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dimanche 7 décembre 2014

Le livre de Perle

Je suis un peu en retard pour vous en parler, mais je ne pouvais manquer de vous présenter le dernier livre de Timothée de Fombelle : Le Livre de Perle.
Couverture Le Livre de Perle


4ème de couverture : Tombé dans notre monde une nuit d’orage, un homme emprunte le nom de Joshua Perle et commence une vie d’exilé. Cette nouvelle vie fugitive, déchirée par un chagrin d’amour, est aussi une quête mystérieuse. Au fil du siècle, Perle rassemble un trésor pour défaire le sort qui l’a conduit loin de chez lui. Mais ceux qui l’ont banni et le traquent le laisseront-ils trouver le chemin du retour? Perle a-t-il raison de penser que la fille qu’il aime l’attend toujours là-bas?


Timothée de Fombelle est un auteur que j'aime beaucoup, j'ai déjà eu l'occasion de vous en parler précédemment. Il n'a pas démérité avec ce nouvel ouvrage. Un auteur qui peut écrire des phrases comme "La nuit avait tout fait pour que je tombe avant elle. Mais j'étais encore debout" a d'ores et déjà toute mon attention. Or, Timothée de Fombelle écrit bien, mais c'est aussi un véritable conteur.

Sur les traces de son héros, on découvre des personnages qui semblent échappés d'un livre de contes de fées, des rescapés de la magie échoués par erreur dans notre monde et qui tentent continuellement de faire le lien entre les deux. Le temps passe, les guerres blessent les hommes et les enfants-rois aiment des fées pendant plus de deux cent pages. Il y a de la poésie, mais aussi de l'aventure, dans ce livre... et un peu d'amour, mais du grand amour.

Ce n'est pas pour rien que ce livre a été élu Pépite du roman adolescent européen 2014. Il s'agit en effet d'une véritable pépite, un petit trésor à emporter dans vos valises et à conserver soigneusement. Il vous ouvrira les malles à secrets de Joshua Perle et vous réconciliera avec votre enfance... Bref, vous l'aurez compris, c'est un peu mon coup de cœur du moment... mais c'est souvent le cas avec les romans de Timothée de Fombelle. A offrir sans modération, aux jeunes comme aux moins jeunes !

mardi 28 octobre 2014

Endgame, l'appel

J'ai eu la chance de lire en avant-première Endgame, l'appel de James Frey
Malheureusement, cela signifie également que la version que j'ai eue entre les mains ne me permettait pas de tenter de résoudre les énigmes codées intégrées dans les versions mises en vente : pas de chasse au trésor pour moi, juste une lecture.


4ème de couverture :
ENDGAME EST UNE RÉALITÉ. ENDGAME A COMMENCÉ.

Douze jeunes élus, issus de peuples anciens. L'humanité tout entière descend de leurs lignées, choisies il y a des milliers d'années. Ils sont héritiers de la Terre. Pour la sauver, ils doivent se battre, résoudre la Grande Énigme.
L'un d'eux doit y parvenir, ou bien nous sommes tous perdus. Ils ne possèdent pas de pouvoirs magiques. Ils ne sont pas immortels. Traîtrise, courage, amitié, chacun suivra son propre chemin, selon sa personnalité, ses intuitions et ses traditions.
Il n'y aura qu'un seul vainqueur.

Une quête survoltée aux quatre coins du globe, menée par la plume nerveuse d'un grand auteur. Addictif !

Au-delà d'une lecture intense, ce livre cache dans ses pages une super-énigme composée de codes et indices imaginés par de grands cryptographes. Menez votre propre quête en tentant de la résoudre. Déchiffrez, décodez et interprétez. Le premier d'entre vous qui y parviendra gagnera une véritable fortune en pièces d'or (Lire les règles du jeu Endgame sur www.endgamerules.com).

En parallèle de cette quête, un jeu mobile novateur conçu par le laboratoire Niantic de Google permet de jouer à Endgame dans le monde réel, en choisissant une lignée et en affrontant d'autres joueurs.

LISEZ LE LIVRE. TROUVEZ LES INDICES. DÉCRYPTEZ L'ÉNIGME.



