mardi 10 janvier 2012

Fatou n'a qu'une jambe

Grâce aux Agents littéraires et aux éditions du Caïman, j'ai pu lire Fatou n'a qu'une jambe, mais dans sa tête elle en a deux de Valérie Allam


4ème de couverture : Fatou est une petite Africaine de 8 ans. Elle a perdu une de ses jambes  lors de l'explosion d'une mine près de son village.
Une organisation humanitaire a pris en charge l'opération qui permettra à la petite fille de bénéficier d'une prothèse pour pouvoir marcher à nouveau. Le temps de cette intervention délicate, Fatou est confiée à une famille d'accueil française. Il s'agit d'un couple et de son petit garçon, Jérémy... Mais en constatant la sollicitude de ses parents devant la petite, Jérémy ne peut s'empêcher de la jalouser...


Quand j'ai lu le livre, j'ai volontairement omis de relire la quatrième de couverture, pour ne pas me rappeler trop de détails (la version que j'ai reprise ci-dessus est d'ailleurs volontairement tronquée). Et j'ai bien fait, certains événements se pressentent mais constituent presque un élément de surprise malgré tout, dont il serait dommage de se priver.
L'histoire est simplement écrite, et destinée à un public jeune, à partir de 7 ou 8 ans je dirais. Les mots sont doux, les phrases sont presque poétiques sans se risquer non plus dans des envolées lyriques qui auraient été maladroites. On suit avec plaisir les pas de Fatou, sa manière d'affronter un univers qu'elle ne connaît pas, et aussi de le relier à ses propres souvenirs. On lit facilement entre les lignes tout que « l'étranger » peut avoir de perturbant et d'impressionnant.
Jérémy est plus brusque, presque égoïste... C'est le « presque » qui importe ici, puisqu'il finira par démontrer que sa colère n'est qu'une façade ou, plutôt, une manière d'exprimer son mal-être.
Il y a beaucoup de non-dits dans ce roman, qui blessent les vies de ces deux enfants, ils apprendront à être heureux uniquement à partir du moment où tout le monde aura parlé.
Les personnages qui entourent ces deux jeunes, de près ou de loin, ont d'ailleurs toute leur importance eux aussi. Et c'est parce qu'ils savent les écouter que l'histoire peut avancer.
Le livre est court et se lit vite. Il a une morale implicite (faire attention aux autres) sans être moralisateur.
J'ai bien aimé l'espèce de tendresse qui s'en dégage, comme la manière dont Fatou et Jérémy résolvent leurs conflits et trouvent des explications toutes personnelles à ce qui les entoure. Des lecteurs plus jeunes s'arrêteront peut-être plus sur la tension de certains passages ou les moments où les événements se précipitent.

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