vendredi 6 janvier 2012

Les Fils de l'homme

J'ai regardé le film il y a peu de temps, et j'ai trouvé le livre dans ces paniers placés dans mon village où l'on peut laisser des ouvrages que l'on souhaite échanger.
Les Fils de l'homme, de PD James, est ce qu'on pourrait résumer très rapidement en une fable apocalyptique.


4ème de couverture : Dans l'Angleterre de 2021, frappée de stérilité comme le reste de la planète, plus aucun bébé n'a vu le jour depuis un quart de siècle. La population âgée s'enfonce dans le désespoir ; les derniers jeunes, jouissant de tous les droits, font régner la terreur ; le reste de la population s'accroche à une normalité frelatée sous l'autorité du dictateur Xan Lyppiatt.
Cousin de ce dernier et historien, Theo Faron rencontre un soir une jeune femme, Julian, membre d'un groupuscule clandestin qui défie le pouvoir. Celle-ci va bientôt lui annoncer une nouvelle stupéfiante..



Dans cet ouvrage, on découvre donc un monde qui n'a plus d'espoir. Difficile en effet de savoir pourquoi l'on vit quand on sait que plus personne ne viendra ensuite. La futilité de l'existence humaine apparaît dans toute son ampleur, et si certains tentent de la combler avec des poupées-bébés factices ou des animaux dont ils s'amourachent, personne n'est vraiment dupe.
Le monde présenté n'est donc pas très joyeux, pas plus que son personnage principal, un professeur d'histoire désabusé. Il n'a pas d'amis, ne cherche pas à en avoir, et se définit lui-même comme incapable d'amour. Il fait les choses parce qu'il le faut, ne trouve de plaisir que dans ses visites répétées dans des musées désertés et n'est pas réellement sympathique tant il est égoïste. Il est cependant très lucide aussi bien sur lui-même que sur ce qui l'entoure. Ce qui permet d'en être certain, c'est que certains chapitres sont rédigés sous forme de journal intime issu de sa main. C'est parfois d'ailleurs un peu étrange de passer subitement du "je" au "il" dans le roman.
Si la trame de fond du roman et du film sont identiques, les histoires divergent pourtant très rapidement. Le film est plus centré sur l'action, qui n'apparaît dans le livre que dans son dernier quart.
Il en résulte que le roman semble plus long, avec ce personnage qui erre en se demandant s'il doit agir et pour quelle raison il le ferait. Il découvre au fil de ses pérégrinations que le monde qui l'entoure est encore plus horrible qu'il ne le pensait, et pourtant, il ne semble pas plus choqué, en tout cas pas plus révolté, que cela. Il est tellement au-delà de tout sentiment humain que l'affection soudaine qui le lie à un des personnages semble totalement hors de propos. Elle ne se justifie pas, ne s'explique pas et semble difficile à comprendre. C'est pour moi une des grandes faiblesses, voire une incohérence, de l'histoire.
De même, aucune explication ne nous est donnée pour expliquer ce qui a bien pu provoquer cette soudaine stérilité. L'auteur aurait pu au moins imaginer un virus subit, parti aussi vite qu'il était venu, ne serait-ce que pour justifier ce qu'il se passe. (oui, j'aime bien qu'il y ait des raisons aux choses).
J'ai bien aimé la fin du livre, et le message sur les dangers du pouvoir qui transparaît en filigrane. Mais, en-dehors de cela, je crois que j'ai préféré le film, ce qui m'arrive quand même assez rarement.

2 commentaires:

  1. Merci car cela faisait plusieurs semaines que je m'interrogeais sur le titre de ce film que j'avais envie de revoir. Le fim m'avait mis mal à l'aise et j'aimerais le revoir pour me souvenir de l'histoire.
    Merci!
    Super cette histoire de panier pour échanger les livres, ça me plait beaucoup.

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  2. Je ne savais pas que PD james avait fait des fables apocalytiques.

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