Ce livre suit les trajectoires de plusieurs personnages, issus de lignées ancestrales, entraînés pour survivre et abattre leurs adversaires.... Ce sont des jeunes gens, entre 13 et 21 ans, ils n'ont qu'une version tronquée de la vie : certains n'ont vécu que pour leur entraînement, d'autres ont essayé malgré tout de mener une vie normale.
Très rapidement, certains personnages sortent du lot. Il est d'ailleurs presque un peu énervant que le personnage le plus charismatique, celui qui provoque le plus l'identification, soit une Américaine sportive mais bonne élève, la plus "normale" de tous les concurrents d'Endgame. Je crois que j'aurais préféré suivre de plus près un personnage un peu moins lisse, même si ses acolytes sont suffisamment surprenants pour compenser.
Les épreuves s'enchaînent donc pour eux, tout comme les règlements de compte. Car il ne peut y avoir qu'un seul survivant dans leur "jeu" étrange (oui, cela fait penser à Hunger Games ou à Battle Royale. Même si l'histoire est bien différente). J'ai souvent eu l'impression que les héros se laissaient plus porter par ce qui leur arrivait qu'ils n'en étaient acteurs, que les choses étaient même presque trop faciles pour eux. Pourtant, ils affrontent des événements difficiles à surmonter (explosions, combats... et même l'amour) mais je n'ai jamais réellement eu l'impression qu'ils étaient en danger. Avec un bémol toutefois : certains d'entre eux peuvent mourir de manière totalement inattendue (oui, même ceux qui sont le plus mis en avant).
Cet ouvrage se lit vite, on est porté par le courant de l'action, on voyage avec les personnages en tentant de comprendre ce qu'il se passe. La fin de ce premier tome (car une suite est attendue) pose d'ailleurs plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Ce qui donne en général plutôt envie de lire la suite... comme c'est le cas pour moi. En décembre 2014, février 2015 et juin 2015, trois nouvelles seront publiées en format numérique. Elles apporteront des éclaircissements sur trois des douze héros du livre. Les autres tomes devraient sortir en octobre 2015 et 2016... occasionnant à chaque fois une nouvelle chasse au trésor.
Même si ce roman n'est pas un coup de cœur, je conseillerais ce livre aux amateurs de mystère, de suspense et d'action... et à tous ceux qui n'ont pas peur de l'hémoglobine.

Lisez les premières pages ici : 




lundi 29 septembre 2014

Tant que nous sommes vivants

Voilà un titre qui sonne bien pour recommencer à remplir un peu ce blog, qui était en cure de sommeil depuis cet été : Tant que nous sommes vivants est surtout le titre d'un roman de Anne-Laure Bondoux.
Couverture Tant que nous sommes vivants

4eme de couverture : "Nous avions connu des siècles de grandeur, de fortune et de pouvoir. Des temps héroïques où nos usines produisaient à plein régime, et où nos richesses débordaient de nos maisons.
Mais un jour, les vents tournèrent, emportant avec eux nos anciennes gloires. Une époque nouvelle commença. Sans rêve, sans désir.
Nous ne vivions plus qu'à moitié, lorsque Bo entra, un matin d'hiver, dans la salle des machines."
Folle amoureuse de Bo, l'étranger, Hama est contrainte de fuir avec lui. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers des territoires inconnus. Leur amour survivra-t-il à cette épreuve ? Parviendront-ils un jour à trouver leur place dans ce monde ?


