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lundi 17 juin 2013

On a un gagnant

Toute l'année, vous avez suivi mes lectures pour l'opération Coup de Coeur 2013.

Si vous avez bien suivi, vous saviez déjà que j'avais un choucou : Le puits des mémoires de Gabriel Katz.
 https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghfRJAhzeoRehOdm0ZuRTNpST-WOI7cevOtwohCHay05S5-5dU3tTCStFiAO_njp0weHAmYqpr4WCHT0BZJwAJgpb5YWusgIXUfSngSEXz2UNg3zsdU0th7kufD_v99W0Y865nPHZzkjo/s320/1ere-couv_puits-des-m%25C3%25A9moires-BD.jpg
Et je suis très heureuse de pouvoir vous dire que je ne suis pas la seule à avoir apprécié ce titre, puisqu'il est le grand gagnant de l'édition 2013.
Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous invite à vous rendre sur le site de l'éditeur pour le découvrir !
(moi, de mon côté, il faut que je me procure la suite maintenant...)

La suite du palmarès est également en ligne.

Par ailleurs, si vous êtes un auteur qui a envie de se faire connaître ou un lecteur qui a envie de faire partie du jury de la prochaine édition, les inscriptions commencent maintenant. 

mardi 2 avril 2013

Le Zygène de la filipendule

Toute aventure a une fin... Voici donc ma dernière chronique pour l'opération Coup de cœur 2013. Elle porte sur un ouvrage au nom improbable, Le Zygène de la filipendule de Ricardo Salvador

Couverture La Zygène de la filipendule
4ème de couverture :
Dans l’enceinte d’un zoo en faillite voué à une reconversion en centre de loisirs, un des repreneurs chargés de fermer le site est retrouvé assassiné. Un commissaire – qui souffre d’une homonymie fâcheuse avec un célèbre policier belge – mène l'enquête, aidé en cela par un médecin légiste déjanté et un inspecteur aussi dévoué qu'inefficace. L'autopsie aboutit à un premier constat improbable : c’est un éléphant qui aurait fait le coup ! Ou un ours… ou peut-être bien les deux ? Mais ce n'est qu'un début, un second cadavre fait bientôt son apparition, puis un troisième... Dans cette jungle urbaine, tout le monde se retrouve dans le collimateur du commissaire : Nestor, le soigneur du zoo, son frère Pollux, bohème notoire et joueur endetté, le directeur du zoo idéaliste alcoolo, l'ambitieux sous-directeur, les membres du conseil d’administration, Joséphine la femme de service, sorcière à ses heures, et Ginette, la caissière, qui se prépare à une nouvelle invasion teutonne... Immergé dans un univers où les plus dangereux prédateurs ne sont pas forcément ceux que l'on croit, le policier patauge et l'enquête piétine. Ajoutez à cela des vautours rigolards, un orang-outan amateur d’équations différentielles, un lama psychopathe, un tigre végétarien, un couple de dendrobates, sans oublier la fameuse "zygène", et vous obtiendrez un roman dé-zoo-pilant...


Je ne suis pas une grande fan de romans policiers, de suspense, etc. Je trouve qu'ils sont souvent bien pensés et bien construits, mais ce n'est pas ma lecture de prédilection. J'étais donc assez inquiète au moment de démarrer ce livre, qui compte un nombre certain de pages.
Néanmoins, je me suis laissée rapidement happer par l'histoire. Il faut dire qu'elle est assez imaginative et croustillante, pleine de personnages complètement farfelus (un commissaire nommé Maigret, un directeur de zoo qui n'a pas sa langue dans sa poche, des jumeaux peu doués pour les rapports humains... et un orang-outan plus malin que tous ceux-là réunis). Tout se passe dans un périmètre restreint autour d'un zoo en perdition (ce qui donne l'occasion aux personnages de nous apprendre nombre de choses sur les animaux), l'administration et les hommes d'affaires sont peut-être les plus "bêtes" de tous les humains mis en scène, et les meurtres se succèdent sans que les victimes ne suscitent beaucoup de compassion.
L'histoire, donc, avance assez rapidement et est plaisante à lire, même si nombre de personnages sont surtout esquissés par de grands traits rapides. Le nombre de pages de ce roman est surtout à mettre au compte du vocabulaire de l'auteur : riche et dense, il est employé dans de longues tirades, souvent caustiques. Le livre gagnerait peut-être en rapidité avec un style plus concentré, mais je pense qu'il y perdrait aussi beaucoup de son charme. Même si, par moments, ces effets de style peuvent lasser, dans l'ensemble, ils montrent que l'auteur sait écrire, qu'il a un certain sens de l'humour, et qu'il a dû prendre du temps à aiguiser sa plume.
C'est donc au final une agréable surprise, une sorte de roman policier imaginé par un doux-dingue, un peu dans la lignée des aventures de Malaussène (ah, Pennac...).
coup de cœur 2013

mardi 29 janvier 2013

Attraction céleste

Je continue mes lectures pour le coup de coeur 2013 avec Attraction céleste de Virginie Goevelinger

