jeudi 19 novembre 2020

Beignets d'ananas au rhum

 J'ai lu Beignets d'ananas au rhum par Jo Ann von Haff

 4ème de couverture

 Quand, à la mort de leurs parents, Patrice devient le tuteur de facto de sa sœur Maya, il n'a d'autre choix que de chercher un nouveau travail. Comment, en effet, pourrait-il s'occuper convenablement de la fillette de cinq ans en étant vigile de nuit ?

Lorsqu'une amie lui propose de devenir l'assistant de Dan, chef de cuisine, Patrice hésite. Avec sa carrure de footballeur américain et ses talents plutôt faibles derrière les fourneaux, a-t-il seulement la moindre chance de décrocher le poste ? Pour Maya, pourtant, il doit tenter sa chance.

Toutefois, en se rendant à l'entretien, il s'attendait à tout, sauf à ce que Dan soit cette femme d'âge mûr incroyablement séduisante et terriblement sexy.

S'il veut pouvoir s'occuper convenablement de sa petite sœur, Patrice n'a pas d'autre choix que de prendre ce travail. Mais parviendra-t-il à s'acquitter de ses responsabilités sans succomber aux charmes de sa nouvelle patronne ?

Mon avis :

C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis un nouveau titre de Jo Ann von Haff, qui sait raconter des histoires de manière efficace. 

Ce nouvel opus ne fait pas exception à la règle. On y suit en alternance Dan, une chef cuisinière qui ne laisse pas les années diminuer son goût pour la vie et les bonnes choses de celle-ci, et Patrice, une vingtaine d'années, engagé sur un coup de tête par Dan. Patrice élève sa soeur de 5 ans depuis le décès de leurs parents, survenu quelques mois avant le début du roman, et il est un peu perdu face à ces nouvelles responsabilités (comme face à l'attirance qu'il ressent envers Dan). 

Comme vous l'aurez déjà compris, il va y avoir une petite histoire de romance entre ces deux personnages. Ou plutôt, pourquoi minimiser, une belle romance. Ce qui est intéressant, c'est qu'elle n'est pas convenue. Non, vous n'aurez pas dans ce livre une jeune stagiaire maladroite mais tellement charmante, éblouie par son patron tellement charismatique et ténébreux (je ne vise évidemment personne en citant cet exemple...). Dan a la cinquantaine, Patrice est démesurément grand et costaud, mais tout aussi gracieux. Et c'est le genre de couple qu'on ne voit pas souvent dans la littérature. De même, il n'y aura pas de rapport dominant/dominé : ils sont tous les deux sur un pied d'égalité.

Bref, c'est une romance rafraichissante par rapport au couple présenté, et ça fait du bien ! Vous y trouverez de l'humour, de la tendresse, de la gourmandise, des décisions bien tranchées (Dan sait ce qu'elle veut, et ce qu'elle ne veut pas, parce qu'elle a appris à se connaître... même si elle se laisse parfois surprendre). 

L'ouvrage se lit rapidement, comme une petite parenthèse en-dehors de la morosité ambiante (et qu'est-ce que c'est agréable, là encore). Il ne vous fera peut-être pas réfléchir sur les grands thèmes de la vie (quoique...) mais vous apprécierez certainement, comme moi, ses personnages et leurs spécificités. Vous aurez l'impression de les connaître, de faire partie de leur vie... et c'est ce qui fait un bon roman, d'après moi.

Communiquer, votre voie vers le succès par Dale Carnegie et associés

 J'ai lu Communiquer, votre voie vers le succès par Dale Carnegie et associés


4ème de couverture

Savoir communiquer, exprimer ses idées, transmettre ses souhaits est primordial, dans le quotidien comme dans la vie professionnelle. La communication, avant tout un échange, nécessite aussi d’apprendre à écouter.
Comment organiser et formuler clairement votre pensée ? Comment parler avec assurance et conviction ? Comment interpréter le langage corporel de votre interlocuteur ? Comment donner plus de sens aux réunions ?
Dans cet ouvrage, issu des principes de Dale Carnegie, vous verrez qu’il s’agit de manière générale d’adopter une posture amicale – à savoir bienveillante et sincère. Vous trouverez par ailleurs les grands principes d’une communication efficace.
La communication est à la base du succès, la maîtriser en est la clé !


Mon avis

Je connaissais (un peu) Dale Carnegie pour son ouvrage phare Comment se faire des amis ? (que je n'ai jamais lu mais qui m'a souvent été conseillé). 

Je ne savais pas qu'il était mort et que cet ouvrage n'était pas directement de lui, mais surtout inspiré de ses travaux, ce qui m'a d'abord surpris. Le livre comporte ainsi un certain nombre d'assertions émises par Dale Carnegie, ou issues de ses précédents travaux. Un peu comme une compilation réarrangée pour les débutants. Je pense que c'est important de le savoir, avant de commencer.

Au niveau du contenu, j'avoue que je n'ai pas appris grand-chose. Pour moi, les principes énoncés tenaient principalement d'évidences. Mais il faut dire que j'ai fait des études en communication, et que je continue à lire sur le sujet (la preuve !), donc je n'était pas véritablement surprise par ce qui était proposé.

Par contre, j'ai trouvé le contenu clair, étayé par des exemples concrets, et sans extrapolations inutiles qui font perdre le fil. Une présentation que j'ai appréciée pour ma part. Les sujets proposés dans le livre couvrent un certain nombre de points importants dans la communication, notamment en entreprise, et peuvent permettre d'aboutir à des échanges plus concrets avec les autres, c'est donc à la fois utile et formateur. 

Le texte est facile à lire, abordable par tous, et constitue un bon point d'entrée dans le monde de la communication entre les personnes.

dimanche 27 septembre 2020

Ce sera moi !

 J'ai lu Ce sera moi de Lyla Lee (traduit par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion)


4ème de couverture

Skye Shin a tout entendu. Les filles grosses ne devraient pas danser. Elles ne devraient pas porter des couleurs vives. Elles ne devraient pas attirer l’attention sur elles. Mais Skye rêve de rejoindre le monde pailleté de la K-Pop, et pour cela elle est prête à briser toutes les règles que la société, les médias et même sa propre mère ont établies pour les filles comme elle.

Skye se présente à un concours télévisé, avec à la clé un poste d’apprentie star de la K-Pop. Elle est prête à tout pour gagner, prête à affronter la fatigue des répétitions, les difficultés de la compétition, les drames de la télé-réalité. Mais rien ne l’avait préparée à la grossophobie des membres du jury, aux haters sur les réseaux sociaux… et encore moins à un rapprochement avec un de ses concurrents, Henry Cho. Pour autant, Skye n’oublie pas son objectif  : devenir la première star grande taille de la K-Pop au monde. Ce qui signifie remporter la compétition… sans se perdre elle-même.

Mon avis

Autant le dire tout de suite : je ne suis pas une fan de K-pop et je connais très peu de chose à cet univers. Pourtant, cela ne m'a pas empêché de prendre énormément de plaisir à la lecture de ce livre. Bien au contraire. 

J'ai beaucoup aimé le personnage de Skye, qui s'accroche, malgré les obstacles. Personne n'a envie de lui faire de cadeau, elle ne peut compter que sur son talent et sa détermination. Et sa force, son courage, sont très inspirants. Elle est une leader, un modèle que l'on peut mettre entre les mains de toutes les filles. 

Les aspects culturels de l'histoire la ponctuent de manière agréable, sans jamais nous perdre.

