mercredi 21 novembre 2018

Noosphère

J'ai lu Noosphère de Audrey Pleynet



4ème de couverture


Et s’il suffisait de formuler une question dans son esprit pour en connaître immédiatement la réponse ? Acquise par l’humanité du jour au lendemain cette nouvelle faculté, qu’on appelle rapidement Noosphère, bouleverse les sociétés : essor technologique époustouflant, fin des élites intellectuelles, renversement des valeurs… Au sein du laboratoire du gouvernement français, Inès Amnel tente de percer le mystère de la Noosphère. Mais le phénomène est absolu. A moins qu'un homme, une anomalie, ne vienne tout changer... Jusqu'où ira alors Inès pour protéger la connaissance ?

Mon avis :


J'avais beaucoup entendu parler de ce roman que j'avais hâte de découvrir. La science-fiction permet parfaitement d'imaginer ce monde où la connaissance serait accessible à tout le monde, comme si nos cerveaux étaient branchés en direct sur Wikipedia.
Mais là où l'autrice a fait fort, c'est dans les dérives qu'elle a imaginées autour de ce phénomène. Il y a de l'aventure, certes, qui fait qu'il est impossible de s'ennuyer à la lecture. Mais aussi des réflexions sociologiques, sur ce qui fait notre valeur en tant qu'être humain, sur la manière dont l'on réagit à ce qui nous entoure, sur les liens que l'on a avec les autres. Et j'avoue que ce sont toutes ces petites réflexions, qui parsèment l'ouvrage, juste assez légères pour ne pas l'alourdir, que j'ai préférées.
La narration est particulière, puisque l'autrice parvient à passer d'un personnage à un autre, d'une année à l'autre, sans nous perdre : un véritable tour de force !
Et ses personnages sont terriblement humains : foin de super héros ou d'êtres manichéens, ils ont leurs forces mais aussi leurs faiblesses, leurs hésitations qui les rendent encore plus proches de nous.
Bref, comme souvent, la science-fiction est ici un prétexte à beaucoup d'action, mais aussi à un éclairage sur notre société et ses dérives (possibles comme actuelles). Un livre à lire autant pour se divertir que pour réfléchir !

mercredi 14 novembre 2018

Georges, le monde et moi

J'ai lu (en deux jours) Georges, le monde et moi de Illana Cantin



4ème de couverture


Avant, je me serais décrit comme le mec de base : des notes dans la moyenne, une famille aimante, un petit groupe d’amis.
Avant, j’étais l’archétype du geek qui termine avec la jolie fille à la fin d’un film.
Bref, j’avais une vie banale.
Et puis Georges a débarqué, avec son franc-parler et ses blagues pourries, et tout a changé. Mon monde s’est désaxé.
Clairement, je n’allais pas finir avec la jolie fille.

Mon avis :


Voilà un roman que j'ai commencé en me disant "mmouais, encore une histoire d'adolescent mal dans sa peau, qui va grandir un peu.". Ce n'est pas une critique, hein, ce genre de livres est distrayant et font passer de bons moments sans prendre la tête.
Autant dire que je ne m'attendais pas du tout à craquer sur ce titre et, après quelques chapitres seulement, à ne plus avoir envie de m'arrêter de lire. Sérieusement. C'était le soir, j'étais fatiguée, et je ne cessais de me dire "oh, allez, encore un chapitre". Puis encore un.
Et pourtant, il n'y a même pas d'action ni de suspense insoutenable dans cette histoire (bon, un peu quand même). Cette histoire, c'est celle de Priam. Qui rencontre totalement par hasard Georges. Georges est... juste Georges (what else ? Hum, excusez-moi, je reprends). Georges est ouvert, spontané, chaleureux, drôle. Priam est timide, introverti, analyse tout et tout le monde, y compris lui-même en permanence. Alors quand Georges lui propose son amitié, Priam ne comprend pas. Il sait juste qu'il se sent drôlement bien en sa compagnie. Et oui, Georges est homosexuel, mais ce n'est pas un problème, ils sont amis et tout va bien. Jusqu'à ce que...
Quelques pages avant ce "jusqu'à ce que..." j'étais déjà accro. J'attendais que ce moment se passe, en me demandant comment Priam allait réagir. Et je n'ai pas été déçue.
J'ai bien aimé ce roman parce qu'il est réaliste sur l'évolution des personnages. Que ceux-ci sont attachants. Que pour une fois ils vivent en France (en Vendée, pas loin de chez moi !). Et parce qu'il y avait plein de douceur dans leur histoire.
Bref, un livre tout doux, que j'ai eu du mal à quitter (même si la dernière partie est peut-être un peu moins accrocheuse).

Et pour la petite histoire, il a d'abord été écrit sur Wattpad et vous pourrez même y lire encore les premiers chapitres si vous voulez.

vendredi 9 novembre 2018

The Hate you give

Ca faisait un moment que je voulais lire The Hate You Give de Angie Thomas et je ne regrette pas du tout ma lecture !




4ème de couverture :


Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête. 

