jeudi 29 décembre 2022

La malédiction du manoir Cunningham

 J'ai lu La malédiction du manoir Cunningham de Sébastien Péguin

 

4ème de couverture

 Le manoir des Cunningham n’attendait plus qu’eux… pour se réveiller.

Lorsque Tim et ses quatre sœurs apprennent que leur père a hérité d’un manoir, ils sont enchantés ! La bâtisse est située près de la mer et entourée d’un parc immense. Mais, quelques semaines avant d’y déposer leurs valises, leur père décède dans un terrible accident de voiture.

Alors que la fratrie s’installe, elle fait face à d’étranges phénomènes… Les gargouilles s’animent ; les portraits accrochés aux murs prennent des allures démoniaques ; et la nuit, d’effrayantes créatures fantomatiques apparaissent. Cauchemar ou réalité ? Si les enfants, en deuil et sous le choc, ont du mal à partager leurs frayeurs, ils sont déterminés à fouiller la maison. Quitte à explorer, avec, les secrets de leur propre famille ! Plus ils cherchent, plus les dangers se multiplient. C’est le manoir lui-même qui, longtemps inhabité, s’extirpe d’un long sommeil…

Le piège se referme. Bientôt, les Cunningham n’auront plus d’autre choix que de se défendre.

 

Mon avis

J'ai mis un certain temps à rédiger cette chronique, parce que je n'étais pas sûre de savoir quoi dire dessus. D'un côté, le livre est bien écrit, il n'y a aucun souci là-dessus. Mais, de l'autre, j'ai passé mon temps à me dire "aaargh, une histoire d'horreur. Et pour des jeunes lecteurs et lectrices en plus, mais ça ne va pas". Ce qui serait totalement oublier que mes jeunes sœurs lisaient du Chair de Poule autant qu'elles le pouvaient et qu'elles adoraient ça. Pas moi.

Donc, comme vous le comprenez, je ne suis sans doute pas le meilleur public pour ce type de roman. Et pourtant, j'ai eu envie de le lire. Une maison hantée et des jeunes enfants qui doivent réussir à vivre dedans ? C'était prometteur. 

Mais je suis trop sensible : j'ai eu trop peur en le lisant. Il y a des poupées en porcelaine vivantes et meurtrières, bon sang ! Je ne parlerai pas des autres monstres du livre pour ne pas vous gâcher votre lecture, mais sachez juste que les héros vont y vivre de nombreuses aventures, toutes plus horribles les unes que les autres.

Pour le coup, l'idée qui fait le lien entre tout cela est très bien trouvée. Il y a une logique, ce ne sont pas juste des scènes qui s'enchaînent.

Par contre, j'ai trouvé que le langage du jeune narrateur n'était pas tout à fait à la hauteur de notre époque. En fait, il a un vocabulaire beaucoup trop châtié. Je ne connais aucun jeune qui parle comme ça et j'avais un peu l'impression que cela manquait de crédibilité par moments. 

Bref, comme vous le voyez, un avis assez mitigé (raison pour lequel je ne le partagerai qu'ici et pas sur les autres sites de lecture). Mais si vous aimiez les Chair de Poule, vous devriez y retrouver le même esprit.

vendredi 7 octobre 2022

Slay

 J'ai lu Slay de Brittney Morris

 

4ème de couverture

 Kiera Johnson est une élève exemplaire, une tutrice en maths et l’une des seules lycéennes noires de l’académie Jefferson. En sécurité dans sa chambre, elle rejoint des milliers de joueuses et joueurs noirs sur SLAY, un RPG de cartes multijoueur. Mais personne ne sait que c'est elle, Kiera, qui a créé ce jeu, pas même ses amis ou sa famille et encore moins son petit ami, Malcom, qui pense que les jeux vidéo ne sont qu’une distraction pour les hommes noirs. Mais quand un adolescent de Kansas City est assassiné à cause d’une dispute qui a eu lieu en ligne, SLAY est immédiatement catalogué comme un jeu raciste, violent et où se réunissent des criminels. Et comme si ça ne suffisait pas, un troll anonyme infiltre la plateforme et menace de poursuivre Kiera en justice pour « discrimination anti-blancs ». Est-il possible pour la jeune fille de garder son identité secrète alors qu’elle doit protéger le jeu qu’elle a créé ?

Mon avis

Waw ! Quelle claque ! Si on m'avait dit qu'un livre sur une jeune créatrice de jeux vidéo allait autant me plaire, je n'y aurais pas cru. Et pourtant, il est vraiment très bon. 

Ce livre parle certes de jeux vidéo, mais il parle surtout de féminisme et du regard que les gens portent sur les noirs. Y compris les noirs entre eux. Kiera doit être parfaite. Elle a intégré une école où elle fait partie des rares élèves de couleur. Sa meilleure amie est blanche et lui pose des questions parfois complètement décalée comme si elle était la porte-parole de tous les noirs existant. Son petit ami est noir, et lui demande d'être une  "déesse noire" qui ne se laisse pas entraîner vers le bas. 

Et Kiera, elle, a imaginé tout un jeu vidéo. Toute seule. En secret. Un jeu auquel seuls les personnes noires ont le droit de s'inscrire. Ce qui commence à poser des questions sur un supposé racisme antiblanc quand l'un des joueurs est assassiné par un autre. Tout son univers est remis en question, elle a peur d'être accusée, que son anonymat soit dévoilé, elle reçoit des menaces anonymes... Et elle doit faire face à tout cela. Avec toute sa force d'adolescente, une adolescente qui ne se trouve à sa place que dans le jeu qu'elle a créé...

Le livre est donc très puissant, dans la lignée de The Hate You give. Le fond est peut-être un peu moins dramatique, mais la tension reste bien présente. Et le style nous envoie autant de coup de poing, d'uppercuts, avec un vocabulaire qui fait aussi exploser les lignes. 

Bref, que vous soyez noir, ou blanc, que vous connaissiez l'univers des jeux vidéo ou non, je vous le conseille vraiment pour réfléchir sur la perception que l'on peut avoir des autres, sur les biais qui faussent parfois nos jugements, sur les difficultés de certaines personnes, les maladresses qui sont autant de blessures... Un futur classique !