Couverture Attraction Céleste, tome 1
4ème de couverture : pour une fois, je ne vous mettrai pas le résumé, parce qu'il contient TOUTE l'histoire... Je vous en mets juste une version tronquée : Abigaëlle O’Donnel porte sur ses épaules un lourd secret. Elle peut voir le passé, le présent et le futur des personnes qui l’entourent, mais elle peut également capter leurs sentiments. Si, elle a ce pouvoir, c’est parce que son don découle d’un plus lourd secret, que ses parents adoptifs lui cachent depuis sa naissance. Elle ne sait pas qu’un garçon au visage d’ange va bouleverser sa vie à jamais…


Quand j'ai lu le résumé de ce livre, ma première réaction a été "oh non, pas encore". Il y a en effet des thématiques qui reviennent régulièrement, et je craignais fortement que cet ouvrage ne vole pas plus haut que d'autres amourettes adolescentes où des jeunes filles pures et naïves tombent amoureuses de créatures fantastiques (il y en a que j'aime bien, dans ces livres. Pas tous...)

On nous présente donc Abi, une jeune orpheline élevée par un couple d'origine irlandaise dans une calme petite ville américaine. Ses parents tiennent une librairie et les livres sont les meilleurs amis de la jeune fille, qui n'est pas isolée pour autant. À son grand dam, elle possède un don de vision (dans les auras, dans le futur, c'est assez vague...), qu'elle ne parvient pas à maîtriser. Jusqu'à ce qu'elle rencontre un nouveau venu dont elle ne parvient pas à percevoir les pensées (toute ressemblance avec des personnages existant dans d'autres sagas serait bien sûr totalement fortuite).
Je ne veux pas critiquer le fait que cette histoire, hélas, me semble rebâchée : après tout, c'est le principe des idées, elles flottent dans l'air par moment et tout le monde a le droit de se servir. En plus, l'auteur parvient à revisiter un peu le genre avec quelques surprises étonnantes (qui vont même à contre-courant de la "mythologie angélique", il me semble).
Par ailleurs, l'auteur parvient parfaitement à restituer le ton qui pourrait être employé par une jeune adolescente (au point que je me suis même demandé quel était son âge... elle a dépassé la trentaine). Mais le style, par conséquent, s'en ressent aussi : le langage de cette jeune demoiselle n'est pas toujours très évolué et ses réflexions manquent de profondeur. Elle a aussi un peu tendance à se répéter. Et elle n'est pas toujours non plus très douée pour ouvrir ses yeux ou pour les relations humaines (pour une personne qui a, soi-disant, autant d'intuition, elle manque même cruellement d'empathie).  En fait, j'ai l'impression que la principale qualité du livre (son ton) est aussi son principal défaut. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à cette Abi et à ne pas la laisser croupir dans la librairie de ses parents (qui a l'air d'un lieu bien sympathique, par ailleurs). Seule la fin m'a semblé plus douce... même si elle arrive un peu rapidement (mais le roman est très court)
Je terminerai donc simplement en disant que j'ai trouvé que ce livre manquait de maturité, même s'il conte une histoire qui pourrait être intéressante.
coup de cœur 2013

lundi 28 janvier 2013

Une brèche dans le mur

Voilà une nouvelle lecture lue dans le cadre du Coup de Coeur 2013, Une brèche dans le mur de Joelle Adani.
Couverture Une brèche dans le mur