Mon avis :


Autant le dire tout de suite : ce livre est une vraie claque !
Il nous plonge dans la vie d'un quartier noir d'une banlieue américaine. Vous savez, le genre de ghettos où vous n'avez pas trop envie de vous hasarder le soir. Là où vous n'avez pas trop envie non plus que vos enfants aillent traîner. Là où vous ne voudriez surtout pas élever vos enfants.
Sauf que des gens vivent là. Des familles. Qui réagissent avec la force de l'habitude quand des coups de feu sont tirés dans la nuit. Qui apprennent à leurs enfants à ne jamais, jamais, faire de mouvements trop brusques quand ils sont interrogés par un policier. Qui utilisent des toboggans et des terrains de basket en étant cernés par les guerres de gang.
Mais ce n'est pas un livre misérabiliste, qui vise à nous faire pleurer dans nos chaumières dorées sur la vie de ces pauvres petits. Non, c'est un livre qui raconte l'histoire d'une jeune fille. Son père a fait de la prison pour un gang, sa meilleure amie a été tuée d'une balle perdue sous ses yeux. Mais ses parents se saignent pour qu'elle et ses frères puissent aller dans une école privée, dans l'espoir de les sortir un jour de ce ghetto. Tout en ne voulant pas quitter ce quartier, parce que son père ne veut pas abandonner ses voisins, sa communauté.
Et un jour, cette adolescente, Starr, voit son meilleur ami se faire abattre par un policier qui les contrôlait. Parce que, dans ces quartiers paumés, un ado noir et un peu rebelle a été perçu comme une menace. Même s'il a obtempéré. Même s'il n'était pas armé.
Starr ne comprend pas. Et à travers ses yeux, on comprend, de l'intérieur, combien la situation doit être difficile pour les autres jeunes qui grandissent comme elle.
Elle voit ses amis des beaux quartiers écouter les informations, qui parlent d'un jeune dealer armé, membre d'un gang, et elle n'ose pas leur dire qu'elle était à côté de lui au moment où il a été tué. Et que, non, le policier qui l'a abattu n'est pas le héros de l'histoire.
Starr espère que la justice comprendra ses erreurs. Elle y croit jusqu'au bout, alors que les tensions montent dans son quartier, que les émeutes se succèdent suite à cette nouveau drame...
Autant vous dire que ce livre n'est pas un mignon petit bouquin. Il est trash, le langage des jeunes est réel, leur révolte aussi.
Pour tout dire, ce livre m'a même fait comprendre pourquoi, parfois, les émeutes semblent la seule réponse possible à ce qu'il se passe (et pourtant, j'ai toujours détesté les manifestations !).
Je pensais avoir l'esprit informé sur le sujet, et ce livre m'a fait ouvrir les yeux encore plus grands.
Il est à lire, à faire lire, à donner aux jeunes, mais aussi aux adultes. Mince, tous les flics et tous les politiques du monde devraient l'avoir en lecture obligatoire !

Je comprends pourquoi cet ouvrage a eu autant de succès. Il fait réfléchir, vraiment. Il frappe là où ça fait mal, aussi (comme sur ces remarques racistes que certains peuvent prononcer en affirmant que c'est de l'humour quand elles ne servent juste qu'à blesser en face).
Le film tiré du livre a d'ailleurs l'air aussi fort que ce dernier

mardi 6 novembre 2018

Toi, moi, Paris et tout le reste

J'ai terminé Toi, moi, Paris et tout le reste de Adeline Ferrigno.

4ème de couverture :


Quand elle apprend le divorce de ses parents, Amanda a l’impression que son monde s’effondre. Julian, lui, part à la dérive depuis le décès de son père. Lorsqu’ils se rencontrent à une soirée étudiante, l’attirance est immédiate. Mais la réputation de tombeur de Julian le précède et Amanda déchante bien vite.
Des mots en l’air, un jugement trop hâtif et c’est l’explosion  : les insultes fusent. Décidées à ne jamais se revoir, les deux fortes têtes ne sont pas au bout de leurs surprises. Ils vont rapidement découvrir que leurs parents sont collègues. Et qui est la première à accepter d’héberger le jeune divorcé avec ses enfants  ? C’est la mère de Julian  !
Entre disputes et sentiments naissants, commence alors une cohabitation houleuse, où tous les coups sont permis…

Mon avis :


J'ai d'abord été attiré par le titre de ce livre, et le décor qu'il laissait deviner.
La trame reste sans surprise : mettez deux adolescents qui se rencontrent et se détestent spontanément dans un même espace, et comme par hasard il risque d'y avoir de la romance entre eux (et d'autant plus s'ils sont attirés physiquement l'un par l'autre). Donc la question n'était pas de savoir s'ils allaient terminer ensemble ou pas, mais comment ils allaient y arriver.
Et ce n'était pas une question facile à résoudre, vu les caractères emportés des deux protagonistes. Ce roman est un match de boxe entre les deux, chacun jouant à celui qui a le plus le droit d'être énervé des réactions de l'autre. C'est qu'ils ont des réactions un peu épidermiques, nos deux héros. Ce qui ne les empêche pas d'être attachants...
Il y a quelques facilités, quelques raccourcis dans l'histoire. Quelques anecdotes qui m'ont un peu surprise aussi (quoi, les adolescents n'utilisent vraiment plus de CD maintenant ?). Un peu de tension avec un personnage hautement antipathique.
Mais, dans l'ensemble, j'aurais apprécié que l'histoire soit plus creusée, que certains rebondissements ne semblent pas aussi artificiels.
Bref, un roman qui n'est pas désagréable à lire, mais qui ne restera pas dans les mémoires non plus, je le crains.