 

La gardienne des portes

 J'ai lu La Gardienne des portes de Ilona Andrews


4ème de couverture

Je suis une Aubergiste. En ce lieu, je suis le chef suprême, et en tant qu’hôte, vous tombez sous ma protection.

En apparence, Dina Demille est une jeune femme tout à fait normale. Elle dirige un charmant bed-and-breakfast de style victorien dans une petite ville du Texas, est l’heureuse propriétaire d’un Shih Tzu nommé Beast, et s’avère être la voisine parfaite.

Mais Dina est... différente.

Son balai est une arme létale ; son auberge est magique et pense par elle-même, conçue pour être un havre de paix transitoire pour des voyageurs d’autres mondes. Dans ces circonstances, normale n’est peut-être pas le terme adéquat pour qualifier Dina. Surtout maintenant qu’une créature terrifiante s’est mise à chasser dans le quartier une fois la nuit tombée...

Très vite, Dina se retrouve à devoir jongler entre la sécurité de son établissement et de ses hôtes, l’agaçant mais séduisant Sean Evans, un ancien militaire et loup-garou de souche alpha à ses heures, et Arland, un fascinant maréchal vampire venu du cosmos.

Intelligent, vicieux et mortellement dangereux, l’ennemi qu’elle affronte est différent de tout ce qu’elle a croisé auparavant. S’interposer entre ses voisins et lui pourrait bien tout lui coûter.

Mon avis

Oh, du fantastique. Oh des loups-garous. Oh une femme forte qui ne s'en laisse pas compter. 

Il y avait dans ce titre tous les ingrédients de base pour passer un bon moment. Et le début m'a plutôt encouragé dans ce sens. Sérieusement, un mâle alpha, une maison qui a l'air vivante, des mystères sous chaque pas... Qui pourrait résister à cela ?

Mais j'avoue que ça s'est un peu gâté après. Parce que... sans vouloir gâcher le suspense, disons que les vampires n'y ressemblent pas tout à fait à ce que l'on connaît. Que les origines des loups-garous sont discutables. Et qu'il y a un peu trop d'extraterrestres à mon goût dans toute cette histoire.

Alors les personnages restent vraiment plaisants. Et cette auberge (et toute la guide des aubergistes) vaut le détour. Mais je ne suis pas sûre de vraiment accrocher à l'univers présenté. À tel point que j'ai peut-être même un peu décroché vers la fin. Pourtant, c'est imaginatif, et il fallait l'oser. Mais c'est peut-être un peu trop pour moi. Néanmoins, je ne peux que vous encourager à vous faire votre propre opinion, car le style est entraînant et que les héros méritent d'être connus.

Les tartines sont meilleures quand on les partage à deux

 J'ai lu Les tartines sont meilleures quand on les partage à deux d'Emily Blaine


4ème de couverture 

«  Je veux tous les petits déjeuners de ta vie, Emma. Je veux te voir chaque matin, avec tes cheveux emmêlés et tes yeux pétillants. Je préfère commencer par la fin de l’histoire, car je ne veux pas perdre une seule minute passée avec toi en prenant le temps d’y aller doucement.  »

Tristan est photographe, Emma est médecin. Depuis leur rencontre lors d’un mariage, Tristan est convaincu qu’elle est la femme de sa vie. D’ailleurs, le destin semble d’accord avec lui  : il ne cesse de mettre Emma sur sa route. Mais toujours le timing et les aléas de la vie les empêchent d’être ensemble. Alors, Tristan attend. Et Tristan y croit, pour eux deux. Mais après huit ans de relation en pointillés, de fuites d’Emma et de rupture sans explication, ne serait-ce pas le moment d’avancer  pour de bon  ? Oui, il va tenter sa chance une dernière fois  : soit il tournera définitivement la page de cette histoire… soit il retrouvera enfin celle qu’il aime.

Mon avis

Pour une fois, une romance est surtout racontée du point de vue du personnage masculin. Tristan a été un amoureux optimiste, passionné, s'accrochant à celle qu'il considère comme la femme de sa vie même quand elle n'y croyait pas, ne voulait pas y croire, parce que l'amour toujours, pour elle, ce n'était pas possible. 

Et le livre raconte leur histoire, leurs rendez-vous manqués, les échappatoires d'Emma, tout au long des années qui ont passé depuis leur première rencontre. 

C'est une romance. On se doute que cela doit bien finir. Et pourtant... Pourtant on se demande comment ils vont y arriver, tant la vie et la mauvaise volonté d'Emma se mettent en travers de leur chemin. Et c'est bien cela la force du livre, c'est de parvenir à nous entraîner à travers leur histoire, à nous interroger, à craindre pour eux même si on sait que cela finira bien. 

Il y a des rebondissements, des "et si", des "allez, cette fois c'est la bonne", des "oh non"... Bref, tout ce qui fait vivre un titre et lui donne de l'énergie. 

Sa construction n'est pas tout à fait celle habituelle pour les romances, et c'est aussi cela qui lui apporte de la force. Il est entraînant, les pages se tournent facilement tant on veut savoir ce qui va se passer ensuite... Bref, vous pouvez tenter cette histoire qui parle d'un amoureux qui croit à l'amour !


mardi 21 juin 2022

Allô sorcières, tome 3 : Un peu plus près des étoiles

 J'ai lu Allô sorcières, tome 3 : Un peu plus près des étoiles de Anne-Fleur Multon (illustré par Diglee)


4ème de couverture

Les Sorcières se mobilisent pour la planète ! Ali, Itaï, Azza et Maria habitent chacune aux quatre coins du monde, mais elles partagent une amitié en béton et une chaîne YouTube créative et drôle : Allô Sorcières. Pour Itaï, qui se sent malgré tout un peu seule dans son petit village de Nouvelle-Calédonie, cette rentrée scolaire apporte un nouveau challenge : elle se retrouve à devoir collaborer sur le plus gros projet du semestre avec une totale inconnue, l'angoisse ! Heureusement, elle se rapproche rapidement de sa nouvelle amie Gaïa, qui pourrait même l'aider à se réconcilier avec son île. En effet, les parents de Gaïa font partie d'une association de protection de l'environnement, et Itaï ne va pas tarder à s'engager à leurs côtés contre la construction dévastatrice d'une usine... avec l'aide de ses Sorcières préférées bien sûr !