Quant au rapprochement avec le concurrent... C'est une romance très tendre, une histoire de prince charmant qui devient réalité même là où on ne l'attendait pas. Mais ce n'est pas le sujet principal du livre, et c'est aussi pour cela que je l'ai autant apprécié. 

Car le sujet principal, c'est le combat de Skye pour s'imposer, pour ne laisser personne la mépriser parce qu'elle ne rentre pas dans les normes attendues par la société. Alors, oui, il y a un peu de paillettes par dessus, mais pourquoi n'y aurait-elle pas droit ? 

C'est un roman qui redonne le sourire, emporté par un élan de bonne humeur qui fait vraiment du bien au moral. Je le conseille pour retrouver la pêche en cette période un peu grise, et pour le relire quand on trouve le monde injuste.


Et sur le site de l'autrice, vous trouverez même une play list pour vous initier à la K-pop en compagnie de Skye

lundi 31 août 2020

Community

 J'ai lu Community de Luna Joyce



4ème de couverture

3006. La Terre a été pacifiée grâce à Community, une technologie révolutionnaire qui permet à l'homme de communiquer par télépathie. L'égoïsme mis de côté au profit de la collectivité, conflits et inégalités appartiennent désormais au passé.
Passionnée par les étoiles, Lyah est une jeune femme dotée d'une profonde soif de connaissances, qui la pousse à se poser beaucoup de questions sur le monde qui l'entoure. Bien plus que tous ceux qu'elle connaît... Pourquoi les humains ont-ils désormais interdiction de se toucher ? Pourquoi ne peut-elle pas choisir elle-même sa future Assignation ? Et pourquoi certaines bases de données lui sont-elles inaccessibles ?
Tandis qu'elle exhume secret après secret sur la société aseptisée dans laquelle elle vit, une interrogation grandit dans son esprit.
Pour Community, à quoi l'humanité a-t-elle renoncé ?

Mon avis

Le thème de départ de cette histoire était intéressant. Pas forcément des plus novateurs, mais je voyais bien la dystopie arriver. Le souci, c'est que je voyais un peu trop de choses arriver. Malgré quelques surprises, le récit est assez convenu. 

Ce qui n'aurait pas encore été trop dérangeant si l'action n'avait pas été aussi longue à se mettre en place. Le roman commence sur l'inquiétude face à un événement dont on sent qu'il va tout faire basculer pour le personnage (un peu comme dans Divergente)... Mais cet événement met de nombreux chapitres à arriver car l'autrice insiste avant pour bien nous décrire son univers. Résultat : on s'ennuie un peu à attendre qu'il se passe quelque chose. Un peu de bouleversement aurait été bienvenu !

L'histoire, sinon, se lit assez facilement, mais elle n'a rien de vraiment passionnant. Oh, ceux qui devraient être gentils ne le sont pas tant que ça. Oh, l'héroïne n'est pas d'accord avec tout ce qu'il se passe alors que personne n'a jamais rien dit avant. Vous voyez le genre...

Par ailleurs, le personnage principal est censé avoir 21 ans et se comporte comme si elle en avait 16, ce qui est parfois dérangeant. 

Bref, ce n'est pas un coup de coeur pour moi. J'y ai trop senti l'influence d'autres livres du même genre que j'ai aimés. Néanmoins, pour quelqu'un qui aborderait cet univers, il reste intéressant.

mercredi 26 août 2020

Juste une fois pour essayer

 J'ai lu Juste une fois pour essayer de Elodie Garnier



4ème de couverture

Rien ne prédestinait Élodie et Sara à se rencontrer.
À Paris, Élodie mène une vie à cent à l’heure jusqu’au jour où elle plaque tout pour trouver refuge chez sa grandmère, dans le centre de la France. Là, elle prend ses marques, se reconnecte à elle-même et fait la rencontre de Sara, une trentenaire à la vie bien rangée sur le point de se marier.
Un soir, alors que Sara n’avait jamais ressenti le moindre désir pour une femme, elle lui confie avoir envie d’elle.
Une fois, comme ça.
Juste une fois pour essayer.


Mon avis

Une personne déprimée, qui décide de quitter Paris pour mieux se retrouver. Et qui commence, sans l'avoir décidé, une histoire d'amour impossible. Voilà le thème de départ de cette histoire. On comprend donc très vite qu'il risque d'y avoir beaucoup de souffrance ressentie dans ce roman. Et c'est le cas. 

Il y a aussi quelques beaux moments, des éclaircies de la vie. Mais cet amour obsédant, envahissant, efface trop souvent tout le reste. 

La langue est belle, malgré quelques erreurs qui m'ont fait tiquer. Il y a de l'érotisme, un peu, pas trop. Des moments chauds, des moments intenses, des moments douloureux. D'autres où vous comprenez très bien ce que ressent l'héroïne tout en ayant envie de la baffer pour lui remettre les idées en place. 

Il en reste une histoire doucereuse, parfois un peu répétitive, mais pleine de sentiments. À découvrir, assurément.

lundi 24 août 2020

Tu me rends fou

 J'ai lu Tu me rends fou de Isabel Keats



4ème de couverture

Ali est une vraie Miss Maniaque ! Elle ne jure que par les petits-déjeuners hyper-protéinés, les joggings aux aurores et la propreté. Mais derrière ses obsessions et son anatomie de rêve, se cache une jeune femme qui cherche désespérément à mettre de l'ordre dans ses sentiments. Ali n’est pas heureuse, du moins pas encore.

Konrad, c'est plutôt Monsieur Cata, avec son quotidien sans horaires ni règles, et ses impulsions jamais refrénées, en amour comme ailleurs. Par chance, il est doté d'une prodigieuse créativité qui lui permet de bien vivre sans se priver. Konrad croit être un homme heureux, mais c’était sans compter Ali…

Si les contraires s’attirent, la rencontre entre ces deux personnalités que tout oppose se révèle explosive !

Un roman qui nous rappelle combien il est merveilleux de tomber amoureux, et qui nous encourage à oser prendre le chemin du bonheur !


Mon avis

Une petite déception pour moi sur ce titre. Les personnages sont très caricaturaux, surtout au début. Il y a énormément de dialogues, ce qui rend le texte vivant, mais ne permet pas vraiment de bien visualiser ce qui se passe. 

Les réactions ne sont pas toujours cohérentes, le ton se veut ironique et est un peu trop décalé. 

Bref, pas une réussite, mais ce n'est qu'un avis personnel, et ce n'était peut-être pas juste le bon moment pour moi pour cette lecture.

Les soeurs Van Apfel ont disparu

 J'ai lu Les soeurs Van Apfel ont disparu de Felicity McLean

 

 

4ème de couverture

 " Nous perdîmes les trois sœurs cet été-là. Nous les laissâmes se volatiliser telles les paroles d'une chanson que l'on a presque oubliée et, lorsque l'une d'elles nous revint, ce ne fut pas celle que nous tentions de retrouver. " Été 1992, dans une lointaine banlieue de Sydney, en lisière du bush. Un été caniculaire durant lequel une puanteur infecte se dégage du lit de la rivière. Un été que Tikka, onze ans et deux mois, n'a jamais oublié : celui où les soeurs Van Apfel ont disparu.
Les trois filles du pasteur –; Hannah, l'aînée, Cordelia, la fantasque, somnambule à ses heures, et la petite Ruth avec son bec-de-lièvre –; profitent de l'entracte du spectacle de l'école pour se faire la belle et s'évanouir dans la nature. Le corps de la plus jeune sera retrouvé coincé entre deux rochers...
Vingt ans plus tard, Tikka retourne chez ses parents pour prendre soin de sa grande soeur, malade. Un séjour qui sera l'occasion d'affronter avec elle les fantômes qui les hantent. Leurs amies se sont-elles enfuies pour échapper au joug de leur père ou ont-elles été victimes d'un prédateur ? Y a-t-il la moindre chance pour qu'Hannah et Cordelia soient aujourd'hui toujours en vie ?