Déjà, je peux vous dire que j'adore la couverture de ce titre, qui correspond parfaitement à son contenu. Ce livre est plein de poésie, de zones d'ombre, de voyages... et même d'éléments mystiques.
Je ne résiste pas au plaisir de vous en noter la première phrase "Nous avions connu des siècles de grandeur, de fortune et de pouvoir." J'ai beaucoup apprécié la manière dont ce roman commence, avec ce narrateur en "nous" qui nous raconte une histoire qui concerne tout un monde.
Il y a un formidable courant d'optimisme dans ce livre, avec ces personnages qui ne se laissent pas abattre malgré ce qu'ils peuvent traverser (et tous les épisodes de ce roman ne sont pas tendres). L'aspect magique de certaines de leurs aventures donne à ce roman un petit aspect conte de fées, qui n'était pas non plus pour me déplaire. Mais... mais j'ai parfois eu l'impression que l'auteur était restée à la surface de certains éléments. Le passé des personnages, leurs motivations profondes, restent parfois cachés. Comme si, une fois que l'histoire a pris un chemin, les autres sentiers étaient fermés par des ronces infranchissables et oubliés dans l'ombre. J'ai parfois trouvé ça un peu frustrant (je n'aime pas qu'un personnage disparaisse sans que je sache ce qu'il advint de lui. Je sais, la vie fonctionne ainsi, mais les livres permettent de transcender la vie, non ?)
Sinon, ce livre est bien écrit, et si je n'ai pas aimé ces disparitions, c'est sans doute parce que je m'étais attachée aux personnages, ce qui est plutôt un gage de réussite en général. Je pense même que c'est voulu par l'auteur, si je m'arrête sur cette autre phrase tirée de son texte "Existe-t-il, s'interrogea-t-elle, un endroit où nous attendent ceux qui nous manquent ?"

vendredi 20 juin 2014

Ici et maintenant

Quand j'ai eu l'occasion de lire Ici et Maintenant, le dernier opus de Ann Brashares (l'auteur de 4 filles et un jean), j'ai tout de suite sauté sur cette occasion.


4ème de couverture
Suivez les règles.
Souvenez-vous de ce qui s'est passé.
NE TOMBEZ JAMAIS AMOUREUX.


Voici l'histoire de Prenna James, une jeune fille de dix-sept ans qui a immigré aux Etats-Unis, à New York, à l'âge de douze ans. Mais Prenna ne venait pas d'un autre pays. Elle venait... d'une autre époque, du futur. Prenna et ceux qui ont fui avec elle jusqu'au temps présent, doivent suivre un ensemble de règles strictes pour assurer la survie du genre humain : ne jamais révéler d'où ils viennent, ne jamais interférer dans le cours de l'Histoire, et ne jamais développer de relations intimes avec quiconque en dehors de leur communauté. Mais Jenna rencontre Ethan Jarves...



Ann Brashares s'essaye donc maintenant à la science-fiction, et elle ne s'en sort pas si mal. Il fallait en effet imaginer ce groupe d'émigrés du futur qui tentent de se fondre dans notre population. La meilleure partie de l'ouvrage réside d'ailleurs pour moi dans la description de leur manière de vivre, des codes qui régissent leur groupe... C'est là que l'auteur a le plus fait preuve d'imagination et c'est plutôt réussi et crédible.
Le personnage principal est une jeune fille qui tente de comprendre justement la raison de ces règles et qui se rebelle un peu contre elles, sans oser le faire complètement. Une adolescente, en fait, mais une adolescente qui ne se révolte pas juste pour le plaisir de le faire, elle réfléchit et assume ses actes. Son cheminement est donc assez intéressant.
Le livre présente quelques rebondissements surprenants, d'autres qui se devinent plus vite, et un fil directeur qui aide les pages à se suivre sans aucune difficulté. Cet ouvrage se lit très rapidement d'ailleurs.
Son principal défaut, selon moi, est son côté un peu trop didactique, on a l'impression que l'auteur veut faire passer une leçon, un message, à travers son texte, et c'est un peu trop mis en avant. Un petit peu moins d'insistance sur le sujet aurait été préférable (même si les questions environnementales et relationnelles soulevées dans le roman sont tout à fait pertinentes).

vendredi 18 avril 2014

Mon père est parti à la guerre

Il y a plein de centenaires cette année... dont celui de la guerre 14-18. Les plus jeunes aussi peuvent être amenés à mieux la connaître, grâce à certains ouvrages particulièrement bien choisis qui la leur présentent. Mon père est parti à la guerre, de John Boyne, en fait partie.
Couverture Mon père est parti à la guerre

4ème de couverture : 28 juillet 1914. Le jour où la guerre éclate, le père d'Alfie promet qu'il ne s'engagera pas. Et rompt sa promesse le lendemain. Quatre ans plus tard, Alfie ignore où il se trouver. Est-il en mission secrète comme le prétend sa mère ? Alfie veut retrouver son père.