4ème de couverture : En 1989, une équipe de coureurs français, sponsorisée par l’épicerie et la brasserie du coin, s’apprête à effectuer une course sans précédent de Béziers à Moscou pour célébrer le bicentenaire de la Révolution. Son long trajet à travers l’Europe sera ponctué de drames amoureux et de rencontres saugrenues qui prendront peu à peu le pas sur l’exploit sportif à proprement parler. Les quatre hommes et les quatre femmes sont en effet loin de s’imaginer que, dans ce contexte de guerre froide, leur équipée va attirer l’attention des services secrets américains et européens et qu’ils vont avoir un rôle à jouer dans la chute du Mur.
Pourquoi des civils français iraient-ils en courant jusqu’à Moscou? L’idée semble trop bizarre pour être crédible. La CIA, le MI5 et la DGSE sont donc persuadés qu’il y a là anguille sous roche. Chaque geste innocent des coureurs filés par des espions depuis leur départ, va ainsi être comiquement réinterprété et disséqué à la loupe par les services secrets, créant deux niveaux de lecture pour ce roman haletant.



Autant vous le dire tout de suite, les histoires policières, ou celles qui présentent des espions, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Même au cinéma, je m'endors devant James Bond, charme britannique ou pas. Je n'étais donc sans doute pas la cliente idéale pour ce titre sous fond de guerre froide, avec ses espions qui surgissent de tous les côtés, et je l'ai commencé plusieurs fois avant de me décider à le lire.
Malheureusement, mon a priori négatif ne s'est pas vraiment résorbé durant ma lecture. J'ai eu beaucoup de mal avec le style : le livre est rédigé au présent, ce qui pourrait donner une impression de dynamisme... j'ai surtout eu du mal à déterminer quand une action s'achevait, j'avais le sentiment que les étapes se déroulaient toutes en même temps, ce qui était parfois dérangeant.
Par ailleurs, l'ouvrage présente un certain nombre de personnages, tous décrits en quelques lignes à peine. Je n'ai pas réussi à pénétrer assez dans leurs pensées ou leurs ressentis pour m'attacher à eux, même les plus sympathiques, et à part un personnage plus mystérieux que les autres, je n'avais pas vraiment envie de savoir ce qui allait leur arriver.
Quant aux personnages secondaires, savoir que l'un d'entre eux prend de la coke à chaque fois que l'on parle de lui m'a semblé un peu répétitif au bout de plusieurs occurences.

C'est d'autant plus dommage que l'histoire en elle-même n'est pas inintéressante. Il est assez amusant de voir qu'une bande de coureurs peut mettre en déroute les services secrets de plusieurs pays, sans même le savoir. Cette avalanche d'espions qui se lancent à leurs trousses et analysent leurs moindres faits et gestes en devient presque gaguesque. Il y a aussi une part de leur vie privée (notamment celle de Marie) qui entretient le suspense tout du long. Les ravages de la promiscuité sont aussi finement montrés d'une manière qui n'a rien à envier aux émissions de téléréalité. Mais je n'ai pas réussi à m'accrocher à ce livre. Peut-être parce que voir, dès le début, des coureurs qui se sont entraînés pendant des mois, ou qui ont déjà fait des marathons, s'effondrer alors qu'on ne leur demande que de courir pendant une heure par jour, ne m'a pas semblé très crédible (mais bon, je ne suis pas une grande sportive moi-même, alors je veux bien croire que je suis naïve sur les capacités physiques de sportifs entraînés). 

coup de cœur 2013

mercredi 9 janvier 2013

Eclats de rêve

Dans le cadre de l'opération Coup de cœur 2013, je viens de terminer Éclats de rêve de Maiwenn Soler, un livre très déroutant

4ème de couverture : Tout commence par une carte ne se référant à rien de connu, soulignée d’inscriptions incompréhensibles. Puis, ce sont ces quelques phrases, que Raïlyan de Preyloy, cartographe, découvre dans un ouvrage de la bibliothèque royale: "Jadis, ils se dispersèrent aux quatre vents. Leur foyer était devenu trop petit, ou bien étaient-ce eux qui [étaient devenus trop] nombreux… Ils s’égaillèrent un peu partout, emportant avec eux une branche de leur arbre-maître."
Fasciné, il décide d’en apprendre plus et finit par découvrir de nombreux textes similaires. Tous mentionnent une mystérieuse civilisation, oubliée de tous.
C’est en allant à la recherche de ce peuple, les Abouteurs, qu’il aborde une île, un monde à part où le temps s’écoule de manière différente, un monde de sagesse, construit autour d’un arbre qui détient le savoir mais aussi la mémoire d’une civilisation disparue…



