samedi 3 septembre 2011

Dans les bois

Grâce à un partenariat avec Newsbook, j’ai reçu Les bois de Sawgamet d’Alexi Zentner, que je viens de terminer.

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Tout d’abord, la quatrième de couverture :
Stephen, aujourd'hui pasteur, revient sur les lieux de son enfance, au chevet de sa mère mourante, mais aussi afin de reprendre place au sein d'une communauté qui a tant compté pour lui. A Sawgamet, ville champignon fondée dans les forêts du Nord par son grand-père un demi-siècle plus tôt, le froid est si intense pendant l'hiver qu'il brise le verre des thermomètres et la magie des bois est plus à craindre que les dangers du travail de bûcheron. Stephen retrace l'histoire de son grand-père Jeannot et de sa femme bien-aimée Martine, la façon dont ils se rencontrèrent et s'aimèrent... Mais à Sawgamet, il y eut aussi la tragique disparition de son père et de sa jeune soeur, emportés sous la glace, lorsqu'il était enfant. Les bois de Sawgamet entraîne le lecteur dans un monde merveilleux et plein de tendresse, où les sorcières des bois et les caribous d'or côtoient des chiens qui chantent, où les vivants et les morts se séparent et se retrouvent dans la beauté stupéfiante de l'hiver.

Ce roman est avant tout une histoire d’hommes dans un monde d’hommes. Le narrateur raconte son histoire et, par delà, celles de son père et de son grand-père qui, forcément, s’entremêlent. Au début, ces transitions continuelles entre différentes époques m’ont d’ailleurs un peu dérangée. Mais, très vite, je m’y suis habituée et j’ai eu envie de savoir quels avaient été les parcours de Stephen, Pierre et Jeannot.
Dans des territoires canadiens glacés, au milieu d’une forêt mi-hostile, mi-prodigue, un jeune homme crée sans le vouloir un village. Mais il est possible que les bois soient hantés de créatures surnaturelles, même si certains nient leur existence. Et entre les méfaits d’une nature plus forte qu’eux et ceux imputés à ces êtres étranges, les hommes sont bien forcés de révéler leurs forces… ou leurs faiblesses.
En plus des hommes, la nature est en effet au coeur de cet ouvrage. Une nature rude, encore inexploitée, composée d’hivers qui durent plus que nécessaire et d’eaux peu fiables. A notre époque, il peut sembler inconcevable de s’imaginer coupé du monde pendant des mois à cause du froid. C’est pourtant ce qui arrive à certains de nos personnages.
Même s’il y a un peu de fantastique dans cet ouvrage, ce n’est pourtant pas ce qui constitue l’essentiel du roman. Après tout, il est bien difficile de faire la part entre l’imagination des hommes et la réalité. Non, il s’agit plutôt ici d’une histoire d’hommes, d’amour aussi, qui brave les éléments et les années.
Le style de l’auteur, sans doute affuté par les nouvelles pour lesquelles il a déjà remporté des prix, tranche la futaie des mots, et livre une histoire qui nous glace dès qu’elle franchit nos lèvres. J’ai souffert en même temps que ces hommes, imaginé comment j’aurais pu survivre enfermée dans une maison avec une mince réserve de nourriture… Même s’il faut quelques pages avant de comprendre qui sont les personnages et les liens qui les unissent, le fait de les retrouver à travers plusieurs générations aide incontestablement à mieux les apprécier.
Ce qui est sûr, après avoir lu ce livre, c’est que je ne suis pas prête à m’aventurer dans une forêt canadienne sans une lampe, des réserves de nourriture… et un chien.

2 commentaires:

  1. On ressent très bien l'enfermement, l'angoisse à passer des mois sous plusieurs mètres de neige. J'ignorais qu'il puisse neiger autant et que des gens puissent ainsi survivre, dans de telles conditions.

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  2. oh tout le tragique de cette region du monde a cette epoque...oui c fou...

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