Mon avis : 

J'avais lu le premier tome de Allô Sorcières il y a longtemps, mais j'avoue qu'il m'était un peu sorti de la tête. j'ai donc découvert ce tome comme si je le lisais indépendamment. Et ça passe très bien. 

Le personnage narrateur est ici Itaï, en Nouvelle-Calédonie, ce qui nous donne l'occasion de savourer des petites spécialités locales, en termes de langage, de tradition, et aussi de cuisine, bien sûr. J'aime bien quand un livre me fait voyager, surtout de manière aussi naturelle qu'ici, sans nous faire un exposé. les éléments sont savamment distillés, et c'est très agréable.

J'ai été touchée par le personnage d'Itaï, qui souffre de se sentir différente et rejetée par les autres à cause de son homosexualité. Il y a à la fois tellement de fragilité et de force en elle, elle mérite amplement d'être lue et rencontrée par plein de collégiens !

J'ai aussi apprécié son évolution, et sa prise de conscience vis-à-vis de la nature. Même si ses motivations premières sont un peu égoïstes, elles évoluent avec elles, et c'est aussi la force de ce livre.

Le roman raconte aussi tout ce qu'on peut faire quand on se mobilise, même si on est seul, même si on est jeune, même si personne ne croit en nous ou nous soutient. Et ça, c'est vraiment un message à passer.

En plus de ça, il est très fluide à lire. La fin est arrivée peut-être un peu trop rapidement, mais le style est entraînant et plein de douceur et de poésie à la fois (j'aime beaucoup l'écriture d'Anne-Fleur Multon).

Bref, c'est vraiment un ouvrage très sympa, à mettre dans pleins de mains (et il m'a donné envie de relire le un, de dénicher le tome 2... et d'attendre le 4, tout en me demandant s'il y en aura d'autres après, parce que j'aime bien ces drôles de nanas !). 



mardi 31 mai 2022

Les enfants du Préventorium

 J'ai lu Les enfants du Préventorium de Fabien Clavel


4ème de couverture

Article 2048 : Tout enfant présentant un caractère potentiellement déviant devra, dès l’âge de 3 ans, être retiré à ses parents pour être interné au Préventorium. Il y sera mis à l’isolement et recevra un traitement approprié.

Ce que la loi n’avait pas prévu, c’est que les traitements administrés doteraient les enfants de pouvoirs psychiques inattendus… Anaël, Miklós, Untu, Nour, Léana et Jão ont grandi ensemble dans le Préventorium. Mais, quand ils découvrent que le plus jeune d’entre eux, Jão, est atteint d’un cancer incurable, ils commencent à remettre en question le discours des adultes qui les encadrent. Et si les médicaments qu’on leur donnait étaient responsables de la maladie de leur ami¬? Ou responsables de ces étranges aptitudes qu’ils ont développées ?

Les adolescents sont désormais prêts à tout pour percer les mystères de l’institut et tenter de s’évader.

Mon avis

Fabien Clavel sait écrire, il n'y a aucun doute là-dessus. Et ce nouveau titre est particulièrement prenant. Et sombre aussi : j'ai adoré, mais je ne le mettrais pas entre les mains de lecteurs trop jeunes ou trop sensibles. 

On y suit un groupe d'enfants enfermé dans un laboratoire. Ils n'ont jamais connu l'extérieur, ils suivent des cours et des traitements quotidiens. Et ils l'acceptent. C'est leur vie, après tout. Sauf que les enfants grandissent, se posent des questions, veulent se protéger les uns les autres. Et cela amène à une rébellion. Une rébellion d'autant plus dangereuse que ces jeunes possèdent des pouvoirs pour le moins particuliers. 

Le scénario pourrait avoir écrit par Stephen King (ce qui est un vrai compliment dans ma bouche). Et même s'il faut un peu de temps au début du livre pour bien identifier les différents personnages, on finit par s'attacher à eux. Particulièrement au narrateur, Anaël. Ce qui est normal, puisqu'il parle pour tous les autres. 

Certaines scènes sont particulièrement touchantes. Il y a une vraie émotion dans les rapports que les personnages ont entre eux.

C'est difficile de parler plus du livre sans trop le spoiler, mais il mérite d'être lu. Et puis, il pose aussi des questions : comment peut-on dire qu'un enfant de trois ans est trop difficile et qu'il faut l'enfermer parce qu'il va devenir un délinquant ? Et la manière dont ils sont traités me fait un peu penser à La Nuit des enfants-rois (que j'ai lu il y a bien trop longtemps pour me souvenir de tous les détails...). Pour moi, c'est plus un livre pour ados ou adultes que pour enfants. Certains moments peuvent être effrayants. Car il n'y a pas que des enfants, il y a aussi des monstres dans cette histoire. Et tous ne se remarquent pas au premier coup d'oeil... 

Le livre est vraiment bon, en tout cas. Mais prenez peut-être le temps de le lire avant de l'offrir autour de vous...


 


Evidemment Martha

 J'ai lu Evidemment Martha de Meg Mason

4ème de couverture

Quelque chose ne tourne pas rond chez Martha, et depuis longtemps. Lorsqu’elle avait dix-sept ans, une petite bombe a explosé dans son cerveau et elle n’a plus jamais été la même. Et malgré toutes les consultations, thérapies sans fin et traitements hasardeux, elle ne sait toujours pas ce qui ne va pas… Pourquoi passe-t-elle des journées entières au fond de son lit ? Et pourquoi continue-t-elle à se mettre à dos des inconnus, et des proches, avec ses remarques cruelles et désinvoltes ?