J'étais assez curieuse de lire ce titre, dont le résumé m'avait interpellé. Pourtant, j'ai été assez surprise tout au long de ma lecture, et il m'a fallu un certain nombre de chapitres avant de voir réellement une histoire se dégager.
On suit d'abord les pas d'un vieil homme, cartographe et scribe, débarqué sur une île déserte mystérieuse et mythique. Il nous raconte comment et pourquoi il est arrivé là et il est impossible de ne pas demander ce qu'il va y trouver.
Et puis l'histoire éclate, méritant son titre plus que jamais. Le narrateur perçoit des "éclats de rêve", des bribes d'un monde passé qui défilent devant ses yeux. Il passe d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre et se perd un peu dans son périple... Tout comme moi. J'aime quand un livre présente des personnages intéressants, auxquels on s'attache. Là, le seul être qui est présent du début à la fin est le scribe, et il est très très en retrait par rapport à tout ce qu'il se passe. L'histoire des habitants de l'île est intéressante, leur manière de vivre également, mais tout est dispersé, éclaté, et il faut lire entre les lignes pour renouer les morceaux entre eux. C'est un exercice parfois fatiguant, je trouve.
Le style, par contre, est dense, l'écriture est intéressante. Il y a une certaine poésie dans la narration, qui est toujours très douce, même dans les scène de violence. Il n'y a pas de grandes métaphores innovantes mais les idées de l'auteur tiennent surtout dans la construction de ce monde étrange. Il y a notamment une belle réflexion sur l'immigration, depuis le point de vue des Abouteurs. Je crois cependant que j'aurais préféré un ouvrage qui présente plus simplement leur vie, même si cette manière de procéder est très intéressante.
coup de cœur 2013

vendredi 4 janvier 2013

Sacrée petite robe noire

Pour le prix Coup de cœur 2013, j'ai lu cette semaine Sacrée petite robe noire de Nathalie Ribierre-Dubile. Un titre présenté comme un ouvrage de chick-lit
 Couverture Sacrée petite robe noir

4ème de couverture : Betty est une femme de ministre et passionnée par la mode. Un soir elle rencontre un rappeur et sa vie va en être à jamais bouleversée.


Une petite lecture légère pour la période des fêtes, voilà ce que j'attendais de cet ouvrage, très court (il fait une grosse centaine de pages).
On y suit donc les pas de Betty, ex-avocate, femme de ministre... qui s'ennuie un petit peu dans sa vie désœuvrée, entre sa fille surdouée et son mari suroccupé. Voilà une accroche qui pouvait laisser espérer de grandes choses, sur une femme qui trouve sa voie et parvient à s'accomplir. Avant d'y arriver, pourtant, elle va acheter une quantité importante de robes, avoir une liaison... Bref, vivre autant de rebondissements qui pourraient sembler légers, de prime abord. Et pourtant, malgré la légèreté du style, l'histoire est assez pesante. Ce n'est pas tellement que le personnage soit égocentrique (c'est après tout le cas de la plupart des héroïnes de chick-lit et c'est souvent ce qui m'amuse chez elle), c'est que son histoire n'est pas heureuse, et que j'ai eu largement l'impression qu'elle ne faisait rien d'elle-même. Les passages où elle agit enfin sont expédiés tellement vite, en quelques lignes, que c'est à se demander si elle a vraiment réussi à faire quelque chose ou si elle se vante pour compenser son inexistence.
La brièveté du roman est bien sûr en cause : ce n'est pas facile de développer les états d'âme des gens sur des chapitres aussi brefs, et j'ai eu l'impression d'être emportée dans un manège trop rapide qui passait d'une scène à l'autre. Du coup, tout semblait trop facile : Betty veut écrire un roman, elle le fait, des mois passent en deux pages... Le tout semble assez creux et superficiel. En plus, je n'ai pas eu l'impression que ce personnage évoluait dans l'histoire : certes, sa vie a changé à la fin de l'ouvrage, mais pas tant que ça. Peut-être que cette évolution se continue dans les deux tomes suivants...
Le langage m'a gêné aussi, même si c'est Betty qui parle, son vocabulaire n'est pas très évolué (pour une avocate, femme de ministre, qui se vante d'avoir de la culture, ce n'est pas vraiment crédible), ses phrases sont parfois maladroites (elle voit que son interlocutrice a les larmes aux yeux... au téléphone).
Ajoutez-y quelques clichés (sur le monde du rap notamment), des procédés un peu bancaux... et vous obtiendrez un ouvrage qui est loin d'être un coup de cœur pour moi. Je le regrette, parce que je n'aime pas parler des livres en négatifs, et que l'auteur s'est exprimé, sur son blog, sur la blessure que peuvent représenter ces critiques. D'autres personnes ont apprécié le livre, donc mon avis reste subjectif,  je tiens à le repréciser.
coup de cœur 2013http://operationcoupdecoeur.blogspot.fr/