Ce livre nous parle de la Première Guerre mondiale non pas depuis les tranchées, mais depuis le point de vue des civils restés sur place. Le personnage principal est ainsi un jeune garçon, qui a seulement 5 ans le jour de la déclaration de guerre. Son père part au front et il reste seul avec sa mère, dans une ville presque désertée des hommes. Les années de guerre sont assez peu développées, puisque la majeure partie de l'histoire se déroule quatre ans plus tard, mais les conditions de vie sont quand même plus qu'évoquées. La vie n'était pas facile non plus pour les civils... Pourtant, ce livre ne cherche pas à faire pitié : alors même qu'il évoque des événements durs, comme les séquelles laissées par les combats, il n'émet pas de jugement direct. Comme tout est vu par les yeux d'un enfant, le message principal reste qu'il faut bien avancer, quoi qu'il en soit, quoi qu'il en coute. Sans oublier pour autant, justement, les conséquences des conflits.
Il y a de l'action dans ce livre, quelques rebondissements. Suffisamment de mystère aussi pour donner envie d'avancer dans l'histoire. Les flash-backs fréquents pourront peut-être décontenancer les jeunes lecteurs, car il faut bien suivre l'histoire pour ne pas s'y perdre. Ce livre est d'ailleurs conseillé à partir de 10 ans, personnellement, je ne le ferais lire à cet âge-là qu'à des lecteurs confirmés, capables aussi d'une certaine réflexion. Les événements narrés sont loin d'être légers et peuvent inquiéter les plus sensibles.
Le personnage principal est attachant, même si l'auteur garde une certaine retenue par rapport à lui. Ses pensées sont néanmoins bien retranscrites et il est facile de se mettre à sa place. Les personnages qui l'entourent sont croqués en quelques traits qui permettent très vite de se les représenter (j'aime beaucoup sa grand-mère, par exemple).

vendredi 10 janvier 2014

Warp, tome 1

Je suis une grande fan des histoires de voyages dans le temps, ça me fascine complètement. Ces dernières années, on a vu apparaître quelques ouvrages en littérature jeunesse qui explorent cet univers. Eoin Colfer, l'auteur de Artemis Fowl (que je n'ai pas encore lu), c'est à son tour prêté à cette expérience.
Couverture W.A.R.P, tome 1 : L'assassin malgré lui

4ème de couverture : Nom de code : W.A.R.P. Programme de protection des témoins du FBI classé ultrasecret jusqu’au jour où… Ryley, un orphelin de l’époque victorienne, se retrouve soudain projeté dans le xxième siècle, bientôt suivi par son maître, le diabolique… Albert Garrick, illusionniste et tueur à gages, lancé sur ses traces et celles de… Chevie Savano, la plus jeune agente du FBI, qui n’a pas froid aux yeux. Une hallucinante course-poursuite à travers le temps, Riley et Chevie sortiront-ils vivants de cette traque implacable ? Et pourront-ils empêcher le redoutable Garrick de s’approprier les clés du programme WARP et de changer le cours de l’Histoire ?


