mercredi 4 janvier 2012

Histoire de Marquises

Dans le cadre du challenge ABC, j'ai commencé en douceur ce début d'année avec un roman jeunesse : Le souffle des Marquises de Muriel Bloch et Marie-Pierre Farkas


4ème de couverture : Lille, 1862 : Éléonore a dix ans et une oreille exceptionnelle. Son père devient fou de rage lorsqu'il découvre qu'elle joue de la musique en cachette : ce n'est pas convenable ! Pour lui faire passer l'envie de devenir musicienne, il l'envoie à Paris chez son oncle et sa tante, qui tiennent une blanchisserie. Mais l'enfant trouve vite le moyen de se faire embaucher dans l'atelier de fabrication d'instruments de Monsieur Adolphe Sax, le génial inventeur du saxophone. Commence alors une vie peuplée d'amitiés et d'amours impossibles, entre Montmartre et Pigalle, où se croisent peintres, artistes et tout le petit peuple de Paris, aux temps de la Commune et des premières Expositions universelles. Devenue une musicienne hors pair, Éléonore rencontre un trompettiste américain qui va bouleverser sa vie. Le souffle de cet amour la conduira au-delà de l'Atlantique, jusqu'à La Nouvelle-Orléans... Le premier tome d'une saga historique, qui, à travers des figures incontournables de la musique, comme les frères Sax, raconte le destin hors du commun d'une jeune fille passionnée et éprise de liberté.

En fait, j'ai lu les deux premiers tomes, qui étaient disponibles à la bibliothèque. Et les deux n'ont pas eu le même écho chez moi.
Commençons donc par le premier : Le Souffle des Marquises.
Il nous raconte l'histoire d'une jeune adolescente lilloise, envoyée par son père à Paris parce qu'elle a l'outrecuidance de vouloir faire de la musique et que "ce n'est pas pour les filles". Nous sommes dans les années 1860, le monde n'est pas le même que maintenant, mais Paris reste une grande ville à découvrir pour la jeune fille, logée par son oncle et sa tante. Elle obéit à son père, mais ne perd pas sa passion pour autant, et finit par se faire passer pour un garçon afin d'être engagée dans l'atelier des frères Sax. Elle fait ainsi sa première rencontre avec un saxophone…
L'histoire est agréable, même si le langage reste juste assez simple pour être accessible aux enfants. Il y a pourtant dans le livre des événements violents (la Commune et ses morts) ainsi que des choix de vie (l'héroïne se laisse séduire… et "engrosser" par un musicien américain en escale en France) qui pourraient interpeller les plus jeunes. On croise dans le roman nombre de personnages de l'Histoire (Louise Michel, entre autres), mais sans que la moindre note de bas de page ne sépare les personnes ayant réellement existé de celles qui sont inventées. Ce qui est parfois un peu frustrant d'ailleurs quand on n'est pas un spécialiste de l'Histoire. La dernière page du livre se termine sur un "à suivre" prometteur.

Le deuxième tome, Le Swing des Marquises, m'a déjà moins plu. Pourtant, l'histoire commence à La Nouvelle-Orléans, et m'a encore redonné envie de visiter cette ville. Mais les rencontres avec les personnalités se multiplient (on ne cesse de se demander à quel point cela peut être véridique dans le parcours de ces gens), de même que les événements malheureux. De plus, alors que le premier tome se concentrait sur Eleonore, le suivant hésite entre elle, sa fille, ou son petit-fils. L'auteur y perd en densité et en humanité, à mon avis. Puis il y a surenchère de drames, et cela devient un peu lassant à force. J'ai eu du mal à terminer le livre… pour découvrir, à nouveau, en dernière page les mots "à suivre"… Je crois que j'arrêterai là cette aventure. Dommage, parce que le point de vue historique est intéressant. Mais j'ai eu l'impression de lire un roman historique qui ne s'assume pas (par exemple, on nous signale juste en passant les conditions de vie des Noirs), la guerre n'est qu'un lointain écho… C'est sans doute les limites du roman jeunesse parfois…

Enfin, nous avons donc une lettre F de faite, avec un total déjà de   584  pages, et dans le genre littérature jeunesse. Le défi commence.

1 commentaire:

  1. Voilà un roman jeunesse que j'ai beaucoup aimé (pas ma fille qui avait alors 9ans, elle l'a abandonné en cours de route). Il m'avait semblé que le vocabulaire était assez difficile.

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