Aujourd’hui, son mari l’a quittée et elle n’a plus nulle part où aller, si ce n’est dans la maison de son enfance, une maison bohème (délabrée) dans un quartier romantique (délabré) de Londres. Et rien d’autre à faire que retrouver sa mère, une sculptrice au talent confidentiel – et très alcoolique – et son père, un poète célèbre – bien que jamais publié… Mais comment survivre là-bas sans sa sœur dévouée, grande gueule, qui rendait tout ce chaos supportable pendant leur enfance, et qui est maintenant trop occupée ou trop fatiguée pour prendre soin d’elle ?

Peut-être qu’en repartant de zéro, Martha pourra écrire un meilleur dénouement pour son histoire ratée – ou découvrir que cette histoire n’est pas encore tout à fait terminée.

Mon avis 

Ce livre est assez déroutant. Il aborde le sujet des maladies mentales, mais avec un peu de distance qui se veut humoristique. Sauf qu'il s'agit de l'humour anglais pince-sans-rire. Bref, il est difficile de savoir si l'on doit rire ou pleurer en lisant les errements de Martha.

Elle souffre, évidemment. Elle alterne les épisodes de dépression depuis son adolescence, a ce sentiment tenace de ne pas avoir tout à fait réussi sa vie. Un sentiment d'autant plus fort qu'elle éprouve de l'agacement envers son mari (qu'elle connaît depuis toujours), que son travail n'est pas vraiment reconnu, que sa famille est relativement dysfonctionnelle... Bref, tout ce qu'il faut pour se sentir bien dans le meilleur des mondes, non ?

Le roman nous livre ainsi la vie de Martha, et nous fait ressentir la souffrance de se sentir "différente" sans vraiment savoir pourquoi. De s'empêcher parfois de vivre des choses parce qu'on ne s'en sent pas le droit.Le tout sans être misérabiliste non plus, le personnage ne se plaint pas, elle vit avec tout cela, c'est tout. 

Mon avis reste assez mitigé sur ce roman, parce qu'il laisse une impression un peu triste au final (même si je pense que ce n'est pas la volonté de l'autrice).

Les soeurs hiver

 J'ai lu Les sœurs Hiver par Jolan C. Bertrand

4ème de couverture

Il y a très longtemps, il y avait deux hivers : la Grande, avec ses froids polaires et ses blizzards, et la Petite, avec ses glissades joyeuses et ses batailles de boules de neige. Mais depuis que la Petite a disparu, tout est détraqué au village de Brume ! Les adultes sont inquiets, plus personne ne rit aux bonnes farces d'Alfred et, surtout, les trolls passent leur temps à voler des objets, qu'ils emportent à tout jamais dans la taïga. Lorsque l'oncle d'Alfred se porte volontaire pour rapporter les objets volés et qu'il disparait sous ses yeux, avalé par la tempête, c'en est trop : il faut partir à sa recherche, coûte que coûte, braver les dangers de la forêt boréale, et affronter la Grande Hiver...


Mon avis

J'ai déjà lu plusieurs romans de cet auteur (tous ?) et j'étais curieuse de savoir comment il allait écrire un titre nettement plus orienté jeunesse que les précédentes. Et je peux tout de suite affirmer que je n'ai pas été déçue.

Commençons par parler de l'objet lui-même. Le livre est magnifique. La couverture est déjà très belle, mais il contient des illustrations intérieures de Tristan Gion qui sont tout aussi belles. Elles correspondent parfaitement à l'histoire et incitent même les lecteurs les plus récalcitrants à tourner les pages pour voir les suivantes.

Et le texte lui-même est excellent. On y suit un jeune garçon orphelin, qui fait des bêtises pour attirer l'attention, qui a parfois une tristesse en lui qu'il ne parvient pas à contrôler. Le tout chez les vikings, dans un monde de neige et d'isolement. Avec en plus des trolls (version cailloux avec des pattes, des bras et des cheveux très colorés). Ajoutez-y un peu de Loki, pas mal de magie... Et vous obtenez un roman prenant du début à la fin. Prenant et touchant d'ailleurs. Parce que le texte parle aussi du fait que c'est plus facile d'endurer ses épisodes de mélancolie quand on est entouré de proches qui restent à nos côtés en attendant que ça passe, sans poser de questions ni nous bousculer.

Les jeunes lecteurs apprécieront certainement l'aventure vécue par Alfred : il se transforme en renard, affronte la magie pour sauver son oncle, et les événements s'enchaînent sans qu'il ait le temps de s'embêter (et nous non plus !). 

L'écriture est toujours efficace, sans un mot de trop ni manquant. Les émotions sont retranscrites avec beaucoup de justesse. Et le texte nous immerge dans tout cela.

Bref, c'est un livre que j'ai vraiment apprécié. Et que je vais certainement racheter pour offrir aux enfants de mon entourage !

et je vous mets la vidéo trailer en bonus :




jeudi 5 mai 2022

Les orphelins du rail par Fabien Clavel

 J'ai lu  Les orphelins du rail par Fabien Clavel

 


4ème de couverture

 La vie de Meli de Budapest est bouleversée quand elle fête ses 13 ans. Comme tous les orphelins de son âge, elle est invitée à participer à une chasse au trésor à travers l’Europe  : la course à l’Adamant  ! On donne à Meli un passegare qui va lui permettre de vivre comme les richissimes Voyageurs qui sillonnent l’Europe à bord de trains gigantesques et fabuleux.
Mais pour certains orphelins, la course est plus qu’un jeu et ils sont prêts à tout pour s’emparer des pièces du puzzle qui indique l’emplacement du trésor.
On murmure même que le terrible Lafcadio serait de la partie…

 

Mon avis

Imaginez : vous êtes un orphelin, dans un monde où la misère est omniprésente. Vous n'avez aucun espoir devant vous, rien à manger, le froid chevillé au corps. Et l'on vous propose soudainement de pouvoir emprunter à loisir les trains réservés aux Voyageurs, ces familles de riches qui arpentent l'Europe en tout sens juste pour les loisirs.

C'est ce qui arrive à Meli, à la façon d'un Ticket d'or pour la Grande chocolaterie. Mais elle ne va pas juste découvrir ces trains : elle est en même temps lancée dans une chasse au trésor géante, à laquelle participent en même temps des dizaines d'orphelins de son âge. Parmi eux, il y a des méchants et des gentils (et on n'est pas dans le pays de Candy). Il lui faudra apprendre qui sont ses vrais amis dans cette épopée.

