mercredi 19 décembre 2018

Lune rousse

J'ai lu Lune Rousse de Paul Beorn et Silène Edgar



4ème de couverture :


L’une vit le jour, l’autre vit la nuit...
1846. Un soir d’automne, le ciel est rouge au-dessus du village de Thiercelieux.
Lapsa et Lune ont grandi ensemble mais cette nuit-là, l’appel de la lune rousse va les séparer. Lapsa découvre qu’on lui a menti sur la mort de ses parents et se jure de découvrir la vérité. Lune se lance à la poursuite d'un loup noir, jusqu’à un coffre caché sous un rocher.
À l’intérieur : des masques de loups, un poème oublié qui parle de vengeance... Un masque sur son visage, la jeune fille se sent soudain investie d’une force animale. Elle fait le serment de lutter contre les injustices qui frappent le village.
Mais la malédiction des loups, surgie du passé, ne risque-t-elle pas de bouleverser Thiercelieux et de les dépasser toutes les deux ?

Mon avis :


Qu'il ne soit pas dit que j'ai terminé l'année sans passer par Thiercelieux ! Après avoir adoré 14-14, je n'allais pas manquer ce nouvel opus du duo d'auteur Paul Beorn et Silène Edgar. Surtout vu l'univers qui était présenté (les loups-garous de Thiercelieux ! Si vous n'y avez jamais joué, ou que vous manquez de joueurs autour de vous, testez donc la version en ligne, elle vous fera découvrir ce monde magique).
Le livre oscille ici entre les voix de Lapsa et Lune, deux adolescentes de 14 ans dans un village médiéval. L'une n'a jamais connu ses parents, ceux de l'autre veulent la marier au frère du baron pour éponger leurs dettes. Bref, toutes les deux ont toutes les raisons de se révolter. Et, oh comme ça tombe bien, tous les 15 ans, le village permet à un trio de jeunes gens de trouver des masques de loups et de devenir les vengeurs masqués des lieux.
Ces masques décuplent la force de ceux qui les portent. Mais ce qui devait être fait pour le bien du village peut aussi se transformer en cauchemar quand de nouvelles forces entrent en jeu...
Ce livre se lit à la fois comme un roman fantastique et comme un roman policier. Ce qui n'est pas toujours évident à mettre en place et qui est très bien réussi. Il y a des suspects, des rebondissements... Il y a aussi des adolescents en pleine construction qui pourraient facilement se tourner vers le mal plutôt que vers le bien. Et tous ces aspects sont aussi prenants les uns que les autres, aussi équilibrés aussi.
Le ton choisi reste volontairement simple, ce qui rend le livre accessible même à des lecteurs non-chevronnés, qui se laisseront très vite happer par cet univers. Pris dans les griffes des auteurs, ils ne quitteront pas le livre avant d'avoir tourné la dernière page, tant ils auront envie de connaître le fin mot de l'histoire (ou plutôt des histoires, les mystères se chevauchant).
J'ai beaucoup aimé retrouver les différents personnages clés du jeu de société (chapeau bas aux auteurs pour les avoir intégrés sans en faire des caricatures), tout comme les passages intercalés d'œuvres antérieures de la littérature (l'hommage à François Vilon est excellent). Par moments, j'ai même pensé aux Outrepasseurs de Cindy van Wilder (univers médiéval, loups et renards... impossible de faire autrement).
J'ai tout autant apprécié le suspense habilement mené, et ces deux jeunes filles tendres et fortes à la fois. Et j'ai passé un bon moment en leur compagnie, en me disant qu'il faudrait plus de personnes comme elles.

(et je viens de voir que les sites marchands l'annoncent comme un tome 1... ce qui veut dire qu'il y aura peut-être une suite ? Chic alors)

Comment sortir avec un super héros quand on est un super vilain ?