mardi 27 novembre 2012

Pas ce soir

Parfois, il est agréable de sortir de sa zone de confort. C'est aussi pour cette raison que j'ai eu envie de participer au prix Coup de cœur 2013. Et c'est de cette manière que j'ai découvert Pas ce soir de Charline Quarré  , que je n'aurais sans doute pas lu dans d'autres circonstances.
Couverture Pas ce soir

4ème de couverture : C'est une soirée mondaine parisienne.
Un petit monde où mensonges, manipulations et ragots provoquent parfois des dérapages incontrôlés.
Où les faiblesses des uns font la gloire des autres.
C'est une soirée qui réveille les souvenirs endormis d'Eugénie, jeune femme odieuse et misanthrope.
C'est l'histoire de ce que l'on découvre derrière le plus efficace des cache-misère, l'arrogance.




Le livre commence très rapidement, pas le discours d'une jeune femme qui n'a pas très envie de sortir de chez elle. On comprend qu'elle est déprimée, qu'elle a perdu un être cher... Elle finit pourtant par se rendre à cette soirée mondaine en plein Paris. Et là, les événements se bousculent. Ce n'est pas l'action qui les caractérise, puisque le huis-clos d'un appartement enferme la narration. Il s'agit plus d'un jeu d'apparences et de faux-semblant, de personnages qui se téléscopent et n'arrivent pas toujours à éviter d'avoir mal.
La narratrice est une personne particulière, solitaire, renfermée, en colère... Elle se sent différente, en joue, en surjoue même parfois et n'arrive plus à savoir ce qui la rend heureuse.
Le style est très incisif, traversé de phrases courtes, agressives. Il guide la lecture (ce livre se lit très vite, presque d'une traite) et traduit parfaitement les sentiments de l'héroïne. Au fil de l'histoire, quelques révélations surprennent et permettent de se rendre compte à quel point le choix des mots compte dans un roman.
J'avoue ne pas avoir trop aimé la fin, qui me semble peu facile d'une part, et que rien, dans les pages précédentes, ne permet de prévoir. Elle viendrait presque gâcher une histoire qui, à part ça, est très bien menée.
J'en ressors donc assez dubitative, principalement à cause de ces toutes dernières pages.
coup de cœur 2013

mercredi 14 novembre 2012

Le puits des mémoires

Je n'aime plus la Fantasy. J'en ai trop lu et c'est toujours la même chose...

Voilà ce que je disais avant de commencer la lecture du Puits des mémoires de Gabriel Katz
Couverture Le Puits des Mémoires, tome 1 : La Traque

4ème de couverture : Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l'autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver. Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.


L'histoire commence très vite, par des personnages qui sortent de caisses de bois. Ils n'ont aucun souvenir de leur passé, ne savent pas qui ils sont ni d'où ils viennent. Par contre, leurs connaissances du monde qui les entoure ne cesse de les intriguer. Ils n'ont cependant pas le temps de s'interroger plus avant : à peine ont-ils décidé de s'inventer des noms que des guerriers surgissent de toute part pour les attraper. La fuite commence...
Ce livre a été une très bonne surprise pour moi. Certes, on retrouve certains clichés de la Fantasy : mettez ensemble un magicien, un lanceur de couteaux aguerris et un voleur (de cœurs), lancez-les sur la route dans un monde où un personnage très méchant fait régner la terreur et voyez s'ils apprennent de nouvelles choses utiles. Mais l'auteur n'hésite pas à jouer avec ses clichés, et le tout avec un certain humour. De grands moments de suspense se soldent par une bosse, des amours éperdus s'oublient en quelques pages et les héroïques guerriers rêvent surtout de tranquillité. Il y a assez peu de temps morts dans l'histoire et, quand ils sont présents, c'est pour mieux faire sentir l'ennui des personnages principaux.
Ces personnages sont d'ailleurs particulièrement prometteurs. Nous avons un homme qui se découvre un pouvoir de mage puissant (mais qui ne sait pas comment l'utiliser), un bourreau des cœurs qui ne cesse de tomber amoureux (au point que cela en devient une manie), et un taciturne "ami des chevaux" qui a de nombreux talents cachés. Chacun est mis en avant à tour de rôle et il est facile d'apprendre à les apprécier. Leurs failles sont évidentes et leur quête maladroite est touchante. On a envie de savoir, comme eux, quelle est leur origine et pourquoi tant de personnes sont à leur recherche.
Certains personnages, très sombres, deviennent le contrepoint parfait de l'apparente légèreté des trois héros. Dans ce premier tome, on ne fournit aucune excuse à leur comportement (ont-ils été battus par leur mère, reniés par leur père, mordus par un chien errant ? Personne ne le sait). Si vous êtes attentif, vous aurez noté les mots "premier tome"... Et oui, comme toute saga de Fantasy qui se respecte, celle-ci ne saurait être contenue dans un seul ouvrage. Heureusement pour nous, le deuxième est déjà disponible (mais certains affirment déjà qu'il rend les lecteurs encore plus impatients de lire le tome 3).

