La saga Mendelson

Il y a quelque temps, pour le Swap littérature Jeunesse, Gabyelle m'avait envoyé le premier tome de La Saga Mendelson de Fabrice Colin. J'avais lu de bons échos sur cette trilogie, et j'étais bien curieuse de la lire


4ème de couverture : "Le destin d'une lignée juive tout au long du XXe siècle. Une chronique familiale échevelée avec son cortège de passions, de secrets, de déchirures et de rencontres...1895-1929. D'Odessa à Hollywood en passant par Vienne et New York, les premiers troubles du XXe siècle contraignent la famille Mendelson à l'exil. Isaac Mendelson est horloger. Avec sa femme Batsheva et ses deux enfants David et Leah, il mène une existence paisible à Odessa. Mais en 1905 éclate la mutinerie du Potemkine, bientôt suivie d'un terrible pogrom. Isaac et les siens n'échappent que de justesse à la mort. Dès lors, ils n'ont d'autres recours que de prendre la route pour rejoindre Vienne... À travers les témoignages, les journaux intimes et les photos retrouvés dans les archives des Mendelson, Fabrice Colin raconte le destin d'une famille exceptionnelle. "

Voir l'Histoire à travers les gens qui la traversent reste toujours pour moi le meilleur moyen de l'aborder. Lire de longues scènes de bataille vues de l'extérieur, se renseigner sur les mouvements de troupe, sur des dates qui ne signifient rien en tant que telles… très peu pour moi.
Ici, les faits sont d'autant plus poignants qu'ils concernent des personnes qui ont réellement existé. Les Mendelson dont parle Fabrice Colin, il les a rencontrés. La lettre d'un membre de la famille qui ouvre le livre et les remerciement qui le terminent sont autant de points qui laissent peu de doutes sur la question (l'auteur n'a pas hésité à faire croire à sa mort pour un de ses titres, mais on ne va pas le soupçonner de manipulation à chaque instant).
Fabrice Colin raconte donc leur histoire, dont il situe le début juste avant les années 1900, en Russie. Les pogrom russes, les deux guerres mondiales, l'évolution fulgurante de notre société sont donc à voir en filigrane du destin particulier des personnages. Le livre est constitué de récits, entrecoupés de longs entretiens avec l'une des plus anciennes survivantes de la famille, ainsi qu'avec d'autres personnes qui les ont connus. Cela donne l'impression d'apprendre encore à mieux les connaître, comme lui sans doute a su le faire. Des extraits de journaux intimes, des photos nous guident encore un peu plus loin dans leur vie privée. Il n'y a pas d'impression de voyeurisme pourtant, d'une part parce que les événements sont lointains, de l'autre parce que les personnes citées ont donné leur accord et, finalement, parce que l'auteur, en tant que voix externe, apporte une distance rafraichissante à l'ensemble.
Le livre est donc réellement très intéressant. Je dis "le" parce que je n'ai lu que le premier tome pour le moment, mais les 2 et 3 ne vont pas tarder à rejoindre mes étagères, je le sens.