Entre désir de liberté et rêves étouffés, un texte qui capture avec justesse, humour et intensité l'essence même de l'adolescence. Et s'il y est question du spleen des soeurs Van Apfel, ce roman résonne aussi des rires de ses héroïnes et se dévore comme un page-turner.

Mon avis

Une petite ville australienne. Une famille un peu trop religieuse et fermée. Trois filles qui disparaissent mystérieusement. Et toute une communauté qui s'en trouve chamboulée. Surtout Tikka, la narratrice de l'histoire. Près de 20 ans plus tard, elle ne s'est toujours pas remise de la disparition des trois fillettes. En partie parce que c'étaient ses amies. En partie parce qu'elle s'en veut, se demande si elle n'aurait pas pu faire plus, agir autrement, pour éviter ce drame. 

L'histoire oscille entre présent et passé, mais c'est surtout ce dernier qui est présenté dans le roman. C'est une gamine de 11 ans qui raconte, avec des allers-retours, ce qui a précédé et suivi cette disparition. Les soeurs n'ont jamais été retrouvées. Fugues, morts... Personne ne le sait. 

L'ambiance est à la fois pesante, par ces secrets qui engluent dans la saison chaude australienne, et légère, par la grâce de l'enfance. Ce qui est un pari difficile à mener. Le mystère tient en haleine jusqu'à la dernière page, vous aurez envie de savoir, de comprendre. Vous trouverez que certaines personne ont l'air coupable. Vous frémirez pour ces jeunes filles. 

C'est très bien construit. Et tout ce qui se cache sous la surface vernie des apparences, la culpabilité aussi de chacun, de ne pas agir quand quelque chose est visiblement anormal, est très bien rendu. 

C'est un livre qui peut déranger, car il donne envie d'agir, justement, pour éviter le drame qui se dessine. Et c'est surtout un livre qui retiendra votre attention.  Le style est très travaillé, avec de nombreuses métaphores (peut-être parfois un peu trop poussées, d'ailleurs, mais toujours calées à l'atmosphère).

mardi 14 juillet 2020

À la recherche de Jack

J'ai lu À la recherche de Jack de Mel Darbon



4ème de couverture


Rosie, seize ans et trisomique, choyée par ses parents, vit intensément sa première histoire d'amour. Mais suite à un sérieux incident qui n'a rien à voir avec elle, Rosie et Jack n'ont plus le droit de se voir. L'adolescente décide pourtant de partir à sa recherche... Un roman initiatique bouleversant à la voix juste et unique : celle d'une adolescente atteinte du syndrome de Down, bien décidée à vivre comme les autres et selon ses sentiments.

Mon avis


Quelle fraîcheur ! Quelle douceur et quelle tendresse dans ce livre. On y suit Rose, une adolescente atteinte de trisomie 21. Tout le livre est narré par sa voix, avec ce décalage et cette naïveté tellement bienvenue. Rose ne comprend pas le second degré, elle est persuadée que tout le monde est bienveillant. Et elle comprend d'autant moins pourquoi son père cherche à la séparer de son Jack. Certes, son Jack s'emporte parfois, il ne se contrôle pas toujours depuis que son cerveau a été blessé. Mais il ne lui ferait jamais de mal, elle le sait.
Alors, quand elle apprend que Jack est enfermé dans un institut spécialisé et qu'il croit qu'elle l'a abandonné, Rose fugue pour le rejoindre. Mais en pleine tempête de neige, son expédition s'avère un peu plus périlleuse que prévu.
Rose va se mettre en danger. Plutôt deux fois qu'une. Elle va aussi rencontrer ces personnes qui sont souvent laissées de côté, marginalisées par la société. Mais comme elle n'est que douceur, elle ne les rejettera pas. Cela ne lui viendrait même pas à l'esprit.
J'ai vraiment adoré ce livre, qui sort tellement des sentiers battus. Rose est touchante. J'ai eu peur pour elle, plus d'une fois. J'ai admiré sa force et sa ténacité.
Il n'y a pas de doute, vous changerez de regard sur le handicap mental après avoir lu cet ouvrage. Et cela fait tellement de bien !

Mille Petits riens

J'ai lu Mille Petits riens de Jodi Picoult



4ème de couverture

Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une employée modèle, appréciée de tous. Une mère dévouée. Au matin d’une belle journée d’octobre, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer.
Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la naissance de leur premier enfant. Pourtant, dans quelques jours, ils repartiront de la maternité en deuil.
Kennedy est avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d’avoir tué le bébé d’un couple raciste, elle se dit qu’elle tient là sa première grande affaire. Mais ce n’est pas un combat gagné d’avance.
Émouvant et captivant, Mille petits riens aborde de front les questions du racisme et du vivre-ensemble dans une Amérique rongée par son histoire. Mais il montre aussi que c’est à travers les petites choses et les mains tendues qu’il est possible de trouver l’apaisement en vue d’une rédemption.

Mon avis


Ce livre est indubitablement à lire pour comprendre le #BlackLivesMatter. On y suit en parallèle une avocate, blanche, qui est persuadée de ne pas être raciste. Tellement qu'elle attend pour faire demi-tour quand elle croise un noir et qu'elle s'est trompée de chemin, histoire qu'il ne se sente pas rejeté... Et une sage-femme noire, qui a toujours tout encaissé, parce qu'il ne faut pas faire de vagues, parce que ce n'est pas si grave, parce que... Et qui se retrouve licenciée le jour où un suprémaciste blanc perd son bébé en sa présence, et que son hôpital préfère que ce soit elle qui prenne le blâme plutôt qu'eux.
Ce roman est édifiant. Sur tous ces petits riens du racisme ordinaire, sur ce que vivent les personnes noires au quotidien, sur la manière dont on peut se voiler la face sur notre propre vision de la différence.
Alors, oui, il est écrit par une femme blanche. Qui a hésité avant de prendre la plume, parce qu'elle n'est pas une own voice. Mais qui s'est documentée, qui a rencontré de nombreuses personnes. Et qui traduit tout cela très bien. Sa voix, à travers l'avocate, est plus que pertinente.
C'est un livre qui parle de racisme. Mais aussi d'ouvrir les yeux, de savoir avancer. De rédemption également.
Bref, c'est un très bel ouvrage, qui est indéniablement à partager et à faire lire autour de soi !

Paramètres

J'ai lu Paramètres de Jean-Marc Bassetti


4ème de couverture

Benjamin Fromont est un professeur des écoles dans un petit village normand. La quarantaine assumée, il vit aux côtés de sa femme Clotilde une existence tranquille dans la maison héritée de ses grands-parents.Ce vendredi 8 Mars à 7 heures, lorsqu’il ouvre les yeux et éteint la radio, comme tous les jours, il n’imagine pas une seule seconde que toute sa vie a changé pendant la nuit. Mais il va s’en rendre compte très vite. D’abord par de petites modifications, puis en encaissant un véritable choc.Benjamin va devoir beaucoup voyager et beaucoup donner de sa personne pour retrouver le chemin normal de son existence. Les couloirs du temps dont il avait entendu parler au cinéma vont soudain s’ouvrir devant lui et lui faire toucher du doigt l’inimaginable. Après "Je m'appelle Mo", Paramètres est le deuxième roman de Jean-Marc Bassetti. Grand amateur de voyages dans le temps et d'uchronies, il aime entraîner ses lecteurs aux confins de la vie normale et du fantastique en modifiant à l'envi le temps et l'espace.