Ce roman est un roman d'aventures, dans la lignée des titres de Jules Verne auquel il rend hommage, avec un  univers dystopique adapté aux lecteurs d'une dizaine d'années, ce qui est assez rare pour être souligné. 

On parcourt le monde en compagnie de l'héroïne (avec un peu l'envie d'en voir plus des lieux qu'elle visite, mais comme tout se passe dans les trains et les gares, c'est évidemment impossible). Ces trains en eux-mêmes sont surprenants, et chacun dédiés à une fonction précise : la mode; la découverte des animaux, la bibliothèque (je veux voyager dans ce train !), l'école, etc.

Certains rebondissements ne surprendront sans doute pas les lecteurs plus aguerris, mais pour un jeune lecteur, aucun doute qu'il sera surpris, voire choqué, quand arriveront certaines révélations.

L'auteur évite habilement les répétitions en changeant le rythme de la chasse au trésor quand cela devient nécessaire, et nul doute que les lecteurs et lectrices seront eux aussi happés dans cette course !

 

Rejetée La Bête de l'ombre #1 par Jaymin Eve

 J'ai lu  Rejetée La Bête de l'ombre #1 par Jaymin Eve



4ème de couverture

Mon père a commis une terrible erreur. Et je continue d’en payer le prix.

En tant que louve au sein d’une meute puissante, je devrais avoir la belle vie. Mais depuis que mon père a tenté de tuer l’Alpha, on me traite comme une paria, une traîtresse, une moins que rien.
Quand j’essaie de m’échapper, Torin, le fils de l’Alpha, me ramène de force avant ma première métamorphose... qui révélera l’identité de mon âme sœur.

Et, dès l’instant où ma louve pose les yeux sur lui, mon cœur se remplit de l’espoir d’un futur plus radieux.
Après tout, personne ne répudie son compagnon légitime, pas vrai ?
Faux.

Quand les loups passent à l’attaque, mon esprit se met à hurler, assoiffé de vengeance.

J’ignore comment, j’entre alors en contact avec le royaume des ombres.
D’une manière ou d’une autre, je le ramène dans notre monde.

La Bête de l’Ombre. Notre dieu, celui des changeants. Le diable en personne.
Finalement le rejet de mon compagnon n’était que le début...


Mon avis

Les histoires de loup-garou, c'est mon petit point faible. J'ai beaucoup de mal à résister quand j'en vois une, mais je cherche toujours aussi à ce que ce soit un peu différent, parce qu'à force, on voit venir les ficelles.

Et ce roman sort très largement du cadre des classiques histoires avec des loups-garous. Certes, on a le personnage féminin un peu (beaucoup) méprisé par les autres, qui se révèle à la fois d'une puissance insoupçonnée et liée magiquement à la dernière personne qu'elle s'attendait à aimer. Mais on a surtout un être des ténèbres qui n'a rien de terrestre et à un monde parallèle magique. 

Il est possible que j'ai eu un petit moment de "mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ?" une fois arrivée à cette partie. Tout d'un coup, le bestiaire magique était trop important, ce qui est quand même un comble quand on accepte sans sourciller des êtres qui se métamorphosent en loups, non ? 

L'autrice ici crée bien quelque chose de nouveau. Avec un peu de sensualité qui vient pimenter le tout (vous aurez une bonne dose de personnage ténébreux !). Et aussi du mystère, bien sûr (à quand le tome 2 ? Je veux la suite, moi !)

Le personnage principal a une attitude qui laisserait entendre qu'elle n'a que peu d'instinct de survie, mais c'est en même temps très cohérent avec son passé, donc ça c'est plutôt bien mené. 

Bref, une lecture avec suffisamment de bons moments, de scènes d'action et de personnages (et créatures) à découvrir et à apprécier pour donner envie de poursuivre la suite !

lundi 4 avril 2022

Six mois par an

 J'ai lu six mois par an de Clara Duarte


4ème de couverture

L’histoire d’Hana et Ro, c’est… une bagarre, un supermarché, beaucoup de spaghettis, une salle de bain écœurante, un piano électronique et beaucoup trop de plantes.
C’est bordélique, maladroit, mais c’est aussi beau. Surtout, c’est évident. Ça l’est tellement qu’Hana pense que ça pourrait durer éternellement.
Et puis, le 31 août, Hana s’endort paisiblement au côté de Ro. Mais à son réveil, Ro n’est plus là.
Disparue, sans laisser de traces. Envolée, sans que personne se souvienne d’elle, sauf Hana. Comme si, au final, Ro n’avait tout simplement jamais existé.
Qui est vraiment Ro, cette jeune fille mystérieuse et pourtant pleine de vie  ?

Mon avis

J'étais assez curieuse de lire ce titre, avec la part de mystère qu'il devait contenir. Tout d'abord, on est en Espagne. Si vous aimez les films espagnols, leur vibration, la manière dont ils foisonnent, vous retrouverez le même genre d'ambiance un peu sauvage dans ces pages. Sinon, le style et les personnages peuvent un peu déstabiliser. Cela n'empêche pas du tout le livre d'être touchant, mais il vuat mieux être prévenu.

Personnellement, histoire d'évacuer tout de suite ce qui m'a gênée, c'est le rapport à la drogue et le côté foutraque des personnages. Ils fument, consomment un peu n'importe quoi, n'accordent aucune importance à leur vie, à leur corps, à leurs études... Je suis peut-être de la vieille école, mais j'avais par moments un peu de mal avec tout ça. J'attendais le moment où ils ouvriraient les yeux pour se prendre plus en main. Mais ce n'est pas le sujet du roman. Le sujet, c'est l'histoire d'amour entre Ro et Hana. Une histoire qui progresse tout doucement, qui prend son temps, qui n'a l'air d'aller nulle part elle non plus et qui est pourtant très intense.