Bref, je ne regrette absolument pas d'avoir pu découvrir cet ouvrage grâce aux Coups de cœur littéraire pour auteurs peu médiatisés. Celui-ci mérite vraiment que l'on parle de lui.
coup de cœur 2013

En plus : la page facebook de l'auteur
Une interview de celui-ci
la page sur le site de l'éditeur

mercredi 24 octobre 2012

Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir

Cette année, j'ai la chance d'être membre du jury du coup de cœur 2013 pour auteurs peu médiatisés. Je vais donc pouvoir lire un certain nombre de titres dont on parle moins... et tenter de définir mes préférés.
J'ai commencé mes lectures par Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir de J. Heska






4ème de couverture : Je m'appelle Jérôme et je ne suis pas quelqu'un de populaire. Invisible pour mon entourage, insipide pour mes collègues, insignifiant pour ma petite amie. Un jour, je suis tombé sur un article dans un magazine bon marché censé m'aider à régler un certain nombre de problèmes dans ma vie. Ca m'a amené un peu plus loin que prévu ... Ah oui, le "un peu plus loin", c'est devenir le chef de file involontaire d'un mouvement philosophique qui a révolutionné le monde.

Ce roman nous présente le journal intime de Jérôme, employé insignifiant d'une grande société, qui se démarque surtout par son peu d'aptitudes pour la vie sociale. Il cherche continuellement à être bien vu et, entre nervosité et maladresses, ne parvient finalement qu'à énerver ceux qui l'entourent.
Un jour, il décide que cela doit changer...

Ce livre se lit très vite, les chapitres, qui sont autant d'entrées du journal intime, se lisent très vite. Il n'y a pas de temps mort, puisque le narrateur résume lui-même les actions principales de ses journées. Quelques introspections nous permettent de mieux le connaître, mais sans jamais perdre de temps. On découvre tout ce qui se passe en même temps que lui, parfois avec surprise, parce qu'il ne perçoit pas les indices extérieurs... et donc nous non plus.
Le style est volontairement très oral, on n'a pas affaire à un intellectuel qui se gausse de mots, mais juste à une personne ordinaire qui tente de faire le point sur sa vie. Les moments où le vocabulaire est plus étudié ne semblent d'ailleurs pas naturels.
Il est facile de s'attacher à ce grand nigaud qui veut juste que les gentils soient récompensés et les méchants punis. 

L'histoire aurait pu sembler dégoulinante de bons sentiments et ce n'est pas le cas. C'est juste la vie ordinaire d'un homme ordinaire... qui tout d'un coup devient plus intéressante, presque contre son gré. Et on se prend à réfléchir en lisant : vous non plus, sûrement, vous ne jetez pas vos papiers dans la rue... Mais avez-vous déjà réprimandé un inconnu qui ne montrait pas ce simple respect de l'espace public ? La civilité, la méchanceté... De grands concepts qui sont évoqués en quelques pages, par un roman apparemment léger.

Il a de l'humour dans la plupart des pages, introduites par des maximes qui évoluent en fonction de l'état d'esprit du fameux Jérôme, et ce roman devrait faire parler de lui. D'ailleurs, si vous avez envie de rejoindre le mouvement cimondiste (qui ne le voudrait pas après avoir lu le livre ?), c'est par ici

Vous pouvez aussi juste faire un tour sur la page de l'auteur, à la fois instructive et drôle.