Je me suis donc plongée dans cet ouvrage, qui sort ce mois-ci, avec délectation. Le début m'a pourtant un peu surprise, je me demandais où l'auteur voulait nous emmener avec son histoire d'agent du FBI trop jeune pour exercer... Je voulais de l'Angleterre victorienne et des paradoxes spatio-temporels, moi ! À ce niveau, d'ailleurs, le personnage le plus intéressant pour moi est bien le jeune adolescent venu du passé qui est projeté tout à coup dans notre présent. Non seulement il est intelligent et plutôt doué, mais ses réactions par rapport à notre manière de vivre étaient intéressantes (même s'il s'est finalement vite adapté). Par contre, il sera difficile de faire pire que le méchant de cette histoire, un être mal-intentionné, avec des super-pouvoirs et une connaissance développée !
Pourtant, même s'il était évident que les "gentils" allaient devoir se montrer très rusés pour échapper à ses griffes, je n'ai pas réellement ressenti de tension. Sans doute parce que l'on sait généralement, en terminant un roman, que les choses vont forcément bien se terminer (du moins dans la plupart des cas).
Les actions se suivent cependant, sans temps mort, mais j'ai été un peu frustrée par ce roman. Déjà, il n'y a pas de paradoxes spatio-temporels (et pourtant, il y avait matière pour en créer... ), du coup, certaines actions et réactions semblent peu crédibles. Les personnages sont ensuite relativement peu creusés, malgré quelques bonnes idées (le rouquin est intriguant, comme un certain tatoueur...). Et le côté "historique" est aussi peu fouillé, j'aurais aimé une immersion plus intensive dans le passé.
À mon sens, il s'agit là plus d'un roman pour jeune adolescent, qui cherche avant tout de l'action, sans trop de réflexion autour. Il est néanmoins bien construit, avec quelques bonnes surprises, et donne envie de connaître la suite (oui, il s'agit d'un tome 1). C'est donc une impression en demi-teinte pour moi, mais sans doute parce que je ne faisais pas vraiment partie du public visé par ce livre.

mardi 3 décembre 2013

Hérétiques : le mystère Isolde

Grâce à On lit plus fort, j'ai pu découvrir Hérétiques : le mystère Isolde de Philippa Gregory.
Couverture Hérétiques : Le mystère Isolde

4ème de couverture : Rome. 1453: Luca Vero, dix sept ans, est arraché de son monastère par le représentant d'un Ordre mystérieux, qui agit au nom du pape. L'homme lui confie une mission cruciale: repérer dans le monde chrétien l'hérésie et la sorcellerie. Accompagné d'un serviteur drôle et dévoué. Luca se rend dans un couvent près de Rome où se passent des phénomènes étranges depuis l'arrivée d'Isolde, la nouvelle abbesse: les soeurs semblent frappées de folie et portent des stigmates. Tout semble accuser Isolde et sa servante maure. Les deux jeunes filles risquent le bûcher...


J'avoue qu'en voyant le titre, je me suis d'abord inquiétée : une histoire sur les hérétiques, je n'étais pas sûre que ça allait être passionnant. Et puis j'ai découvert les personnages, et je me suis pris au jeu.
Je dois dire que celui qui est présenté comme le personnage principal, qui a en tout cas l'air de le croire vu son arrogance, est assez insupportable. Il pourrait être sympathique pourtant, ce jeune homme que certains appellent Changeling, qui est censé être très intelligent et qui se voit confier une mission importante. Mais il passe tellement de temps à vouloir montrer qu'il est au-dessus des autres qu'il en devient très énervant. Son acolyte cuisinier est beaucoup plus agréable à suivre (et finalement, plus futé que lui je trouve). Les personnages féminins, eux-mêmes, sont intrigants, même si elles restent en retrait, sans doute pour conserver une part de mystère. En tout cas, on a envie de tous les retrouver dans d'autres aventures, parce qu'il s'agit là sans aucun doute du premier tome d'une saga.
L'univers est moyenâgeux (quand un personnage sort une fourchette, tout le monde est étonné) mais l'auteur ne s'embarrasse pas de trop de détails historiques. L'histoire avance, le contexte est présent, mais le but du livre n'est pas de nous donner un cours. On en apprend d'ailleurs assez peu sur les conditions de vie à l'époque (ah si : les femmes n'avaient pas la vie facile... et les fourchettes étaient peu connues, mais ça, je l'ai déjà dit).
Je pense que le public visé par cet ouvrage est relativement jeune, des adolescents qui n'auraient pas envie de trop creuser en profondeur. Ils seront sans doute heureux de découvrir le mystère qui se cache derrière ce couvent reculé, et prêts à s'embarquer pour un voyage au long cours en compagnie de Luca et Isolde.


vendredi 1 novembre 2013

Big Easy

Après Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, Ruta Sepetys revient avec un titre totalement différent : Big Easy.