J'ai lu Comment sortir avec un super héros quand on est un super vilain ? de Alex Gabriel



4ème de couverture

Appartenir à la famille d’un super méchant n’est pas très important aux yeux de Pat West. Peu importe que sa mère essaie occasionnellement de prendre le contrôle du monde. Tout ce que Pat veut, c’est terminer l’université et devenir urbaniste. Qu’il se transforme en un serviteur du mal de temps en temps à la nuit tombée ? Simple tradition familiale.
Jusqu’à ce que Pat couche accidentellement avec le super héros Silver Paladin, également connu sous l’identité du billionnaire solitaire Nick Andersen. C’est un simple malentendu. Pat n’avait jamais eu l’intention de se faire passer pour un prostitué, honnêtement. Mais rapidement, Pat est dedans jusqu’au cou, et est en train de tomber amoureux du pire mec possible.
Lorsque sa mère revient pour mettre le monde à genoux, Silver Paladin fonce pour l’arrêter... et tous les secrets de Pat menacent de lui exploser au visage. Comment pourrait-il concilier le fait d’être un serviteur du mal avec celui de désirer un super héros ?


Mon avis


Dès que j'ai vu le titre de ce roman, je me suis dit qu'il fallait que je le lise (non, je ne suis pas une amatrice des x-men et de Marvel, voyons, qui vous a dit ça ?).
Et j'avoue que j'ai bien aimé le personnage de Pat. Il est maladroit, il n'a pas de filtre quand il parle, il est spontané, il fonce dans les pires embrouilles sans s'arrêter... Même ses relations familiales sont attachantes : ses grandes sœurs le taquinent mais n'hésitent pas à tout lâcher pour venir le consoler dès qu'il a une peine de cœur.
Parlons-en de sa famille, d'ailleurs : sa mère est une super-vilaine, à moitié serpent, et est bien décidée à conquérir le monde. Rien de plus normal, quoi. Du moins pour Pat. Bon, Pat, lui, il veut être urbaniste et il bosse la nuit pour un super-héros un peu coincé et trop honnête pour être honnête (si, si, dans son cas, ça se dit).
Les personnages avec leurs manies et leurs failles sont le principal intérêt de ce livre. De même que la relation amoureuse de Pat, bien sûr (ça, c'est de la romance tordue et compliquée !).
Il y a de l'action, des combats, beaucoup beaucoup d'humour (grâce à Pat et à sa nonchalance délirante).
Mais...
Oui, il y a un "mais". Mais le style est parfois un peu brouillon. J'ai parfois eu l'impression de lire un premier jet qui n'aurait pas été suffisamment retravaillé, avec des lacunes entre les scènes qui obligent à faire le travail moi-même. Il y a comme un débordement d'énergie dans les pages, qui correspond certes au ton du personnage mais qui m'a conduit parfois à prendre un peu de recul avec les situations présentées. Un peu comme si j'avais accueilli chez moi un jeune chien tout fou qui saute partout mais que l'on a quand même envie de caresser dès qu'il vient à notre portée.
Le livre est suffisamment plaisant pour passer au-dessus de cela, plein de bonne humeur notamment. Et j'ai passé un bon moment en le lisant. Mais il manquait un peu de tenue pour être vraiment, vraiment bon.

Le Sablier des cendres

J'ai lu Le Sablier des cendres de Jeanne Sélène



4ème de couverture :


Greg Forbs, quadragénaire, est le principal actionnaire du géant pharmaceutique de Gallica. Alors pourquoi se réveille-t-il nu dans un œuf, au beau milieu d’une décharge ? Qui sont les inconnus à ses trousses ? Saura-t-il survivre dans ce nouveau monde sans pitié ?


Mon avis :


Je connaissais surtout Jeanne Sélène pour ses contes pour enfants (que je vous invite fortement à découvrir) ou son roman feel good. Je savais que Le Sablier des cendres présentait un univers nettement plus sombre. Mais j'ignorais à quel point.

Dès les premières pages, on découvre Greg Forbes, qui se réveille dans un univers totalement incompréhensible. Il y est question de gens qui apparaissent nus dans des œufs, d'une pluie qui est la seule source de liquide, d'endormissements spontanés dès que la nuit surgit... Bref, on est bien dans du fantastique et il y a de nombreux mystères autour du monde dans lequel Greg s'est réveillé.

