois, dans un univers hispanique et pas parmi les gentils petits riches désœuvrés américains. Néanmoins, ce cadre reste sous-exploité : on ne peut pas dire que le dépaysement soit au rendez-vous.
L'histoire, par contre, est menée de manière particulière. Dès le début, on sait qu'un meurtre a eu lieu, qu'un journal intime prouvant la haine d'une élève envers la victime a été découvert, mais on ignore qui est le meurtrier ou la meurtrière. Et le roman alterne entre le déroulé de l'année scolaire (dans le passé) et les entretiens que l'enquêtrice effectue suite au meurtre.
On suit particulièrement quelques élèves de plus près. Le style est particulier puisqu'une narration omnisciente (et en retrait) cède régulièrement la place aux pensées intimes de ces élèves. Cela veut donner du corps à l'ouvrage, rendre plus réels les personnages, mais comme c'est ponctuel, et que tous y passent, la technique semble parfois un peu artificielle.
C'est assez intéressant de suivre de plus près le parcours de ces quelques élèves, leur évolution au cours de l'année scolaire, les interactions qu'ils ont. Mais le tout reste essentiellement survolé (la notion du temps qui passe est d'ailleurs très floue et il est difficile de s'y repérer).
Par ailleurs, si, comme dans tout bonne enquête policière, un·e coupable est révélé·e, j'ai été un peu déçue de la fin, qui est loin d'apporter les éclaircissements attendus. C'est un peu comme si cette enquête n'était finalement qu'un prétexte pour suivre la vie de quelques adolescents issus des quartiers riches, mais qu'elle n'était au fond pas si importante. Beaucoup d'éléments restent dans l'ombre, par rapport à des événements qui se déroulent pendant l'année, et ce manque d'éclaircissements m'a frustrée.
Cependant, j'ai appris ensuite que ce livre était issu d'une série télévisée Netflix (je vous mets ci-dessous la bande annonce) et qu'une deuxième saison était prévue. Peut-être que ces fameuses réponses ne pourront apparaître que dans la deuxième saison, raison pour laquelle elles ne sont pas données dans le livre ?
En tout cas, j'ai été assez déçue de cet ouvrage, autant pour sa construction que pour sa fin... Alors qu'il y avait je pense un potentiel intéressant dans cette histoire.

mercredi 15 janvier 2020

Tu l'as dit Jamy


J'ai lu Tu l'as dit Jamy de Jamy Gourmaud et Leslie Pliée


4ème de couverture

Tout commence au petit matin en lisant les gros titres du journal et l’annonce d’une lune de sang. Jamy décide d’aller observer le phénomène rarissime. On le suit toute une journée et chaque étape est prétexte à la découverte d’un phénomène naturel de notre quotidien ou l’explication d’une technologie. Depuis les différentes phases de la lune à l’eau qui coule au robinet en passant par le fonctionnement du télescope, du moteur à explosion, l’effet de serre, la rosée du matin, l’âge des arbres, les orages ou le fonctionnement du téléphone portable.

Cette aventure pleine de rebondissements entraîne Jamy dans des situations cocasses où il ne sépare jamais de son animal de compagnie préféré, un poulpe doué d’une intelligence supérieure avec qui il dialogue dans  un jeu de questions réponses où  l’humour pimente  une mine d’informations et  d’explications limpides.

Toujours enthousiaste, et dans le même temps d’une grande justesse pédagogique, Jamy comme toujours sait raconter, expliquer, transmettre…

On retrouve avec plaisir les dessins de Leslie Plée qui illustrent avec complicité et humour les histoires de Jamy.