Mon avis


Les histoires de voyage dans le temps, c'est mon petit péché mignon. Il est rare que j'y résiste. Et j'ai été satisfaite avec ce Paramètres. Le premier voyage dans le temps du personnage principal est effectué par hasard, juste en modifiant les paramètres de son smartphone.
Se réveiller dans un monde où rien ne ressemble à ce que vous avez connu, cela peut être déroutant. Il essaie bien de s'adapter mais... sa femme lui manque tant qu'il décide de tout faire pour la retrouver.
Au passage, il ne se prive pas de goûter à d'autres femmes (il ne dit jamais non quand l'une d'entre elles, amante de sa vie parallèle, lui propose un câlin crapuleux, ce qui m'a parfois énervée. Ah les hommes ;-)
Les chapitres sont très courts, et le roman se lit donc très vite. Il y a parfois un peu de redondance de l'un à l'autre, mais le suspense reste présent. On se demande comment ce personnage va pouvoir retrouver sa vie d'origine.
L'auteur parvient à éviter les temps morts, en usant d'ellipses quand c'est nécessaire, pour faire vivre des accélérations brutales. Ces changements de rythme sont bienvenus.
Bref, c'est un livre qui ne vous fera plus regarder votre téléphone de la même manière !

Vider l'Océan en 660 minutes

J'ai lu Vider l'Océan en 660 minutes de Juliette Marrati



4ème de couverture


Mon avis


Océan n'en peut plus. Sa vie lui est trop lourde à porter. Il ne trouve plus qu'une seule option  se suicider.
Sauf que, lorsqu'il rouvre les yeux, il se retrouve dans le corps de son ami d'enfance. Et il revit sa dernière journée à travers ses  yeux. L'occasion de voir que ce qu'il imagine de la vie des autres ne ressemble peut-être pas tant que cela à la réalité. Et que le garçon qui l'attire pourrait bien ressentir aussi quelque chose pour lui...
La construction, comme l'idée, de ce roman sont assez originales. Il y a ce compte à rebours, avant le moment où Océan s'est coupé les veines. On se demande s'il aura le temps avant sa mort annoncée de retrouver le goût de vivre. Et surtout, s'il parviendra à s'empêcher lui-même de passer à l'acte.
On y lit toute la détresse et les complications de l'adolescence. Tous ces combats qui semblent perdus d'avance, tous ces murs qui paraissent alors infranchissables.
J'ai beaucoup aimé que les personnages ne soient pas d'un seul tenant, qu'ils cachent plusieurs facettes. 
Je ne vais pas vous mentir : on sent aussi l'histoire Wattpad en le lisant. Mais il y a beaucoup d'émotion et de vérité dans l'histoire. Et elle est pleine d'espoir. 

Est-ce que Maxence embrasse bien ?

J'ai  lu Est-ce que Maxence embrasse bien ? de Christelle Da Cruz


4ème de couverture

Se faire larguer après dix ans de relation et emménager seule pour la première fois de sa vie ? Ce n’est pas tout à fait ce que Caroline avait imaginé pour ses trente ans. Perdue au milieu des cartons (et dans sa vie), elle tombe sur son vieux journal intime et y redécouvre les questions qu’elle se posait quand elle avait quinze ans.
Est-ce que tu es heureuse ?
Est-ce que Love Actually est aussi bien que tu l’espérais ?
Est-ce que Maxence embrasse bien ?
Justement, elle n’a rien de prévu dans les prochains mois, si ce n’est sortir avec ses amis pour oublier son ex. Alors pourquoi ne pas en profiter pour chercher une réponse à toutes ces questions ? 

Mon avis


Tenter de répondre aux questions que l'on se posait adolescente, est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Caroline, qui vient de se faire larguer, n'a rien d'autre à faire, alors elle tente le coup. 
Ce qui lui permet de sortir un peu de son quotidien, qui est devenu bien trop lisse et calme ces dernières années.
On est en plein dans de la chick-litt, avec des personnages qui passent beaucoup de temps à se retrouver au bar et à faire la fête, un groupe d'amis très soudés, une histoire d'amour à rebondissements...
Et c'est très agréable à lire. Même si je ne me retrouvais plus dans leurs fêtes fréquentes, j'ai passé un bon moment en leur compagnie. D'autant plus quand Maxence est entré en scène. Car oui, il fallait bien une réponse à la question du titre.
Et Maxence, c'était le crush de la Caroline adolescente. Qui surgit par hasard dans sa vie. Qui craquait aussi pour elle. Mais qui n'arrive pas à déterminer si elle est bien libre pour lui.
Pourquoi ? En grande partie à cause de l'ex de Caroline. Si vous voulez avoir un exemple de relation toxique, et de personne qui arrive à s'en sortir, le tout avec légèreté, vous devez lire ce roman !

L'académie des femmes parfaites

J'ai lu L'académie des femmes parfaites de Helly Acton


4ème de couverture

Sept femmes enfermées pendant quatre semaines et filmées 24h/24h. Une seule gagnante: celle qui prouvera qu'elle est la petite amie idéale. 

Amy Wright, trente-deux ans, est persuadée que ce soir, Jamie va enfin lui poser LA question qu'elle attend impatiemment. Après tout, ils sont ensemble depuis plusieurs années déjà, et il lui a dit qu'il lui réservait une surprise... Mais le rêve tourne au cauchemar lorsqu'elle retire le bandeau de ses yeux.
Devant elle, un écran qui diffuse une vidéo de Jamie dans laquelle il la quitte brutalement.
Derrière elle, une caméra qui filme toute la scène et la diffuse devant des millions de téléspectateurs.
Car Amy fait désormais partie d'une nouvelle émission de téléréalité dont le but est de couronner la meilleure petite amie potentielle. Enfermée pendant quatre semaines avec six autres candidates, elle va devoir réussir les épreuves et prouver qu'elle est la femme parfaite. 

Mon avis


Amy vit la pire rupture du monde. Alors qu'elle est persuadée que son chéri va la demander en mariage lors de leurs vacances en amoureux(il lui a annoncé une surprise), il la largue, au propre comme au figuré, dans une émission de téléréalité.
Le but de cette émission : rassembler des femmes rejetées par leurs amoureux, pour leur apprendre comment devenir des femmes parfaites et les retenir.
Autant vous dire que, même sans une once de fibre de féministe en vous, vous devriez déjà être en train de grincer des dents à ce stade. Quand en plus les producteurs s'étalent sur leur mépris des femmes ou leur imposent des épreuves pour apprendre à faire passer les désirs des autres avant les leurs, ou à savoir parfaitement recevoir les gens pour le thé, vous aurez envie de les détruire.
Heureusement, ce n'est qu'une fiction. Et j'ai bon espoir que ce type d'émission ne puisse jamais exister en vrai.
Et notre héroïne, dans tout ça ? Et bien, elle s'accroche. Pas qu'elle croie aux vertus de l'émission. Non, elle décide de jouer le jeu pour récupérer le pactole à la fin. Comme la majeure partie des concurrentes, qui se moquent joyeusement des volontés de la production. 
Cet ouvrage démonte donc quelques idées reçues sur ce que doit être une femme. Et ça fait du bien, même si les ficelles sont parfois un peu grosses.
Pour tout vous dire, je crois que ce que j'ai le plus apprécié du livre, c'est la fin. 
Sans la spoiler, je peux juste vous dire que vous allez parfois vous énerver en le lisant, parfois vous amuser... et que le tout est très distrayant.