Couverture Big Easy

4ème de couverture : Années 50 à la Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, 17 ans, n'a pas tiré le gros lot. Fille d'une prostituée qui n'a rien d'une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir. Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette villle, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts. Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l'argent facile. Mais Jo vaut beaucoup mieux que cela... et ceux qui l'aiment le savent bien...


Ce livre n'a rien à voir avec le précédent ouvrage de l'auteur. Allez, en cherchant bien, on peut trouver deux points communs : le personnage principal est féminin et l'époque n'est pas actuelle. Mais les ressemblances s'arrêtent là.
Big Easy nous fait découvrir Jo, une jeune femme intelligente mais prise au piège de la Nouvelle-Orléans des années 50 et de la personnalité de sa mère, qui ne pense qu'à l'argent (même si elle doit faire commerce de son corps pour en gagner). Jo pourrait faire des études, si elle avait assez d'économies pour y parvenir. Elle a bien quelques alliés : une macquerelle, un chauffeur de taxi, un mécano et le fils d'un libraire, mais ce n'est pas vraiment assez pour l'aider à vivre ses rêves. Pourtant, toutes ces personnes croient en elle, et vont l'aider à avancer jusqu'à gagner suffisamment de confiance pour avancer enfin et tracer sa propre route.
Ce n'est pas vraiment un roman d'apprentissage, au sens classique du terme, mais il s'agit bien de l'histoire d'une jeune femme qui doit trouver ses propres moyens pour ne pas rester sur le côté du chemin. Toute le roman se déroule sur peu de temps, juste ce qu'il faut à l'auteur pour mettre en place un meurtre, une enquête et des choix cruciaux...
Malgré les morts présents, il ne s'agit pas d'un roman policier : on sait assez vite qui sont les coupables, certaines décisions qui seront prises s'annoncent de manière presque transparente... Même la romance est éventée assez rapidement (mais cela reste une belle histoire d'amour quand même, je vous rassure). C'est surtout pour la description de l'ambiance de la Nouvelle Orléans, et ses personnages attachants que ce roman vaut le coup. Ils ont tous de la présence, même les secondaires (ce qui est assez rare pour être noté), et le livre réussit ainsi à nous dépayser, l'espace de quelques heures. Il est relativement épais (plus de 400 pages) mais cela ne l'empêche pas de se lire facilement. Jo est le genre de personnes à qui l'on souhaite du bien... et il est agréable de voir un héros positif !

jeudi 19 septembre 2013

Une planète dans la tête

J'ai eu l'occasion de lire Une planète dans la tête de  Sally Gardener . Un ouvrage assez déconcertant.



4ème de couverture : Depuis que ses parents ont dû fuir la répression d’un gouvernement brutal, Standish vit avec son grand-père dans la « zone 7 », celle des impurs, privés de tout, surveillés en permanence… Dyslexique, il subit à l’école brimades et humiliations jusqu’au jour où il se lit d’amitié avec son nouveau voisin, Hector. Ensemble, ils rêvent de s’évader sur Juniper, la planète qu’ils ont inventée. Mais Hector et ses parents disparaissent sans laisser de trace… Ont-ils été supprimés ?


