vendredi 18 novembre 2011

Freedom

La liberté, c'est un concept. Et c'est celui qu'a choisi d'étudier  Jonathan Franzen dans son dernier livre, Freedom. Je l'ai reçu dans le cadre d'un partenariat avec Price Minister, que je remercie.


4ème de couverture : Patty a décidé une fois pour toutes d'être la femme idéale. Mère parfaite, épouse aimante et dévouée, cette ex-basketteuse ayant un faible pour les bad boys a fait, en l'épousant, le bonheur de Walter Berglund, de St. Paul (Minnesota). A eux deux, ils forment le couple « bobo » par excellence. En devenant madame Berglund, Patty a renoncé à bien des choses, et d'abord à son amour de jeunesse, Richard Katz, un rocker dylanien qui se trouve être aussi le meilleur ami de Walter...


Jonathan Franzen a ici réussi une parfaite étude des caractères. Les personnages, membres d'une famille typiquement américaine, sont très bien campés. Ils sont obsédés par la réussite ou par l'importance de "bien se comporter". Souvent, d'ailleurs, ce n'est pas une volonté propre, mais en opposition à ceux qui les entourent (dont leurs propres parents).
L'histoire se déroule sur une trentaine d'années, ponctuées de flash-backs pour mieux nous faire comprendre le passé des personnages. Chaque chapitre est écrit selon le point de vue de l'un des intervenants, et il faut croiser ce que l'on sait de chacun d'entre eux pour faire un peu la part du ressenti et des faits réels.
C'est intéressant, et assez actuel aussi, puisque l'implication des Américains dans la guerre en Irak ou dans l'écologie sont des axes autour desquels s'organisent les actes les plus récents des personnages. C'est réaliste aussi, ils ont tous leur caractère, font des erreurs et ne vont pas s'amender ou changer d'un seul coup de baguette magique.
Pourtant…
Pourtant, si j'ai trouvé ce roman bien écrit et bien pensé, j'ai décroché à peu près aux deux tiers. Et les longueurs qui le composent (car il y en a quand même quelques-unes) ne sont pas les seules responsables. Je l'ai lu jusqu'au bout… mais en survolant allègrement la dernière partie. Et ce qui m'a justement gêné, je pense, c'est le réalisme de ce qui est en train de s'y passer. Ces personnages mènent une vie "libre" (on y revient), mais ne savent pas quoi faire de leur liberté. Ils sont malheureux. Tous. Ils n'arrivent pas à s'épanouir et se traînent dans leur vie, en rendant bien sûr les autres responsables de leur mal-être… Au bout d'un moment, je n'ai pu m'empêcher de les trouver déprimants.
Je n'ai pas envie de lire des livres qui parlent de personnes "comme tout le monde", à qui il n'arrive rien de spécial, et qui sont juste malheureux parce que c'est ainsi que va le monde. Ce roman, à moi, ne m'apporte rien ; il ne me donne pas envie d'être meilleure, il ne m'insuffle même pas l'idée que la vie est belle, il n'y réside aucune aventure surprenante. La seule brève satisfaction que j'en ai retirée a été de me dire "ouf, je ne vois pas ma vie aussi en noir qu'eux". Ca ne me suffit pas.
Mais d'autres personnes, qui aiment plus que moi les livres ancrés dans le réel, y trouveront sans doute leur intérêt.

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