jeudi 17 avril 2014

Trois filles et leurs mères

Cette année, c'est le centenaire de la naissance de Marguerite Duras. Pour l'occasion, j'ai lu plusieurs livres de cet auteur, que je n'avais encore jamais lue auparavant. Quand les éditions Charleston m'ont proposé de découvrir la triple biographie romancée Duras, Beauvoir, Colette, trois filles et leurs mères, de Sophie Carquain, j'ai également sauté sur l'occasion.
Couverture Trois filles et leurs mères : Duras, Colette, Beauvoir

Je trouve toujours intéressant de découvrir le parcours des artistes que j'admire, non pas en parcourant la presse people, mais pour mieux comprendre comment ils se sont construits. Cet ouvrage répond parfaitement à ce désir, et m'a amené à connaître un peu mieux ces trois figures de la littérature. Je ne m'étais ainsi jamais interrogée auparavant sur la vie de Simone de Beauvoir avant Sartre, maintenant j'imagine un peu mieux quelle petite fille elle a pu être. Et il en est de même pour Duras et Colette.
Il y a un aspect historique certain dans cette démarche, qui permet de se rappeler aussi quelle vie les femmes, et surtout les petites et jeunes filles, menaient il y a seulement un siècle. Ce n'est pas si lointain et c'est un monde derrière nous pourtant. Au-delà pourtant de la curiosité littéraire, cet ouvrage s'interroge sur les relations entre ces femmes et leurs mères. Toutes les mères comptent, toutes ont leur influence sur la vie de leurs enfants, d'une manière ou d'une autre. Certaines sont des Folcoche, d'autres sont aimantes, parfois envahissantes... Les souvenirs des mères se trouvent dans les pages de nombreux romans, même leur absence peut être parlante. Celles des trois auteurs donnés à voir dans cet ouvrage ont eu elles-aussi leur importance. Leur place dans les pages du livre ne cède d'ailleurs en rien à celle de leurs filles. Et ce rapport mère-fille se glisse parfois dans les propres souvenirs de la narratrice, qu'elle glisse parfois en fins de chapitres. Cette particularité fait de ce livre une idée de cadeau de fête des mères particulièrement pertinente... du moins si vous ne craignez pas que votre mère ne considère cet ouvrage comme un reproche (les mères citées dans l'ouvrage n'ont pas que des qualités).
L'aspect "romancé' du livre reste heureusement assez en retrait : certes, il est difficile de dire quelles conversations ont réellement eu lieu ou pas, mais les grandes lignes de la vie de ces auteurs sont elles bien réelles et facilement vérifiables. Le livre se parcourt donc facilement, donne des informations sans être aride... et m'a donné envie d'en savoir encore plus sur ces auteurs et de relire leurs œuvres. Ce qui n'est pas si mal !

En plus :
Pour lire un extrait
Une interview de l'auteur

jeudi 13 mars 2014

Réseau(x)

Je vous avais déjà parlé de la trilogie Instinct de Vincent Villeminot il y a quelques mois. j'étais donc très curieuse de découvrir son nouveau roman Réseau(x)
Couverture Réseau(x), tome 1

4ème de couverture : Sur les réseaux, tout le monde pense connaître tout le monde. Tout le monde aime, surveille, espionne tout le monde. Mais désormais, une guerre est déclenchée, sur le web et dans le monde réel. Et Sixie, 15 ans, est l'enjeu, le butin, le gibier de tous les combattants...