Et puis, un événement magique, un clignement de yeux, une distorsion de la réalité... Et une Ro qui disparaît, littéralement, six mois par an. Personne ne se souvient qu'elle existe, elle n'a laissé aucune empreinte sur cette terre. Sauf pour Hana. Hana qui est désespérément amoureuse d'elle et qui ne parvient pas à croire à cette forme de disparition. 

Ce qu'il se passe après, je ne vous le dévoilerai pas ici. Il y a une certaine poésie dans ce texte, dans les événements qui s'y passent peut-être plus que dans l'écriture d'ailleurs. Mais il prend au cœur et aux tripes. Et rien que pour ça, il mérite d'être découvert...

Mon insupportable (et faux!) fiancé

 J'ai lu Mon insupportable (et faux!) fiancé de Lily Morton et traduit par  Marion Lionnard


4ème de couverture

Sa ligne de conduite était pourtant stricte et bien définie : on ne mélange pas le travail et le plaisir.

Fruit d’une enfance chaotique et désorganisée, Zeb aime l’ordre et le contrôle, ce que lui fournit sa position de patron d’agence de placement. Tout dans sa vie rentre dans des cases claires et bien organisées.
Jusqu’à Jesse.

Jesse Reed est le parfait opposé de Zeb. Il est le chaos personnifié, une tornade de désordre. Mais il est aussi charmant, drôle, et représente une distraction dont Zeb n’a pas besoin.
C’est pourquoi il s’étonne lui-même lorsqu’il demande à Jesse de jouer le rôle de son faux petit ami pour quelques jours, à l’occasion d’un mariage à la campagne.

Et plus le temps passe, plus il se trouve irrémédiablement séduit par l’impertinent et joyeux Jesse.

L’auteure à succès des séries Messages contradictoires et Finding home nous offre une romance chaleureuse et amusante sur deux hommes : un luttant pour garder le contrôle, l’autre, bien déterminé à le lui faire perdre.

Mon avis

Des faux amoureux qui vont devenir amoureux ? C'est un trope que j'apprécie beaucoup en romance. Et ici, vous y ajoutez des personnages plus adorables les uns que les autres, il y a tout pour craquer.

Parlons d'abord de Jesse. Plus gentil que lui, il n'y a pas. Mais il l'est tellement qu'il peut se mettre dans des situations inconfortables, parce qu'il est aussi spontané, et qu'il agit avec son cœur avant de réfléchir. Un chiot tout fou qu'on a envie de câliner, voilà comment je le vois. Il m'a fiat craquer et je me suis demandée comment Zeb, l'autre héros du livre, arrivait à lui résister aussi longtemps.

Zeb, c'est le contraire de Jesse. C'est son patron, déjà (il dirige une agence d'escort boy... en tout bien tout honneur). Il est rigoureux, carré, un peu trop rigide. Il aime que tout soit ordonné et il se méfie des sentiments. Et il est aussi plus âgé que Jesse, ce qui le conforte dans l'idée qu'ils ne sont pas faits l'un pour l'autre. Même si Jesse n'est pas du tout de son avis.

Mais Jesse respecte la ligne que Zeb a imposé entre eux. Jusqu'au jour où Zeb lui demande de jouer son faux fiancé lors du mariage de... son ex. Vous la sentez la situation foireuse ? 

Bref, je n'en dirai pas plus. Mais il y a de l'amour, de l'humour, des personnages attendrissants, d'autres que vous aurez envie d'écraser dans le gâteau de mariage, et tout ce qui fait qu'un livre vous offre un bon moment.

Ma vie à pile ou face

 J'ai lu Ma vie à pile ou face de James Bailey


4ème de couverture

Un premier roman aussi émouvant qu'hilarant, un " Bridget Jones au masculin " ( Booklist).

Josh est en pleine crise de la trentaine. Jade, sa petite amie de longue date, vient de le quitter, il a perdu son job et doit retourner vivre chez ses parents, à Bristol.
Alors qu'il s'interroge sur ce qu'il a bien pu faire pour en arriver là, le jeune homme est pris d'une idée folle : et si, à partir de maintenant, il décidait de tout à pile ou face ? Après tout, planifier sa vie comme il l'a toujours fait lui a valu de finir sans domicile, sans emploi et célibataire... Alors pourquoi ne pas tout miser sur les deux faces d'une pièce de monnaie ?
Ce qui commence comme une simple plaisanterie va bientôt rythmer sa vie tout entière. Mais, au jeu de l'amour et du hasard, un simple pile ou face pourrait bien tout faire basculer...

Mon avis : 

J'aime bien les livres qui partent un peu sur des idées folles, comme celle de ce roman : prendre, pendant un an, toutes ses décisions en les jouant à pile ou face. Après tout, on sait tous que l'on prend parfois des décisions que l'on regrette, ou que l'on peut hésiter très longtemps sans vraiment avancer. Donc, pourquoi pas ?

Certes, choisir la couleur de ses chaussettes ou sa boisson à l'aide d'une pièce fétiche, cela peut sembler un peu lourd (comme le personnage principal le découvre) mais, dans l'ensemble, ça amène surtout à sortir de sa zone de confort, à vivre de nouvelles choses, et donc à enrichir sa vie et ses expériences. Et ça, c'est toujours agréable ! 

D'autant que le pauvre Josh en a bien besoin, en ayant perdu la même semaine sa petite copine (juste au moment où il la demandait en mariage), son emploi et son logement (le tout étant lié à la première...). Il doit retourner vivre chez ses parents, en plein désespoir et il lui faut de l'espoir et du changement. Est-ce qu'il les trouvera en cours de route ? Vous le découvrirez en lisant le livre.

Par ailleurs, on est sur un livre britannique, avec ce petit côté pince-sans-rire et un peu distant, qui fait aussi du bien du côté des changements de registre.

2030 glorieuses - utopies vivantes

 J'ai lu 2030 Glorieuses - Utopies vivantes de Julien Vidal


4ème de couverture

Après les 30 Glorieuses dopées à l’extractivisme, à l’accumulation et à la compétition, il y aura les 2030 Glorieuses nourries par l’entraide, la créativité et l’empathie. Dans cet essai plein d'espoir, Julien Vidal propose un tour d'horizon des initiatives inspirantes par lesquelles pourra germer une République du Vivant.

