jeudi 18 août 2011

Qui aime les moustiques ?

Je viens de terminer La Théorie du moustique de Nancy Werlin

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Quatrième de couverture :

«Les événements que nous avons vécus m'ont appris à ne jamais faire confiance à quiconque. À redouter le danger à chaque coin de rue. À comprendre que, sur terre, certaines personnes te veulent du mal... Même si ces gens te disent qu'ils t'aiment.»
Pour le jeune Matthew Walsh et ses deux soeurs, la vie dans la banlieue de Boston est une lutte quotidienne. Nikki, leur mère dangereusement instable, fait planer la terreur sur ses trois enfants, tout en leur jurant son amour. Un amour destructeur dont Matt garde les stigmates - comme cette cicatrice à la gorge faite avec un couteau après qu'elle l'eut surpris en train de voler un biscuit dans la cuisine.
Prenant sur lui de protéger sa plus jeune soeur, Matt ne peut guère compter sur les autres adultes de son entourage : un père absent et une tante apathique. La seule personne qui leur permettrait de recouvrer un semblant de vie normale est le nouveau petit ami de leur mère. Deviendra-t-il leur héros ? Ou devront-ils s'en sortir seuls, comme ils l'ont toujours fait ?

Le roman se présente comme le récit que Matthew offre à sa cadette pour qu’elle puisse comprendre les événements de leur enfance. En suivant ainsi les pensées d’un adolescent (il vient d’avoir 18 ans quand il commence à écrire, il en avait 14 au moment des faits), on a vraiment l’impression de lire une histoire vraie. Et, même si ce n’est pas l’histoire de l’auteur, elle est sans doute – et malheureusement – vraie pour certains enfants.
On découvre ainsi l’horreur de leur vie quotidienne. Une horreur dont ni eux ni leur entourage ne prend réellement conscience. Après tout, ces enfants n’ont jamais fini à l’hôpital, ils ne peuvent donc être si maltraités que cela… L’auteur a bien réussi à retranscrire les sentiments qu’un enfant battu, ou même juste brimé, peut ressentir. Et elle nous amène aussi, implicitement, à nous poser cette question cruciale : est-ce que nous, nous serions intervenus face à ce genre de situation ?
Comme il s’agit d’un récit, presque de mémoires, il n’y a pas de jugement posé. Il n’y a pas vraiment de morale non plus, même si le jeune héros tente d’en donner une. Le style, d’ailleurs, correspond bien à la manière dont un jeune adulte de cet âge pourrait s’exprimer. Il n’y a pas de phrases ampoulées, le vocabulaire est celui du quotidien, sans tomber non plus dans la facilité.
Tout cela contribue à rendre le livre émouvant. Il ne fait pas pleurer, non, mais il donne juste à réfléchir sur la manière dont certains enfants sont traités… et sur celle dont on ferme les yeux.

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