4ème de couverture
Et si trop les protéger ne les aidait pas à grandir ? Aujourd’hui, il est devenu rare de voir des enfants s’amuser à escalader un arbre, construire une cabane ou dévaler une colline en roulant sur eux-mêmes. Nous avons sécurisé leurs aires de jeu, supprimé tourniquets, tape-culs et tout ce qui pouvait se montrer risqué. Les enfants passent de plus en plus de temps à interagir avec des écrans plutôt qu’avec d’autres. Agenda surchargé, activités encadrées, le temps de jeu libre et de contact avec la nature s’amenuise. Parallèlement, les enseignants notent une baisse d’attention et de concentration et une augmentation de l’impulsivité voire de la brutalité, tandis que les médecins observent une hausse inquiétante des troubles sensoriels et émotionnels. Les enfants d’aujourd’hui sont plus peureux et moins endurants que ceux d’hier et ils crisent à la moindre frustration. Pourquoi ? Dès nourrisson, les enfants sont entourés d’objets facilitant leur quotidien ainsi que celui de leurs parents, mais qui réduisent l’ampleur de leurs mouvements. Notre désir de les protéger ne leur permet plus de se confronter aux expériences qui leur sont nécessaires pour muscler leur corps, nourrir leurs sens et élaborer les réseaux de neurones dans leur cerveau. Angela Hanscom, ergothérapeute, braque ses projecteurs sur l’épidémie silencieuse qui frappe nos enfants et décrit l’expérience du programme TimberNook qu’elle a fondé. Jouer dehors est vital pour le développement harmonieux des compétences sensorielles, motrices, sociales et intellectuelles. Explorer, comprendre le monde, prendre des décisions, utiliser son imagination…L’auteur partage son expérience ainsi que des stratégies ludiques et faciles à mettre en action pour aider nos enfants à quitter leurs écrans pour jouer librement.
Mon avis
Ce livre est intéressant, principalement parce qu'il s'appuie sur de nombreuses études et témoignages concrets pour expliquer à quel point les enfants d'aujourd'hui ont perdu en force musculaire par rapport aux enfants des années 1980.
Et il ne s'agit pas que de muscles, mais aussi de vision qui décline (le nombre d'enfants myopes a doublé), tout comme les capacités d'intention, l'équilibre, la motricité fine... Bref, un bilan assez catastrophique pour être inquiétant.
Nul doute, selon l'autrice, que la vie moderne est directement responsable de cet état de faits. Et pas seulement parce que les enfants passent plus de temps devant les écrans (ce qui n'est pas vraiment l'idéal ni pour les muscles, ni pour les yeux). Mais aussi parce que tout concorde pour que ces enfants, surprotégés (les structures de jeux moins haute et sur sol mou, l'hygiène excessive) mette en fait leur corps en danger. les récréations sont raccourcies, les enfants ont moins de liberté, ils ne passent presque plus de temps dehors, ils ont des programmes d'activité de plus en plus chargés...
Et la solution qui s'impose, c'est tout simplement de les laisser jouer, sans supervision, dehors. Après tout, c'est ce qui se passait encore il y a deux générations. Autoriser un enfant à aller en vélo chez un copain, à passer l'après-midi dans une forêt, à manipuler des bouts de bois pour s'en faire une cabane, à patauger dans la boue, à se laisser tourner sur les balançoires, à monter à l'envers sur le toboggan... Tout cela est nécessaire pour améliorer le physique et, donc, le mental des enfants actuels.
Si certaines prises de position, bien que je les comprenne, restent difficiles pour moi (je ne suis pas prête à laisser mes enfants errer dans les rues sans surveillance, même en vivant à la campagne), le contenu de ce livre me semble assez réaliste pour encourager mes enfants à passer encore plus de temps dehors. Et, pourtant, les écrans sont en dose très limitée chez nous. Mais mes filles choisissent encore trop souvent de jouer à l'intérieur plutôt que de courir dans le jardin, et c'est dommage. Je me rappelle que je passais toutes mes journées d'été dehors, je lisais même installée sur les branches d'un arbre !
Le livre donne de nombreux conseils pour réussir à ce que cette liberté à l'extérieur se déroule sans le moindre souci.
Son seul défaut serait peut-être d'être un peu répétitif, parce qu'elle appuie son propos en permanence, mais le constat est réel, et sans doute nécessaire pour que le message passe.
À quand les classes à l'extérieur ?
Et comme je sais que vous débordez d'impatience d'en savoir plus, voici quelques vidéos d'Angela J Hanscom sur le sujet
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