Le lord, le magicien et la malédiction

J'ai lu Le lord, le magicien et la malédiction de Lee Welch



4ème de couverture

La campagne anglaise, un château en ruine et deux hommes que tout oppose... Lord Thornby est pris au piège sur la propriété isolée de son père depuis plus d'un an. Il n'y a ni cellule ni chaînes, mais il est incapable de quitter la demeure familiale. Au fil des jours, sa santé mentale commence à s'effriter. Lorsque le magicien industriel John Blake arrive pour enquêter sur un cas de sorcellerie, il trouve Thornby assez particulier. Arrogant certes, mais aussi inquiétant qu'il est séduisant. Sans s'en rendre compte, John se retrouve entrainé dans un conte de fée des plus sombres, où toutes les règles de la magie - et de l'amour - se trouvent altérées. Pour rendre sa liberté à Thornby, les deux hommes vont devoir affronter des vérités qui changeront leur vie à jamais - et John devra accepter que l'homme courageux et plein d'esprit qui gagne son coeur soit également sur le point de le briser. Peuvent-ils se dépêtrer de cette magie aussi dangereuse que l'amour ?


Mon avis :


J'ai apprécié cette plongée dans l'Histoire, pimentée de magie. Impossible de ne pas s'attacher aux deux personnages principaux, Lord Thornby et John Blake.
Le premier est prisonnier d'une malédiction qu'il ne comprend pas. Il passe son temps à s'habiller avec des tenues encore plus anciennes que lui (et il faudra lire le livre pour comprendre pourquoi). Le deuxième souffre d'un petit complexe de classe, qui le fait détester d'office tout ce qui se rattache à la noblesse.
Pourtant, ils vont être attirés l'un par l'autre (on est chez Mxm Bookmark, après tout)... et la manière dont ils vont arriver à se dépêtrer de la malédiction, comme de leurs préjugés, est tout aussi importante que l'histoire d'amour. Sans doute même plus, ce qui rend l'histoire aussi prenante.
On est dans un roman pseudo-historique. Vous sentirez bien que vous êtes plongé dans une autre époque, mais c'est juste pour poser le contexte, ce n'est pas non plus trop fouillé.
Le système de magie, par contre, est très intrigant, et bravo à l'autrice de l'avoir imaginé.
J'avoue que je me suis laissée surprendre, à plus d'une reprise, alors qu'il y avait pourtant des indices évidents. Mais je me laissais juste porter par l'histoire, par la tension ressentie par les personnages.
Bref, une jolie découverte pour moi, et pour vous aussi si vous aimez la magie et le mystère.

mardi 19 mai 2020

Avril - Tome 1

J'ai lu Avril, tome 1 de Léa Como




4ème de couverture

Avril est furieuse ! Inscrite par son père dans un internat, Schooltime, perdu au fin fond du Texas, la voilà obligée de quitter sa meilleure amie, son lycée et sa vie bien rangée. Pourtant là-bas, l'accueil qu'on lui réserve ne pourrait être plus chaleureux. Elle attire même l'attention de Jeff, un garçon séduisant qui semble déterminé à se rapprocher d'elle.
Mais sous des apparences tranquilles, Schooltime regorge de secrets. Avril va très vite le découvrir, le danger rôde dans cet internat coupé du reste du monde. Bien décidée à percer le mystère des lieux, Avril se lance dans une enquête qui risque de lui coûter très cher…


Mon avis


Le thème du livre était intéressant : un internat plein de mystère, caché en pleine nature... Malheureusement, j'ai trouvé que le style ne répondait pas au suspense attendu. Pour tout dire, il le surjouait même un petit peu.

tout commence quand Avril, une jeune française, est envoyée dans un pensionnat américain. Son père, du jour au lendemain, part travailler au bout du monde et, plutôt que d'emmener sa fille avec lui, il décide de la mettre en internat. Pourquoi ? C'est une question dont la réponse tarde à venir.
Avril se retrouve donc dans cet internat, où tout le monde parle français. Une chance pour elle (mais alors, pourquoi devoir aller à l'étranger si ce n'est même pas pour apprendre les langues ?).
Elle y rencontre des étudiants venus de plusieurs parties du monde. Elle tombe littéralement dans les bras, dès son premier jour, du séducteur de service.
Bref, ce personnage est vite agaçant. Elle surréagit dès qu'il se passe quelque chose, mais ne se pose pas les bonnes questions. Elle passe son temps à craquer sur mister beau gosse tout en cherchant à le repousser au maximum.
L'intrigue ne tourne pas seulement autour d'eux. On a promis du mystère, et il y en a. Pourquoi tous les étudiants de dernière année disparaissent ainsi définitivement après leurs examens, par exemple. Mais le personnage principal est tellement centré sur ses propres impressions que l'intrigue passe un peu derrière. Et autant vous dire que ces dites impressions sont un peu répétitives.
J'avoue qu'il est très difficile de lire un ouvrage (assez épais, qui plus est) dont le personnage principal est tellement cruche et exaspérant. Quand elle découvre quelque chose, quand elle s'enfuit, elle surjoue tout ce qui se déroule.
Bref, ce n'est pas une réussite pour moi... et je ne lirai pas le tome 2.

mercredi 13 mai 2020

Ma vie sur mars

J'ai lu Ma vie sur Mars de Antoine Brivet et Sylvie Baussier


4ème de couverture

17 septembre 2111 : ça y est, c'est le grand départ. Après des semaines d'entraînement intensif, ma mère et moi partons avec d'autres scientifiques nous installer sur Mars ! Même si je suis habituée aux voyages dans l'espace, là, c'est une autre histoire. Nils, le seul garçon de la mission, n'est pas non plus très rassuré. Et surtout, réussirons-nous à cacher nos petits - enfin, pas si petits ! - secrets ? Parés au décollage... il va y avoir du mouvement pendant le voyage !

Mon avis


Il s'agit là d'un livre jeunesse très rapide et facile à lire pour les jeunes lecteurs. On y suit deux jeunes enfants envoyés en mission sur mars avec leur famille. Sauf que dans leurs valises, ils ont emmené des éléments non autorisés. Alors que le voyage pourrait tourner à la catastrophe, c'est pourtant grâce à l'ingéniosité de ces enfants, et à leurs compagnons surnuméraires, que tout se passe bien.
Les pages se lisent vite, avec de grandes illustrations. Les deux personnages principaux sont un peu interchangeables, mais leur énergie est rafraîchissante.
Et puis, c'est un thème qui n'est pas encore très souvent abordé pour cette tranche d'âge, donc cela rend l'ouvrage encore plus intéressant. D'autant que, tout en restant largement abordable, le livre aborde certains thèmes liés à la spécificité des voyages spatiaux.

2105 Mémoire interdite

J'ai lu 2105 Mémoire interdite de Anouk Filippini


4ème de couverture

« Et si, une fois par an, deux jeunes gens passaient du statut de pauvres humains à celui de Dieux immortels ? Et si, une fois par an, deux Vulnérables, destinés à une vie monotone et brève, rejoignaient le clan de ceux qui possèdent le plus grand des privilèges : le temps ? » En 2105, il n'existe plus que deux classes sociales : les Lastings - des privilégiés qui à l'adolescence reçoivent un sérum leur permettant de vivre 400 ans - et les Vulnérables, les citoyens ordinaires. Une fois par an, un grand concours est organisé pour permettre à de jeunes Vulnérables de recevoir le précieux sérum. Les épreuves portent sur leurs capacités cérébrales. Contre l'avis de sa mère, la jeune Sophia décide de participer, mais elle est bientôt assaillie par des visions troublantes qui semblent surgir d'une époque taboue pour le gouvernement mondial : les années 2000. Pour survivre, Sophia va devoir choisir entre l'oubli et la mémoire. Une dystopie sur le thème de la mémoire et de la manipulation. Une héroïne touchante qui entre en rébellion contre un système oppressant.