J'ai commencé cet ouvrage avec un a priori très positif : la description d'un monde totalitaire a beau être un jeu à la mode en ce moment, je l'apprécie toujours autant. J'étais aussi intriguée par l'écriture, qui était définie comme assez spéciale, puisque que le roman a été rédigée par une personne dyslexique.
Or, je dois avouer que j'ai été assez déçue.
Certaines images, certaines figures de style du roman sont certes particulièrement intéressantes... Mais elles reviennent sans cesse et l'effet de surprise, puis d'acclimatation, se transforme en lassitude. L'originalité, quand elle est rebâchée, perd de son efficacité.
Les chapitres sont très courts, quelques pages à peine. Les phrases qu'ils contiennent ne sont pas plus longues. J'aurais pu m'y habituer, mais j'ai un peu un l'impression de me dire, tout au long de ma lecture : il faut pardonner à l'auteur, c'est une personne dyslexique, elle a fait de son mieux. Sauf que je ne lis pas un livre par charité, mais parce qu'il me plait. Et là, j'avais tout le temps envie de dire "peut mieux faire".
L'histoire en elle-même n'est pas inintéressante, même si elle manque d'explication sur les raisons qui ont poussé ce monde à se construire de cette manière. On est mis devant les faits accomplis, et il ne nous reste qu'à en prendre notre parti. Malheureusement, en conséquence, j'ai eu l'impression de rester perpétuellement à la surface de l'histoire, du début à la fin (et celle-ci m'a semblé particulièrement rapide). Il y avait pourtant de belles idées sur la manipulation, sur la télévision... et il n'en reste pas grand chose au final.
Quant aux personnages... Si le personnage principal n'est pas trop mal campé, les personnages secondaires sont assez pâles. Je ne dirais pas qu'ils sont inexistants, d'autant qu'ils ont de l'importance dans l'histoire, mais ils restent en retrait. Cela dit, c'est peut-être parce qu'ils sont vus par le regard du narrateur, qui s'intéresse finalement assez peu aux adultes qui l'entourent.

Cela étant, ce livre a été salué par la presse et a déjà reçu des prix prestigieux, donc mon avis n'est de toute évidence pas partagé par tous. Comme il est très court, il vous sera cependant facile de vous faire votre propre opinion...

mercredi 17 juillet 2013

La Passe-Miroir, les fiancés de l'hiver

Cette année, je fais partie des chroniqueurs On lit plus fort de Gallimard Jeunesse. Je vais donc toute l'année pouvoir lire des romans jeunesse en avant-première (une punition trop dure pour moi, comme vous vous en doutez). J'ai commencé avec l'ouvrage qui a remporté leur concours d'appel à talents : La passe-miroir, les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos
Couverture La Passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hiver


4ème de couverture : Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.


Autant vous prévenir tout de suite : ce livre est un pavé. Mais un bon pavé !
Je partais pourtant avec un léger a priori négatif, totalement personnel : j'ai moi-même participé à ce concours, et je me demandais ce que valait le livre qui l'a remporté. Et bien je peux vous dire que j'ai été totalement bluffée. Le style est bon, c'est réellement écrit, pas comme de nombreux livres jeunesse pour le moment qui, s'ils comportent des histoires intéressantes, ont un vocabulaire plus que simpliste. Là, il y a de jolis effets de phrases, des images originales et douces, et des phrases qui remuent. Vous aurez affaire à une écharpe dotée d'un caractère surprenant, à une héroïne maladroite, à des décors renversants et glacés...
En plus, l'histoire est passionnante. Le personnage principal est particulièrement attachant (elle s'appelle pourtant Ophélie, la pauvre, ce n'est pas vraiment un départ facile dans la vie, mais elle est loin d'être dramatique). L'univers présenté est riche et bien construit : il y a des mondes étranges qui ne se connaissent pas, et on les découvre en même temps que l'héroïne, ce qui permet à l'auteur de nous expliquer son imaginaire sans être didactique. Les personnages ont des talents étonnants : celui d'Ophélie est de... lire ! Même si ce qu'elle lit est constitué par l'histoire de n'importe quel objet qu'elle tient dans ses mains, j'ai bien aimé la redondance de ce terme de lecture tout au long de l'ouvrage.
Dans ce roman, il y a des mystères, des tensions, des personnages difficiles à deviner, une non-romance (ou une romance ? La question reste ouverte), des découvertes... Bref, j'ai été prise par l'histoire et je n'aurais qu'un seul reproche à faire : il va falloir attendre pour découvrir le deuxième tome !
Il est cependant agréable de voir que l'on peut écrire de bons livres jeunesse en France... et les publier. D'ailleurs, à aucun moment, je n'ai eu l'impression de lire un livre "pour ado" avec tout l'aspect négatif que cela peut représenter parfois : ce livre est agréable à lire même pour un adulte.

Une dernière chose sur l'auteur : c'est une Française, née dans le Sud, qui est partie vivre en Belgique... Pour moi, c'est décidé, cette fille sait prendre les bonnes décisions !
Le site du livre