lundi 20 février 2012

L'enfant plume

Merci à babelio et aux éditions Editions Chèvre feuille étoilée pour m'avoir envoyé L'enfant Plume de Janine Teisson.


4ème de couverture : Elle pesait 47 kilos, elle en a pesé 31 : 16 kilos envolés.
Elle est devenue enfant plume.
16 kilos qui n’ont pas été perdus pour tout le monde. 16 kilos de poussière de fer qui nous font la respiration petite et saccadée.8 kilos de plomb sur chaque pied qui nous désapprennent à danser, à bondir de joie. 16 kilos étirés sur tout notre corps, à même la peau, en carapace d’acier.


On a donc là un condensé du journal intime tenu par la mère d'une fille anorexique. On oublie souvent en effet de parler de ce que l'entourage peut ressentir face à cette maladie. Il n'y a pas ici de langue de bois, la mère ne fait pas qu'avoir pitié de sa fille, au contraire, elle peut exprimer sa colère contre elle, avec des insultes ou des coups, mais aussi se remettre en question et se demander ce qu'elle a bien pu faire de mal pour que son enfant ne sache pas vivre à ce point.
Je pense que l'on se sent toujours coupable dès lors qu'un drame (anorexie ou dépression) surgit. On ne peut s'empêcher de se dire que si on avait mieux aimé ou mieux écouté, cela n'aurait pas pu se passer. La narratrice exprime aussi très bien cela. Mais c'est aussi "son" journal intime, donc son propre cheminement, par rapport à son passé mais aussi à ses attentes dans la vie, ne reste pas tu. Il est forcément marqué au coin par la maladie de sa fille, mais elle cherche néanmoins à avancer quand même, en se disant, en filigrane, qu'elle sera mieux à même d'aimer sa fille et de lui apprendre à s'aimer si elle s'apprécie déjà elle-même.
Il n'y a pas beaucoup de faits dans le livre. Il est plutôt constitué d'une suite de sentiments, de périodes un peu survolée avec, de-ci de là, quelques éléments qui permettent de suivre ce qu'il se passe (le comptage du poids de semaine en semaine, l'internement dans un hôpital…).
Le livre est court, et se lit assez vite. Il est bouleversant aussi, parce qu'il donne envie d'aimer ses enfants, ses proches, inconditionnellement, et de ne surtout pas oublier de le leur dire. Il est bien écrit, avec de belles images, mais je suis parfois un peu restée "sur ma faim" parce que j'aurais aimé savoir de manière un peu plus terre à terre ce qu'il se passait.
Néanmoins, ce livre est très intime et je me demande comment il a été perçu par l'entourage de l'auteur...

2 commentaires:

  1. oooh PPDA n'avait pas ecrit de la meme facon sur le meme theme?...cela doit etre terrible..

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  2. Très belle couverture en tout cas!

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