Mon avis


 Je suis une grande fan de dystopie. Je ne pouvais donc manquer d'avoir envie de découvrir celle-ci. Le postulat de base était intéressant : entre ces gens qui vivent 400 ans et les autres, moins bien lotis, qui ont une durée de vie normale et qui doivent les servir, vivre dans de moins bonnes conditions...
Plus pour faire plaisir à son amie (qui sera bientôt traitée pour vivre 400 ans) que par désir réel, Sophia s'inscrit au jeu qui permet de bénéficier du traitement prolongateur de vie, offert une fois par an à un jeune normal. 
Et c'est là que tout part en vrille... Sophia développe une maladie étrange et son amie l'entraîne dans la clandestinité pour la soigner.
Sophia est d'abord un personnage très passif. Elle est quand même prête à accepter de vivre 400 ans juste pour ne pas contrarier son amie, alors qu'elle sait qu'elle devra dire adieu à sa mère, qu'elle adore, si elle gagne le jeu. Elle la suit ensuite, presque sans poser de questions, quand son amie lui fait rejoindre un camp de rebelles. Enfin, des rebelles bien passifs, qui ont juste décidé de ne pas accepter le traitement, mais qui ne veule surtout pas faire plus de vague. 
L'importance du jeu, qui ouvre le livre, semble alors toute relative... alors même qu'il est au centre de l'intrigue. Et c'est cette dichotomie entre une pression réelle et une lubie, entre une révolution nécessaire mais que personne ne veut faire, qui m'a surtout gêné dans l'ouvrage. 
Ça, plus une fin qui retombe étrangement à plat. 
C'est dommage, parce que le titre était prometteur, mais je n'ai jamais vraiment réussi à accrocher, faute de trouver un fil conducteur réel qui susciterait la tension.

La grâce du dindon déplumé

J'ai lu La grâce du dindon déplumé par Juliette Rontani



4ème de couverture

Angélique Bouchon porte très mal son prénom. Grincheuse, sarcastique, piquante et solitaire, son bonheur réside au fond d'un paquet de chips barbecue englouti devant une bonne série. Avec sa voix rauque, ses grosses lunettes et sa dose explosive d'auto-dérision, elle ne passe jamais aussi inaperçue qu'elle le voudrait. Elle a une famille foutraque, des amies expansives, des copains pas malins, elle "fréquente" un garçon ténébreux qu'elle aimerait sortir des ténèbres, mais pas totalement non plus. Enfin, elle va vous raconter...

Mon avis


Si j'ai bien aimé le caractère du personnage principal, je suis un peu plus dubitative quant aux aventures et au style de l'autrice. Les pages se suivent très vite, on est dans un langage parlé, censé retranscrire directement les pensées d'une adolescente. Peut-être parce que je n'en suis plus une, j'avais parfois un peu de mal avec le ton qu'elle employait ou ses opinions. 
Certains faits allaient aussi vers l'exagération (notamment concernant la pauvreté de sa famille).
Pour le reste, l'histoire est plaisante à suivre. On se demande comment elle va se sortir de ses amours, qui elle choisira entre les deux garçons qui soudain s'intéressent à elle, si elle arrivera à être  heureuse, mieux dans sa peau.
Mais... J'ai l'impression de ne pas avoir eu de réponse à mes questions principales. La fin retombe un peu comme un soufflé, j'avais cette impression qu'il me manquait quelque chose. 
Je reste donc assez mitigée sur l'impression que m'a laissé cet ouvrage. D'un côté, il présente une verve rafraîchissante. De l'autre, il sent plus le roman Wattpad que l'ouvrage qui mérite d'être remarqué. (et après vérification, c'est le cas, il est bien sorti d'abord sur Wattpad). 
 

La creperie des petits miracles

J'ai lu La Crêperie des petits miracles de Emily Blaine



4ème de couverture

Adèle a tout quitté  : Paris, le grand restaurant dans lequel elle travaillait, la pression constante des cuisines, la misogynie du chef qui la bridait chaque jour un peu plus. Pour échapper au burn out, elle s'est réfugiée chez une amie de sa grand-mère, à Saint-Malo. Dans la crêperie de Joséphine, elle reprend petit à petit ses marques, restant loin des cuisines mais s'occupant du service et des clients. Dans ce cocon gourmand et chaleureux, elle devient celle à qui l’on demande des conseils d’écriture pour un discours municipal, un dossier de candidature ou une lettre de réclamation. Alors, quand la crêperie est menacée de fermeture, Adèle est prête à tout pour empêcher que ce  bastion d'humanité et de bienveillance ne disparaisse. À tout, y compris à convaincre Arnaud Langlois, puissant homme d'affaires fraîchement divorcé, de devenir son associé. 

Mon avis


Un roman qui parle d'amour, de nourriture et de Saint-Malo ? C'est plutôt un bon départ pour la gourmande que je suis.
J'ai donc pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures d'Adèle et d'Arnaud. Les chapitres alternent leurs points de vue, et on suit donc leurs questionnements et leurs ressentis au fur et à mesure. J'ai beaucoup aimé Adèle, sa candeur, son mélange de fragilité et de force. On sent très vite qu'elle a un passif lourd et celui-ci se dévoile peu à peu. Son plus gros défaut : elle ne sait pas baisser la garde. Laisser quelqu'un rentrer dans sa vie et la sortir de sa cuisine ? Impossible, pour elle.
Un peu forcée par le destin, elle va rencontrer Arnaud. Lui, c'est un homme d'affaires. Un pur, un dur, un pas tatoué, mais un divorcé. Il ne veut plus de femme dans sa vie... Et pourtant dès la première rencontre, ou presque, il tombe sous le charme d'Adèle.
Sa passion soudaine est un peu rapide (j'ai toujours du mal avec les coups de foudre), mais sa belle est plus réticente, et insiste pour laisser de la distance entre eux.
Elle a besoin de lui pour créer son restaurant, il a besoin de son restaurant pour pouvoir la revoir...
Evidemment, c'est une romance, donc on sait comment cela va finir. Mais j'ai beaucoup aimé l'entourage d'Adèle, ses amies pour lesquelles elle se dévoue... et j'ai très envie de goûter sa cuisine, qui semble tant enchanter les gens.
Bref, un roman qui se dévore, pour passer un bon moment. Il contient quelques facilités, mais cela fait du bien, parfois, de juste se laisser aller. 

