jeudi 20 janvier 2011

Vache à lait

Ah, les joies de l’allaitement… Il y a de quoi en faire toute une histoire.
La Môme Caoutchouc n’a pas été allaitée, et quatre ans après certaines personnes me demandent encore pourquoi. Parce que JE FAIS CE QUE JE VEUX, d’abord. Et pour tout un tas de raisons qui ne regardent que moi. Mais mon bon vieux syndrome de culpabilité me faisait ressentir ces questions comme une accusation “quoi, tu n’as pas allaité ta fille ? Tu es une mère indigne et ton enfant sera bête-obèse-tout le temps malade (cochez la mention inutile)”.
Inutile de préciser que la levée de bouclier qu’il y a eu il y a quelque temps contre Elisabeth Badinter, qui fustigeait justement ce discours ambiant pro-allaitement m’a bien fait rire. Oui, c’est vrai que l’on incite fortement à l’allaitement de nos jours, même si aucune personne proche (y compris les copines allaitantes) ne m’a jamais fait de remarques déplacées (ce genre de propos venait plutôt de vagues connaissances… du genre avec lesquelles on n’a pas envie de se lier).

Faut-il dire alors que je suis une personne influençable si j’ai finalement décidé d’allaiter La Citrouille ? J’aurais plutôt tendance à assumer le fait que j’aime bien faire des expériences nouvelles, et que, n’ayant jamais tenté l’allaitement, il me semblait logique d’essayer au moins une fois (je suis le genre de personne qui affirme que, si l’occasion se présente, je suis prête à goûter des insectes grillés, juste pour ne pas mourir idiote… oui, vous pouvez dire “berk”)

Et je reste finalement assez mitigée sur la question. J’aime allaiter ma fille, l’avoir dans mes bras dans ces moments presque fusionnels, quand elle lâche le sein et me fait un sourire… Mais je ressens aussi parfois de la pression à l’idée d’être sa seule source de nourriture, je continue souvent à me demander si elle a faim ou pas quand elle pleure, et le rythme des tétées est parfois un peu trop rapproché à mon goût.
Chaque jour, je continue à me demander combien de temps encore je continuerai. J’ai à la fois envie d’arrêter et de continuer (oui, je sais, je suis une hésitante perpétuelle… prérogative féminine)

Mais j’ai découvert récemment que l’allaitement pouvait presque être assimilé à une condamnation à vie. J’interrogeais en effet le personnel de la PMI sur le sevrage au moment de la diversification. Ce à quoi il me fut répondu “oh, mais vous n’êtes pas obligée de sevrer à ce moment-là, c’est bien de continuer”. Faites donc une recherche sur google à propos de la même question, et la même réponse s’impose sur les forums.
D’accord, c’est très bien tout ça, mais si on s’interroge, c’est bien parce que l’on veut arrêter d’allaiter à un moment donné, non ? C’est donc interdit ? J’ai dû oublier de lire les petites lignes du contrat…