jeudi 15 novembre 2012

La famille Frank

J'ai un léger côté monomaniaque. Il se traduit notamment par mes lectures et par le fait que je suis incapable de résister à certaines d'entre elles (les gens coupés du monde pour une raison ou une autre, la littérature austenienne,...) et qui peut même légèrement virer à la collectionnite (les livres de Schultz, ceux de Terry Pratchett (où je suis très très en retard)... J'ai même tous les livres de Belle et Sébastien, oui, tous, même ceux où il n'y a plus Belle). Les livres sur Anne Frank font partie de cette obsession. C'est pourquoi je n'ai pu m'empêcher de lire La famille Frank de Mirjam Pressler.
Couverture La famille Frank

4ème de couverture : L'histoire d'Anne Frank, auteur d'un des textes les plus poignants du XXe siècle, est connue de tous. Celle de son extraordinaire famille l'est beaucoup moins. La voici enfin révélée, de la " ruelle aux juifs " de Francfort où naquit son arrière-grand-père au salon mondain de sa grand-mère Alice, épouse d'un banquier, avant que la famille n'essaime à Londres, Bâle et Amsterdam. Son père, homme à la vie brisée par la perte de sa femme et de ses enfants, parviendra à se reconstruire, tandis que ses neveux s'accompliront dans le monde du cinéma et de la danse... Dans ce livre événement qui a déjà bouleversé le public allemand, nous suivons pas à pas la vie, les amours, les joies et les drames d'une famille cosmopolite et cultivée, emblématique de ce "monde d'hier" célébré par Stefan Zweig, fondé sur l'esprit et la culture. Les Frank incarnaient l'Europe de l'intelligence qui fut balayée par le nazisme en un peu plus d'une décennie. A partir des archives familiales miraculeusement découvertes, l'écrivain Mirjam Pressier nous raconte aussi la destinée de ceux qui s'aiment à distance dans un monde secoué par la guerre.


La lecture des premières pages est assez déroutante. Parce que l'on se dit très vite que les arrière-grands-parents d'Anne Frank n'auraient sans doute jamais été cités dans un livre si son journal n'était pas devenu aussi célèbre.
Et puis, l'aspect historique prend le pouvoir. Imaginer un temps où les ghettos étaient considérés comme des mesures de protection par ceux qui y vivaient, par exemple, est assez déroutant. La vie, telle qu'elle était avant, reste toujours un peu intrigante...
À mesure que les années découlent, on retrouve des membres de la famille Frank contemporains de la jeune Anne. On voit comment ils vivaient pendant qu'elle se cachait dans l'annexe, comment ils ont guetté les nouvelles après la guerre, la manière dont ils ont fait leur deuil ensuite. Leur appréhension quand le Journal est paru est aussi contée.
Des extraits de lettre, des photos de famille, ponctuent ces biographies de gens marqués par les séparations. On pénètre dans leur intimité sans vraiment savoir ce qu'ils ont pensé, puisque la rédactrice de l'ouvrage ne peut nous donner que son avis a posteriori. Mais la douleur et la perte, la nécessité aussi que la vie continue, transparaissent dans chaque page.
Ce livre n'en dit pas plus sur Anne Frank que ce qui a déjà été dit avant. Il donne un aperçu sur sa famille mais qui reste décemment distant. L'ouvrage est plus à lire comme le récit d'une famille sur plusieurs décennies, presque comme une saga rapide, que comme un aperçu de la vie d'une jeune juive en temps de guerre, même s'il éclaire un peu plus les zones d'ombre du personnage. Il ne faut pas le lire pour faire de grandes découvertes, mais pour se plonger dans le passé.

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