Un homme pour Samhain

J'ai lu Un homme pour Samhain de Aurelisa Mathilde, Camille Jedel, Vicky Saint-Ange et Jérôme Patalano

4ème de couverture

Que nos héros se fassent des frayeurs dans une maison hantée, qu’ils assistent à un vernissage un peu particulier au Louvre, qu’ils franchissent le voile entre les mondes ou bien qu’ils fassent tout pour éviter cette fête, une chose est sûre, rien ne sera plus pareil après Halloween.

Petits paris effrayants, vœux machiavéliques et découvertes surnaturelles viendront ponctuer la fête des morts.
Amis de longue date ou nouvelles connaissances... ils s’ouvriront à l’impossible et peut-être même à l’amour.

Mon avis

J'ai un peu (hummm, beaucoup) de retard pour cette chronique, car j'ai lu ce recueil de nouvelles vers Halloween. Si vous le découvrez maintenant, pas de souci, il vous permettra de replonger dans l'ambiance du 31 octobre...
Les quatre nouvelles se déroulent à cette période de l'année, et racontent toutes des histoires d'amour entre hommes. Certaines sont plus chaudes que d'autres, mais il y a surtout beaucoup de tendresse dans mes préférées.

Dans l'ordre du livre, vous découvrirez, avec Aurelisa Mathilde, des adolescents qui jouent à se faire peur dans une maison hantée (mais la fin vous montrera ce qui les effraie vraiment, et elle est très touchante).
La nouvelle de Camille Jedel m'a énormément touchée, j'ai découvert son style d'écriture et j'ai vraiment adoré sa manière d'écrire. Là, vous aurez affaire à un peu de prémonition. Peut-on ou pas changer l'avenir ? Je vous laisse le découvrir.
Le texte de Vicky Saint-Ange est lui aussi plein de tendresse. Son personnage principal est trop mignon pour être réel (et c'est peut-être d'ailleurs un peu le cas). En tout cas, son histoire donne envie de célébrer Halloween beaucoup plus souvent.
J'avoue avoir eu un peu plus de mal avec la nouvelle de Jérôme Patalano, mais ce doit être mon côté prude qui parle. C'est la nouvelle la plus osée du recueil et nul doute qu'elle plaira à de nombreuses personnes. Elle contient en tout cas une scène très chaude...

Bref, un petit recueil qui se dévore très vite, avec des héros qu'on aurait envie de retrouver dans des textes plus longs !

Chloé des loups

J'ai lu Chloé des loups de Alexandra Ughetto

4ème de couverture

Brise d'abord tes chaînes si tu veux choisir ta vie !

Chloé, tu es l'ultime descendante de l'ultraviolente lignée des loups, et tu es destinée à devenir une guerrière.
Mais tu refuses cet héritage d'angoisses et de colère.
Heureusement, pour t'aider, il y a Annabelle, ton amie, qui dissipe tes craintes d'un éclat de rire. C'est elle qui te pousse à explorer ton coeur et le monde autour de toi. Cela t'encourage à écrire dans ton carnet tes pensées lumineuses...
Dès lors, tout change pour toi. Tu apprends à maîtriser tes émotions et à conquérir ta puissance intérieure.
C'est à cette condition que tu seras libre.

Mon avis

J'étais assez curieuse de découvrir ce roman Youg adult qui mêlait l'aventure et le développement personnel. Même si l'histoire est plutôt mignonne, je n'ai pourtant pas été entièrement convaincue par cet ouvrage.
Les parties les plus intéressantes s'avèrent être celles où Chloé remplit son carnet, sur ce qui la fait avancer dans sa vie, sa spiritualité, sa conscience d'elle-même... Ils pourront être utiles, pour des adolescents comme pour des adultes. Malheureusement, l'articulation entre ces parties et le roman lui-même est trop souvent un peu bancale.
En ce qui concerne l'histoire elle-même, j'ai trouvé que les personnages étaient un peu trop caricaturaux, les dialogues comme leurs réactions sonnaient faux, et cela a ampoulé le plaisir de la lecture. L'univers est pourtant intéressant, tout comme l'intrigue, mais elle est trop visiblement pensée pour constituer un support à la partie développement personnel, et c'est dommage.
D'ailleurs, les pistes narratives ne sont pas suffisamment explorées (et la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, alors qu'il reste bien trop de choses à raconter).
Bref, une déception mitigée pour moi. J'aurais pourtant tendance à vouloir faire lire ce livre à des ados autour de moi, parce qu'il peut les aider à mieux se sentir, ce qui montre qu'il est loin d'être totalement raté.

Une autobiographie

J'ai lu Une autobiographie d'Agatha Christie

4ème de couverture

« Je suis censée m'atteler à un roman policier mais, succombant à la tentation naturelle de l'écrivain d'écrire tout sauf ce dont il est convenu, me voilà prise du désir inattendu de rédiger mon autobiographie. » 
Publiée pour la première fois en 1977 en Angleterre, l'autobiographie d'Agatha Christie nous permet de rentrer dans l'intimité d'une femme au destin incroyable. Sacrée « reine du crime » de son vivant, elle connut un succès mondial avec ses oeuvres. Curieuse de tout, elle devait faire plusieurs fois le tour du monde, avec son premier mari, puis avec le second, un archéologue avec lequel elle partira le plus souvent pour l'Orient qui la fascine. On découvrira une femme à l'humour ravageur, qui raconte les drames de la vie avec simplicité, en particulier le naufrage de son premier mariage, mais aussi, ses souvenirs d'enfance, sa relation particulière avec sa fille, sa passion pour le suspense et la littérature. Mais ce que l'on retiendra surtout chez cette femme qui met si bien la mort en scène, c'est son admirable appétit de vivre. 