jeudi 7 mai 2020

Génération offensée

J'ai lu Génération offensée de Caroline Fourest



4ème de couverture

«  C’est l’histoire de petits lynchages ordinaires, qui finissent par envahir notre intimité, assigner nos identités, et censurer nos échanges démocratiques.  Une peste de la sensibilité. Chaque jour, un groupe, une minorité, un individu érigé en représentant d’une cause, exige, menace, et fait plier.
Au Canada, des étudiants exigent la suppression d’un cours de yoga pour ne pas risquer de «  s’approprier  » la culture indienne. Aux États-Unis, la chasse aux sorcière traque les menus asiatiques dans les cantines et l’enseignement des grandes œuvres classiques, jugées choquantes et normatives, de Flaubert à Dostoïevski. Des étudiants s’offusquent à la moindre contradiction, qu’ils considèrent comme des «  micros-agression  », au point d’exiger des «  safe space  ». Où l’on apprend en réalité à fuir l’altérité et le débat.
Selon l’origine géographique ou sociale, selon le genre et la couleur de peau, selon son histoire personnelle, la parole est confisquée. Une intimidation qui va jusqu’à la suppression d’aides à la création et au renvoi de professeurs. La France croyait résister à cette injonction, mais là aussi, des groupes tentent d’interdire des expositions ou des pièces de théâtre… souvent antiracistes  ! La police de la culture tourne à la police de la pensée.  Le procès en «  offense  » s’est ainsi répandu de façon fulgurante. «  L’appropriation culturelle  » est le nouveau blasphème qui ne connaît qu’une religion  : celle des «  origines  ».  »C. F.Sans jamais vouloir  revenir à l’ancien temps, Caroline Fourest trace ici une voie authentiquement féministe et antiraciste, universaliste, qui permet de distinguer le pillage de l’hommage culturel.

Mon avis


Ce livre m'a parlé parce qu'il touche à des questions que je me pose régulièrement. Quand les réseaux sociaux fustigent certains artistes parce qu'ils parlent de domaines qui ne les concerneraient pas directement (faut-il être noir pour parler du racisme ? Homosexuel pour camper un personnage qui l'est ?), la question du mélange des cultures devient un sujet de débat.
Certes, tous ceux qui craignent l'appropriation culturelle ne pourront pas être d'accord avec Caroline Fourest, qui est nettement de parti pris, et ne s'en cache pas. Son parti pris est pourtant celui de l'universalisme, et elle le défend en présentant toutes les dérives possibles de la ghettoïsation de la culture.
Entre la crainte de l'invisibilisation, celle de se faire déposséder de leur histoire et les combats militants, de nombreux mouvements poussent leur lutte jusqu'au paroxysme. Comment peut-on contraindre des célébrités à présenter des excuses publiques parce qu'elles portent des tenues ou des coiffures issues de certaines civilisations, faire renvoyer des universitaires parce qu'ils évoquent des sujets d'ouverture au monde, interdire le yoga parce que c'est un pillage de culture indienne ? C'est pourtant ce qui est déjà en train de se passer. Dans son livre, Caroline Fourest témoigne d'une censure poussée à l'extrême et qui, justement, fait le jeu des extrêmes. Quand, au lieu de chercher à relier les peuples et les différences de chacun, on ne les autorise que par certains représentants, le risque est grand de les voir encore plus rejetés.
Le livre n'a que peu de nuances. Clairement, son autrice ne comprend pas cette volonté de réduire la représentativité d'une culture à ceux qui en sont les héritiers. Elle est pourtant d'accord pour dire qu'il faut respecter cette culture, que certains excès sont malvenus... mais qu'il faut surtout l'ouvrir, au plus grand nombre, pour ne pas limiter la circulation des pensées.
C'est un ouvrage à charge, certes. Mais c'est surtout un ouvrage édifiant, qui nous ouvre les yeux sur les dérives de ce qui est déjà en train de se passer, à travers de nombreux exemples concrets et souvent affolants.
Un livre à lire pour réfléchir...

Sur le même sujet, je vous invite d'ailleurs à lire aussi les textes de Jo Ann von Haff : Comment ajouter de la diversité dans ses romans, Vous êtes écrivain, vous êtes légitime,   ou Pourquoi je ne veux pas d'un James Bond noir, sans oublier son livre sur la Diversité décomplexée

L'art d'échouer

J'ai lu L'art d'échouer de Elizabeth Day


4ème de couverture

Avec beaucoup d'humour et une courageuse sincérité, Elizabeth Day s'inspire de ses propres déboires personnels, mais aussi de son célèbre podcast How To Fail qui a vu défiler des célébrités telles que Phoebe Waller-Bridge, Alastair Campbell et David Nicholls, pour nous livrer un puissant manifeste aux accents féministes et s'élever contre les diktats de la perfection.

À l'heure des réseaux sociaux, difficile d'échapper à ce flux constant de photos de stars en bikini, de bébés joufflus et de plages paradisiaques. Si la vie ressemble vraiment à une série de hashtags tonitruants, #lovemyjob, #holidays, #bestmum, alors tant mieux ! Mais quand le travail pèse, que la charge mentale s'accumule, quand la tristesse et la colère s'installent, que le bébé tant attendu ne vient pas et qu'on est sur le point de signer les papiers du divorce, comment ne pas voir sa vie comme une succession de ratages ?

Ce sentiment d'échec, Elizabeth Day, brillante journaliste, l'a longtemps éprouvé. Jusqu'à ce qu'une rupture amoureuse dévastatrice la pousse à tout reconsidérer : et si échouer était en réalité une chance unique de se réinventer ?

Mon avis


Un livre qui nous répète qu'échouer ce n'est pas dramatique, je crois que c'est salutaire pour notre monde où l'échec est fustigé dès l'enfance avec les notes à l'école. En parlant de ses propres expériences, mais aussi de celles de célébrités qu'elle a interviewées, Elizabeth Day nous prouve que non, ce n'est pas dramatique de se planter parfois. On peut se tromper. On peut faire des mauvais choix. Ou ne pas être parfait en tout. Et ce n'est pas grave.
Elle ne s'érige pas pour autant en donneuses de leçon ou comme un guide de vie. Elle ne nous dit pas que nous allons réussir notre vie en apprenant de nos échecs, et comment y arriver. Elle met juste en évidence qu'un échec n'est justement que cela. Qu'il ne résume pas tout ce que l'on est, ni tout ce que l'on peut faire. Et qu'est-ce que ça fait du bien de l'entendre !
Ce livre est dédramatisant au possible, tout en narrant des expériences qui ont été parfois traumatisantes. Ce mélange très réussi, et les courts chapitres, essentiellement tournés vers le concret, avec juste la bonne mesure d'introspection, fait que le livre se lit très vite. C'est peut-être un essai, mais il est vraiment accessible à tous.
Sans jamais chercher à nous pousser, Elizabeth Day parvient à nous dire qu'il ne faut pas laisser nos échecs nous arrêter. Et rien que pour cette raison, cela vaut le coup de lire son livre !

mercredi 15 avril 2020

Terre de Brume

J'ai lu Terre de Brume de Cindy van Wilder



4ème de couverture

Dans un univers envahi par la brume, deux jeunes femmes unissent leur magie pour sauver le monde de la destruction. Depuis l'enfance, Héra vit dans le sanctuaire des Prêtres de l'Eau, où elle apprend à maîtriser sa magie pour devenir guerrière. Au cours d'une mission, elle rencontre Intissor, une soeur de Feu venue avertir les habitants d'un terrible danger. Mais il est déjà trop tard : une vague de brume, peuplée de créatures ni mortes ni vivantes, frappe le sanctuaire. Et elle frappera encore.