Mon avis : 

En ce moment, je lis beaucoup (beaucoup) de livres sur l'écologie. Cela fait des années que je suis des blogs et des forums sur le sujet, mais j'avais envie de creuser un peu plus ce sujet.

Et ce livre de Julien Vidal, que je connaissais déjà via Ça commence par moi, répond très justement à mes envies du moment. Tout d'abord, il dresse un panorama assez juste de la situation actuelle. En incluant ses contradictions (oui, les voitures électriques, ça dégage moins de CO2, mais il faut produire plus d'électricité, et en plus fabriquer des batteries avec des matières premières difficiles à extraire, et qui génèrent donc de la pollution. Et le nucléaire, on en parle ?). J'ai beaucoup aimé cette partie de réflexion qui fait évoluer un peu le cerveau sur des questions de fond.

Mais ce que j'attendais surtout, c'était le passage sur les "utopies". Oui, on sait que le monde va mal, mais on veut des initiatives qui vont dans le bon sens, des idées à appliquer, des gens qui se bougent dans la bonne direction... Et le livre donne de nombreuses pistes dans ce domaine. Des passages où on se dit "mais oui, pourquoi on ne fait pas plus ça !". Sérieusement, ça me donne envie de m'investir dans la vie de ma ville pour leur proposer d'appliquer les idées présentées dans le livre. Et certaines sont vraiment faciles à mettre en place. 

Ce n'est peut-être pas un ouvrage pratique pour une personne individuelle et les petits gestes qui font du bien à la planète. Mais il existe déjà de nombreux titres sur ce sujet (dont justement celui de Julien Vidal). Il va plus loin, ouvre d'autres perspectives, et est par conséquent assez enrichissant. Pour réfléchir et vous donner des idées, je vous le conseille fortement (d'ailleurs, je l'ai déjà passé à un de mes proches !)


mardi 8 février 2022

Guilty - L'affaire Diego Abrio

 J'ai lu Guilty - L'affaire Diego Abrio de Jean-Christophe Tixier


4èe de couverture

Diego Abrio, 22 ans, purge sa peine de prison pour homicide volontaire.
Pourtant il va être relâché.
Sera-t-il libre ? Non  !
Le peuple aura le droit de le tuer, ou de le protéger dans sa fuite.
Toi aussi. Vas-tu suivre son parcours sur l’application Guilty  ? Participer à sa traque  ? Ou…


Mon avis

J'ai découvert ce livre un peu par hasard, dans le cadre du prix des MFR de ma région. Je ne l'aurais peut-être pas lu autrement... et ça aurait été dommage.

Ce livre est à lire par tous, adolescents comme adultes. Il fait réfléchir sur la culpabilité, celle que l'on porte en soi, celle dont on accuse les autres, celle que l'on projette sur eux. Et aussi sur le pardon, de la même manière, celui que l'on peut avoir envers soi ou envers les autres.

Dans un monde où un criminel peut être légalement lynché par la population, le temps d'une chasse poursuite sanglante, qui est le vrai méchant ? Au final, on se demande qui on est pour juger et pour estimer qu'une personne mérite de mourir.

Il y a bien de l'action dans le titre, ce n'est pas un essai. Il s'agit d'une course-poursuite, d'un personnage qui doit échapper à d'autres lancés à ses trousses, tout en essayant de trouver sa voie dans un monde qui le juge. J'avoue que j'ai pris une véritable claque en le lisant, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre pour adolescent aussi puissant dans tout ce qu'il implique en sous-texte.

Un autre tome de la même série est sorti en octobre dernier, celui-là portant non pas sur un coupable, mais sur la famille d'une victime... Je pense que cet angle de vue peut être tout aussi intéressant...

En quête de toi

 J'ai lu En quête de toi par Adeline Dias

 

4ème de couverture

Quand un accident efface le passé et compromet l'avenir en une fraction de seconde, que nous reste-t-il ?

Après trois ans de relation, le mariage de Liam et de Mathias est imminent. Couple fusionnel, les deux amants ont du mal à être séparés.
Quand un rendez-vous professionnel à Paris s'impose dans son emploi du temps, Liam n'a pas d'autre choix que de s'y rendre. Lorsque Liam a un accident de la route, tout bascule en une fraction de seconde.
À son réveil à l'hôpital, le verdict tombe : il est amnésique. Les cinq dernières années de sa vie ont disparu et avec elles, le couple qu'il formait avec Mathias. Sans ses souvenirs et sans aucune certitude de les retrouver un jour, Liam va devoir se reconstruire et apprendre à vivre sans cette partie si importante de lui-même.
Mais que restera-t-il de sa relation avec Mathias ? Les deux hommes pourront-ils sauver leur mariage ou leur amour disparaîtra-t-il au même titre que les souvenirs de Liam ?


Mon avis

C'est un roman très court (162 pages seulement) mais qui vous happe par sa sensibilité. On y suit un couple, Liam et Mathias. Ils se connaissent depuis 10 ans, sont ensemble depuis 5 ans, s'apprêtent à se marier... Puis un accident de voiture rend Liam amnésique. Pour lui, Mathias est juste un ami. Un colocataire, apparemment, puisqu'ils vivent ensemble, mais rien de plus. D'autant plus qu'il n'a jamais eu que des relations hétérosexuelles.

Pour le préserver, pour lui laisser le temps de se remettre, tous ses proches décident de ne pas lui révéler la vérité. Même si cela tue à petit feu Mathias...

C'est la force de l'amour que ce dernier a pour Liam qui est particulièrement touchante. Réussira-t-il à retrouver l'amour de sa vie ? Ou devra-t-il s'effacer ? Ses souffrances sont aussi éprouvantes que les blessures physiques de Liam. 

Je peux difficilement en dire plus sans vous spoiler l'histoire. Les personnages secondaires sont un peu effacés, tracés à grandes lignes. Tout se centre vraiment sur ces deux hommes et leurs ressentis. 