Mon avis

Je trouve souvent intéressant de pouvoir mieux découvrir la vie d'autres auteurs qui m'ont marqué et cette biographie d'Agatha Christie fourmille d'anecdotes. Elle est cependant différente de toutes les autres qui peuvent exister, puisqu'elle a été rédigé par l'autrice elle-même. C'est elle qui y choisit de quoi elle parle où ce qu'elle cache sous le silence (comme sa disparition inexpliquée à une certaine période de sa vie).
Agathe Christie garde cependant un regard assez lucide sur elle-même, sur ses défauts, ses emballements, ses coups de cœur ou ses défaites. Rien que pour l'aspect historique, ce livre est un vrai trésor, puisqu'on y voit la vie d'une petite bourgeoisie au début du siècle dernier et que c'est assez étonnant : on préfère n'avoir qu'une robe à l'année mais héberger un domestique, partir vivre à l'étranger et mettre sa maison en location pour faire des économies, aller à l'école seulement si on le décide... J'avoue que plus d'un passage m'a surpris et, rien que pour ça, ça vaut la lecture.
J'ai découvert plus d'un pan de l'autrice que je ne connaissais pas (comme son amour du surf). Elle y parle d'ailleurs plus de sa vie, de son quotidien, de ce qu'elle a traversé (deux guerres, quand même) que de l'écriture. Comme si ses romans étaient presque anecdotiques, parfois suggérés par d'autres personnes, certes une source de revenus mais rien de vraiment important. C'est sans doute une certaine pudeur et une humilité qui la conduisent à laisser son travail dans l'ombre, même si c'est aussi intéressant de découvrir la genèse de certains titres phares de son œuvre.
Le livre est assez long, car elle a beaucoup de choses à raconter. Elle parvient à remplir toutes les pages sans se répéter, ou presque, et c'est un vrai travail de forces quand il s'agit de revenir sur sa propre vie.
Bref, que ce soit pour l'aspect historique ou culturel, c'est un ouvrage qui mérite d'être découvert !

Lames vives

J'ai lu Lames vives de Ariel Holzl

4ème de couverture

Le vif-argent coule dans leurs veines.

Les esclaves sont devenus les maîtres.

La République d’Obédience est née.

Six destins se croisent et se brisent comme des chaînes dans ce roman aux personnages complexes et humains. Un récit d’aventure puissant, poignant et addictif sur la liberté et la lutte pour ses idéaux.

Mon avis

J'admire beaucoup l'écriture de Ariel Holzl et j'étais très curieuse de découvrir son nouvel opus, dans un tout autre univers. C'est toujours inquiétant de changer de registre, pour un auteur comme pour ses lecteurs (j'adore les Harry Potter mais je n'ai aucune envie de lire les romans policiers de JK Rowling, par exemple).
Après l'univers macabre-comique des Sœurs Carmine, je me demandais vraiment comment cet auteur s'en sortirait dans un registre entre Fantasy et dystopie. Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : je n'ai absolument pas été déçue !
Ariel Holzl sait décidément très bien construire un univers. Il nous plonge directement au cœur de celui-ci, sans s'embarrasser d'explications inutiles. Non, il ne vous racontera pas toute l'histoire de ce peuple et pourquoi ses habitants fonctionnent d'une manière particulière. Il laissera l'action et les dialogues vous le montrer. Cela peut parfois sembler déroutant si vous aimez bien avoir toutes les réponses, mais c'est un mode de fonctionnement sans faille ni ennui, redoutablement efficace.
Très vite, vous allez vous attacher aux personnages montrés, à leurs failles, à leurs combats. J'ai terminé le roman, et je ne sais pas encore qui est mon personnage préféré, c'est vous dire. Et pourtant, ils sont bien différents les uns des autres.
Car c'était un autre écueil des Lames vives : réussir à donner voix et corps à des personnages totalement différents, et que tous aient une personnalité qui lui soit propre. Là encore, c'est très réussi. Vous allez suivre une rebelle qui cherche sa sœur, un combattant en perdition, une représentante du pouvoir en place très douée (ce qui ne l'empêche pas de se poser des questions). Car il y a aussi de la rébellion dans les pages (si vous n'avez pas encore compris que ce roman est très riche, je pense que vous devez maintenant réussir à le voir), des combats, mais aussi des sentiments... Tout s'agence d'une manière très fluide et l'action très présente n'empêche pas les émotions et les pensées de chacun d'éclore (bravo pour l'équilibre trouvé).
Bref, c'est encore un coup de cœur pour moi... Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre le tome 2 !

« -Tu es… un monstre.

- Je suis une arme. Les monstres sont ceux qui me manient. »