Mon avis


Je crois que j'ai déjà lu presque tout ce que Cindy van Wilder a écrit, toujours avec beaucoup de plaisir (il me manque La lune est à nous, qui est dans ma wish list depuis un moment et que j'adorerais découvrir).
J'avais hésité un peu sur Terre de Brume, à cause de l'aspect Fantasy. J'ai lu énormément de romans de ce genre à une période, au point de m'en dégoûter. Maintenant, j'en lis beaucoup moins, et j'y vais toujours avec beaucoup de circonspection. Pourtant, j'aurais pu plonger dans celui-ci sans aucun souci.
Et quand je dis "plonger", ce n'est pas par hasard. Imaginez un monde sans eau, où les bateaux flottent sur la brume, avec la crainte d'y tomber (pas de poissons à pêcher, ici, ni de plongée sous-brumarine... la brume mord, elle attaque et détruit, elle est tout sauf accueillante). Il y a encore un peu d'eau pourtant, mais elle sert surtout à la magie. Car certains habitants de cet univers détruit sont des magiciens. Ils maîtrisent les éléments (eau et feu sont les plus connus, et les prêtres de l'eau sont les plus reconnus, les plus nobles, ceux qui manquent le moins au quotidien.
Dans ce monde, vous suivrez d'abord Héra, qui fait partie des magiciens de l'eau. Orpheline, elle ignore que sa mère était elle aussi une prêtresse, et qu'elle est morte en tentant de sauver leur monde. En effet, chaque acte magique génère aussi, systématiquement, de la brume. Avant la naissance d'Hera, toute cette brume était conservée dans des réservoirs. Un jour, ces réservoirs n'ont plus pu contenir la brume et c'est ainsi qu'elle s'est répartie sur l'ensemble de la terre, la réduisant à quelques portions congrues. Et certains, dont la mère d'Hera, pensait que cet accident était en réalité un acte criminel.
Très rapidement, Héra va rencontrer Intissar. Intissar, elle, maîtrise le feu (avec quelques petits pouvoirs particuliers en plus...). Toutes les deux, elles vont devoir lutter contre de nouveaux événements, qui menacent grandement leur monde. Elles devront apprendre à se connaître, à se respecter, tout en dépassant les limites que leurs congénères leur ont posées.
Tout est bien pesé dans ce roman. Aussi bien la relation entre les personnages que l'univers dans lequel elles évoluent. Il n'y a pas un chapitre en trop, pas un moment où l'on s'ennuie... Et les bases de cet univers sortent allègrement des clichés de la fantasy que je ne veux plus lire (pas de jeune et pauvre héros qui rencontre un mentor et découvre qu'il est l'objet d'une prophétie en parcourant le monde, par exemple). C'est intéressant, parce que c'est novateur, parce qu'il y a surtout des personnages féminins (relisez l'article sur le sexisme en fantasy pour comprendre pourquoi c'est bien)... et parce que c'est bien, tout simplement !

D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que cette histoire va être adaptée en podcast radiophonique (j'ai hâte de l'entendre !)

mercredi 8 avril 2020

L'Incroyable histoire de Charlie Kairn

Grâce à Librinova, j'ai reçu L'Incroyable histoire de Charlie Kairn  de Christophe Tsunoda


 
4ème de couverture
Charlie fait partie de ces cumulards, pas bien terminé, avec un défaut de fabrication important, il voit le jour dans une famille dysfonctionnelle.
Devant ce cumul de malchances, deux possibilités, soit renoncer et se retirer du jeu, soit résister et bâtir sa vie seul.
Très vite, dès le plus jeune âge, Charlie fait son choix il va apprendre à se battre pour se construire.
Se battre face à sa famille, face à lui-même, et face aux autres qui sont tout sauf bienveillants.
C’est lui qui va décider et qui choisira ceux qui vont l’aider.
Dans ce livre Charlie règle ses comptes, « vide son sac », il raconte sans tabou avec ses rires et ses larmes, comment il a pris sa vie « à bras le corps », sa famille, ses amis, ses amours.
En France d’abord, mais trouvant les lieux un peu « étroits » il part… L’Australie dans un premier temps, et puis, et surtout, la rencontre la plus marquante, le Japon.
Ce sera une rencontre avec un pays, une civilisation mais aussi des personnes qui vont lui permettre de prendre sa revanche et de devenir enfin l’adulte maître de sa vie qu’il a toujours voulu être.


Mon avis

J'avoue que je reste assez dubitative face à cet ouvrage. J'ai beaucoup aimé l'aspect dépaysant du séjour du héros au Japon (le passage en Australie manque un peu de relief à mon goût). Et il y a là un récit de vie assez bien construit, avec un parcours de résilience certain. 
Mais on a parfois du mal à voir où l'auteur veut en venir. Il y a des redites sur certains passages, et de larges ellipses ailleurs. Il est relativement facile de s'attacher au personnage principal, à ses déboires et, en même temps, une certaine distance se crée, que je ne saurais expliquer. Peut-être parce qu'il y a trop de choses lourdes d'un côté, et en même temps trop de choses qui fonctionnent tout de suite de l'autre. Ça fait beaucoup pour une seule personne, et l'histoire en perd en crédibilité. 
On a là une succession d'épisodes, avec une volonté parfois d'aller dans le pathos, mais presque sans réel fil rouge. 
Par ailleurs, la fin arrive de manière abrupte. La résolution est un bel exemple d'ellipses !
Quelques petites fautes de syntaxe parsèment l'ouvrage. Pas assez pour gêner la lecture, mais dérangeantes à force. 
Malgré tout cela, le livre se lit très bien, l'écriture est fluide. Mais je n'ai jamais réussi à sympathiser, autrement que par pitié pour ce qu'il vivait, au personnage, et c'est dommage...

jeudi 2 avril 2020

Les Incroyables Aventures des soeurs Shergill

J'ai lu Les Incroyables Aventures des soeurs Shergill de Balli kaur Jaswal



4ème de couverture

Après Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique, Balli Kaur Jaswal livre un roman cocasse et émouvant sur la complexité des relations familiales, la double culture. Un Darjeeling Limited féminin, et féministe, des plus savoureux.

Dans la famille Shergill, il y a :

Rajni, l'aînée, mère de famille au bord de l'implosion depuis que son fils ado lui a fait une révélation fracassante.

Jezmeen, la séductrice un brin égoïste, petite actrice londonienne dont le dernier
bad buzz tourne en boucle sur les réseaux sociaux.

Et enfin, Shirina, la docile cadette, dont le parfait mariage arrangé commence à sérieusement battre de l'aile.

Trois sœurs que tout oppose et qui vont devoir se supporter pour réaliser la dernière volonté de leur mère : accomplir un pèlerinage en son honneur en Inde, de Delhi au Temple d'or d'Amritsar.

Combien de temps avant que tout dérape ?

Les voies d'une mère sont impénétrables... Dans ce pays aux facettes multiples, et parfois violentes, les sœurs Shergill embarquent pour un incroyable voyage à la découverte de leurs racines et d'elles-mêmes.

Mon avis


J'aime bien les ouvrages qui me dépaysent. Je n'ai jamais mis les pieds en Inde autrement que dans des livres, et celui-ci m'a une fois de plus fait voyager. J'ai ainsi tenu compagnie à trois sœurs, qui se retrouvent sur place parce leur mère leur a fait jurer, sur son lit de mort, d'y faire un pèlerinage en son honneur. 
Elles ne sont pas franchement enchantées d'être sur place, elles font toutes les trois face à des événements perturbants dans leur quotidien, qu'elles tentent de se cacher mutuellement. Ce n'est donc pas les meilleures conditions pour voyager.
Certains secrets ne se révèlent qu'au fil de l'ouvrage, ce qui maintient la tension. Et les trois personnage sont aussi attachantes les unes que les autres (je serais incapable d'en nommer une préférée). 
Ce livre parle donc aussi fort des liens familiaux que de voyage, et le mélange des deux est très réussi.