Mon avis


Il n'est plus nécessaire de présenter Jamy Gourmaud, qui a participé aux belles heures de C'est pas sorcier. Je savais en commençant ce livre que j'apprendrais des choses, de manière à la fois scientifique et simple. 
Quant à Leslie Pliée, j'avais déjà lu sa bande dessinée sur le monde du travail en tant qu'employée dans une grande enseigne culturelle, j'avançais donc en terrain semi-connu.
En ce qui concerne le nombre d'informations partagées, je n'ai pas été déçue. Chaque page nous apporte ses faits et ses données, le long d'un parcours qui commence avec le lever de Jamy. Vous parlerez donc de nutrition (au petit déjeuner), de pourquoi le sol carrelé est froid sous les pieds ou de la pression qui fait monter l'eau dans la douche. Oui, tout ça avant de commencer la journée, c'est du costaud.

Mais c'est peut-être justement un peu trop costaud. Les informations se succèdent, au fil du vent, sans chapitrage, sans hiérarchie, juste comme lors d'une discussion ininterrompue avec un puits de science. Et si c'est, sans aucun conteste, très intéressant, c'est parfois trop. Personne ne peut emmagasiner autant d'informations d'un seul coup. Et comme il n'y a pas de chapitres, de directions, on ne peut pas dire "j'y reviendrai après" ou "je chercherai la réponse quand je serai concernée". C'est dommage, parce que c'est bien construit, avec des dessins, des encadrés courts, des informations condensées. Mais on se sent submergé... En tout cas, c'est ce que, moi, j'ai ressenti, ainsi que ma fille avec laquelle j'ai parcouru le livre. 
L'idée est donc bonne, mais la construction aurait pu être travaillée autrement. (ou alors, c'est juste parce que je ne suis pas hyper scientifique). 

et voilà une petite vidéo qui vous présente le projet

Je ne voulais pas vous faire pleurer

J'ai lu Je ne voulais pas vous faire pleurer de Charlotte Monnier



4ème de couverture


Julie-Anne a 15 ans quand ses parents la déposent dans un hôpital psychiatrique pour adolescents. Anorexique, son poids est trop faible pour qu'elle puisse mener l'existence d'une jeune fille de son âge dans le monde extérieur. Elle doit prendre 7 kilos pour pouvoir sortir de l'hôpital et surtout, retrouver sa famille. 
Commence alors pour elle un long parcours, "enfermée" dans cette unité d'hôpital psychiatrique pour adolescents. Il va falloir s'y faire et malgré tout, s'y amuser. Mais elle va surtout y trouver un tout nouveau sens à sa vie grâce à des rencontres, les échanges avec sa meilleure amie, et... une passion inattendue.

Mon avis


Ce livre est très court. J'ai dû le lire en une heure, et le style très léger de l'autrice n'y est pas pour rien.
Le personnage central, la narratrice, a 15 ans... et j'ai souvent eu l'impression que la personne qui écrivait avait réellement cet âge. Ce qui n'est pas le cas, et traduis donc le talent de l'autrice.
Néanmoins, ce style volontairement léger se retrouve également dans la trame de l'histoire. On suit le parcours d'une jeune anorexique qui se retrouve internée parce qu'elle n'arrive plus à manger. Et ce combat contre elle-même est très survolé : elle refuse de prendre un premier repas, sans que personne ne le lui reproche, mais ensuite elle mange systématiquement pour gagner le droit de sortir. Ca vous semble un peu facile ? À moi aussi.
Le livre évoque bien, par moments, le fait que, quand même, elle a des difficultés à accepter ce poids gagné, mais cela ne va pas plus loin.
Ca reste une belle histoire, parce que le roman montre les craintes et l'impuissance de la famille ou des amis. On a même droit à un semblant de romance. Mais tout y est trop aisé : elle le rencontre, comme par hasard ils craquent l'un sur l'autre dès le départ, et on les voit juste parler de temps en temps.
La narratrice parle comme si elle se confiait à une amie, avec des adresses au lecteur "est-ce que je vous ai dit que..." et sa jeunesse d'esprit, en réalité, ne correspond pas véritablement à la gravité de ce qu'elle traverse.
Bref, je suis restée sur ma faim (sans jeu de mot) avec cette histoire, qui m'a hélas semblé un peu bâclée bien que touchante.