Le roman se lit vite, et pourtant vous aurez le temps de vous attacher aux deux héros, sans aucun doute.

vendredi 4 février 2022

Une fois trois - tome 1 de Axelle Auclair

 J'ai lu Une fois trois - tome 1 de Axelle Auclair


4ème de couverture

La cohabitation de fortes personnalités dans une atmosphère pleine d'humour.

On ne sépare pas des triplés. Pourtant, Nell a dû quitter ses frères, Matt et Ben, bien malgré elle pour ses études à l'étranger.

Trois ans plus tard, elle revient enfin chez elle avec pour seul but de rattraper le temps perdu. Heureuse, bien sûr, mais préoccupée car ne sachant pas comment ses frères ont vécu leur séparation, ni ce qu'ils sont devenus.

Leurs retrouvailles ne se font pas sans heurts ni émotion. Ils doivent ensuite réapprendre à vivre ensemble avec un nouveau dans l'équation : le mystérieux Wade. Très proche des frères et très secret sur ses activités. Malgré tout attiré, Nell va devoir apprendre à cerner son côté sombre, et cela, sans se brûler les ailes.

Une histoire loufoque et improbable sur les liens fraternels, l'adversité, la famille, l'amour.


Mon avis

À la fin de ma lecture, je reste très mitigée sur mon avis, ce qui m'arrive rarement. On va donc commencer par le négatif et finir par le positif.

Le négatif d'abord : les personnages et l'atmosphère sont exagérément clichés. Oh le type baraqué, balourd, bas de plafond mais beau gosse et tendre ! Oh les déclarations d'amour à vie alors qu'ils se connaissent depuis 2 minutes ! Oh les mecs qui perdent tout self control parce que les filles portent des noeuds (des noeuds) sur leurs tenues !

Bref, j'ai intérieurement levé les yeux au ciel un nombre incalculable de fois. De nombreux épisodes sont juste sans aucune cohérence, il manque d'explications sur un certain nombre de sujets (admettons que c'est normal pour un tome 1, mais les personnages n'ont pas l'air de plus s'en soucier que cela). Et même la description de l'univers américain est clairement vue depuis les yeux d'une Française. Ça se sent, et rien ne m'exaspère plus que les auteurs et autrices qui veulent donner une coloration américaine à leurs œuvres alors que ce n'est pas nécessaire et que ça sonne faux au final. 

Quant au style, il est... disons léger. Presque peu abouti. Au point que j'ai clairement pensé à une œuvre rédigée sur Wattpad (et après vérification, ce fut en effet le cas de la première version du titre). 

Mais... Et c'est là qu'on entre dans le positif.

Mais ce style léger est aussi facile à lire. On passe facilement d'un chapitre à l'autre, sans se prendre la tête. Si le personnage principal féminin a des réactions exagérées, elle m'a aussi fait rire. Et c'est l'une des forces du roman : même si ces personnages sont caricaturaux, l'autrice les rend sympathiques. Au fil des pages, j'ai fini par m'attacher à eux. Un peu comme un plaisir coupable, une série que l'on regarderait en cachette sans se vanter mais dont on a quand même envie de savoir la suite. Et la fin du tome 1 donne incontestablement envie de lire le deux (c'est une série en deux tomes, tous les deux publiés). 

Bref, si vous voulez une lecture légère, qui vide la tête, ce livre remplira parfaitement son rôle. Mais ne vous attendez pas à plus.

mardi 25 janvier 2022

Les 24 états d'âme de Gabin et Agathe

 J'ai lu Les 24 états d'âme de Gabin et Agathe, d'Illana Cantin


4ème de couverture

Lorsque Gabin et Agathe se rencontrent au mariage de leur frère et sœur respectifs, c’est loin d’être l’entente cordiale. Un sentiment à l’inverse du projet de leurs deux familles qui, en parallèle, scellent définitivement leur union lors de l’événement  !
Bien malgré eux, les deux adolescents se croisent désormais de plus en plus souvent : du traditionnel repas du dimanche en passant par Noël, mais aussi des anniversaires et jusqu’aux dates les plus oubliées du calendrier, les voilà obligés de se fréquenter à chaque réunion de famille.
En l’espace d’un an jour pour jour, ils auront l’occasion de partager vingt-quatre fêtes. Et en vingt-quatre fêtes, la chance de s’aimer, se détester, et tenter enfin d’assembler pièce par pièce ce qui ressemblera peut-être finalement à une jolie histoire.


Mon avis : 

J'aime beaucoup le style d'Illana Cantin. Avec ses airs de ne pas y toucher et sa fausse simplicité, elle va droit au but à chaque fois. Il est évident que, dès que l'on commence ce livre, on se dit "OK, les deux personnages principaux vont finir ensemble, mais comment ?". Surtout que ça a l'air plutôt mal parti pour eux : Gabin est un dragueur lourd et maladroit, attachant mais casse-pieds, et Agathe est beaucoup plus sur la réserve et rangée. Ils n'ont rien en commun, à part le fait que leurs frère et sœur respectifs se marient. 

Le temps de 24 chapitres, on suit donc l'évolution de leur relation. Ses avancées, ses reculades, ses drames, ses moments drôles... Il y a tout le panel de la vie là-dedans !

Les chapitres sont courts, alternant les points de vue entre les deux personnages. On passe de l'un à l'autre, en les comprenant tous les deux, en étant attachés à eux aussi. Parce qu'ils sont touchants, tous les deux, et criants de vérité. 

Alors, oui, ce n'est pas un grand roman philosophique sur la vie et ses mystères, et vous n'aurez pas à déchiffrer trois fois chaque ligne pour le comprendre. Par contre, si vous aimez les livres avec une touche de légèreté, qui font passer un bon moment mais qui savent aussi passer par des phases plus sérieuses, vous serez comblé·es avec ce titre (et si vous aimez l'amour aussi, évidemment).

Le livre se lit très vite, et encore plus parce que vous aurez vite envie de retrouver les personnages et de voir ce qu'ils vont inventer de nouveaux (des vrais gamins, ces héros !). 

Bref, je vous le conseille. Et quand vous aurez fini, vous pourrez enchaîner sur Georges, le monde et moi, de la même autrice (il est vraiment très bien !).