Est-ce que cela va l'amener à changer ? Parce qu'autant le dire directement : Greg est absolument odieux. Si vous cherchez un anti-héros que vous pourrez détester, allez-y, défoulez-vous sur lui. Je ne peux pas vous dire s'il évolue ou non dans l'histoire sans vous la spoiler. Par contre, attendez-vous au minimum à ce que votre propre regard sur lui se transforme. Jeanne Sélène nous prouve ici qu'il n'y a jamais de méchant absolu, sans que l'on puisse trouver une raison à leur affreuseté (oui, ce mot n'existe pas, et je m'en moque).

C'est donc un véritable tour de force sur la construction des personnages qu'elle nous présente ici. Sans compter un scénario avec un univers prenant, angoissant, et toutes les questions qu'il soulève. Vous aurez de l'action, du suspense, du mystère... C'est bien ça, non, les ingrédients d'un bon livre ?

Alors, oui, c'est vrai, il y a eu des moments où les pages étaient trop sombres pour moi et où j'avais envie de me cacher dans un coin pour ne plus les lire. Ce n'est pas un livre tout doux, plein de gentillesse et de bons sentiments. Mais c'est un livre qui fait réfléchir... à condition de le lire jusqu'au bout.

mardi 4 décembre 2018

Malala - L'histoire de mon engagement pour le droit des filles

J'ai lu Malala - L'histoire de mon engagement pour le droit des filles



4ème de couverture


Avant de devenir célèbre, Malala était une jeune fille comme les autres qui a simplement osé défendre une cause qui lui tenait à cœur. Dans sa région du Pakistan autrefois si paisible, alors qu’on leur interdit désormais d’aller à l’école, Malala a risqué sa vie pour le droit de toutes les filles à recevoir une éducation.
Cette version abrégée de son autobiographie, qui inclut des illustrations, un glossaire, ainsi qu’une chronologie de la vie de Malala, raconte l’histoire remarquable d’une jeune fille qui a refusé de se taire. Malala s’exprime face à la haine pour offrir son message de persévérance et d’espoir.

Mon avis


En ces temps troublés, ça fait du bien de revenir un peu aux fondamentaux, aux choses qui ont de l'importance. Comme le combat de celle qui n'était encore qu'une toute petite fille pour que d'autres petites filles comme elle puissent accéder à une des choses les plus précieuses au monde : l'éducation.

On connait tous, ou presque, au moins le nom de Malala. Elle a été récompensée par l'ONU, après tout, ce n'est pas rien.

La grande force de ce livre, c'est qu'il est totalement accessible aux jeunes lecteurs. Son ton est tourné vers eux, Malala y raconte son parcours, avec des choses aussi légères que ses disputes avec ses frères ou ses relations avec ses copines de classe. Mais sans négliger non plus toute la difficulté de sa vie dans un pays musulman en train de se radicaliser, de sa place de fille et de femme dans ce contexte, de la guerre intérieure qui détruit un pays, de la peur quotidienne qui y est liée. Bref, elle parle de sa vie, quand elle était enfant, pour les enfants. Et son texte permet de se rendre totalement compte de ce que représente la vie dans ces conditions.
C'est un livre à lire en famille, parce qu'il est tout aussi intéressant pour les adultes, et qu'il permet de dialoguer autour de son contenu.
C'est un livre qui rappellera aussi aux enfants à quel point l'école peut être importante (et ça, on ne leur répète peut-être pas assez. Dans le sens où c'est une chance de pouvoir y aller, une chance que tout le monde n'a pas, même encore de nos jours).
C'est vraiment un livre à lire et à offrir, parce qu'il porte un message de paix qui ne sera jamais de trop, sans pour autant être donneur de leçon. Il est un témoignage, celui d'une petite fille, ce qui le rend encore plus fort et important !