Je dois dire que le début de ce titre m'a un peu déconcertée. Si je n'avais pas déjà lu la précédente trilogie de cet auteur, je ne sais pas si j'aurais poursuivi longtemps ma lecture. En effet, au début, différents personnages sont présentés à tour de rôle, sans liens apparents entre eux, et il est difficile de comprendre dans quel sens avance l'histoire.
Heureusement, après quelques pages, les liens se nouent, les événements se précisent... et il devient de plus en plus difficile de laisser le roman de côté. Il y a un petit côté Tarantino chez Vincent Villeminot, dans les escalades de violence qu'il n'hésite pas à décrire. Ce n'est pas tellement que le sang apparaît, il détourne la caméra... ou plutôt le stylo au bon moment, mais il met en scène des personnages qui n'éprouvent aucune difficulté à faire du mal, d'une manière qui est même parfois dérangeante. Ce n'est là qu'un des aspects du livre, mais il fait partie aussi de l'écriture de ce romancier, et c'est important de le savoir.
Le roman en lui-même parle de réseaux numériques, de ce qu'il subsiste de vie privée à travers eux, de manipulations... mais aussi d'amitié, de vengeance, voire d'amour. Les nombreux retournements de situation dynamitent tout risque d'ennui et, à chaque page, on se demande ce qu'il va se passer ensuite. Les amateurs de jeu vidéo devraient aussi y trouver leur compte, à travers les nombreuses allusions à cet univers. J'aime d'ailleurs beaucoup l'idée du Play it for real, telle qu'elle est présentée au début de l'ouvrage... Mais il vous faudra le lire pour mieux la comprendre.

et pour en savoir plus : la page facebook du livre
un prequel inédit

jeudi 16 janvier 2014

En cas de forte chaleur

Quand Babelio et les éditions Belfond m'ont proposé de lire En cas de forte chaleur de Maggie o'Farrell, je n'ai pas pu résister : une histoire de famille, qui se passe en Irlande ? J'étais tout à fait disposée à lire cet ouvrage.
Couverture En cas de forte chaleur

4ème de couverture : Comme chaque matin depuis trente ans, Robert Riordan part acheter son journal. Mais en ce jour caniculaire de juillet 1976, Robert part et ne revient pas.
Dans leur maison londonienne, Gretta, sa femme, s'interroge : quelle mouche a bien pu le piquer ? Doit-elle prévenir les enfants ?
À peine réunis, ces derniers tentent de prendre la situation en main : les placards sont retournés, les tiroirs vidés, chaque pièce fouillée en quête d'indices.
Mais, alors que le mystère autour de leur père s'épaissit, les vieilles rancoeurs ressurgissent. L'aîné en a assez : pourquoi est-ce toujours à lui de prendre en charge sa famille ? Quant aux deux soeurs, jadis si proches, quel événement a brisé leur lien, si terrible que la cadette a décidé de mettre un océan entre elles ? Et Gretta, a-t-elle vraiment tout dit ?



Il s'agit d'un roman à plusieurs voix : chacun des enfants de la famille s'exprime à tour de rôle. Ce procédé permet de mieux les comprendre et de voir aussi que la manière dont les autres les perçoivent est parfois tronquée. Ce qui amène forcément à réfléchir sur nos propres liens familiaux.
Ce n'est pas un roman d'action, c'est un roman sur la famille : un jour, le père sort acheter son journal quotidien... et ne revient pas. Les enfants, adultes, viennent entourer leur mère et l'aider à comprendre où son mari a pu disparaître. Comme souvent, une situation de crise permet de résoudre des conflits larvés et de mettre au grand jour des choses enfouies depuis longtemps. J'ai  bien aimé la manière dont les rapports entre les personnages se dévoilent peu à peu et dont les secrets sortent du placard. J'ai été souvent surprise par ce livre, parce que l'auteur ne s'amuse pas à jouer avec nous et à semer des indices, et j'ai vraiment été emportée par l'histoire. C'est le genre de livres où on finit par se sentir tellement bien avec les personnages que l'on n'a pas envie de les laisser.
Chacun d'entre eux a d'ailleurs sa personnalité, et je trouve que cette approche est réalisée très finement. Entre la "fille qui fait tout pour satisfaire ses parents", la "rebelle" et "l'intello", on retrouve des êtres qui ne se sont jamais vraiment remis de leurs enfances (mais qui y parvient ?).
Ce livre m'a aussi fait découvrir comment les Irlandais immigrés à Londres pouvait être perçus il y a seulement quelques décennies, et c'est une véritable immersion culturelle pour moi. Les paysages irlandais ne sont pas trop présents, puisque l'essentiel de l'ouvrage se situe en Angleterre, mais cela ne m'a pas autant manqué que j'aurais pu le croire (oui, j'aimerais visiter l'Irlande un jour).
Bref, une jolie découverte (il faut que je tente de me procurer les autres livres de cet auteur), et un roman qui donne envie d'appeler ses frères et sœurs pour leur dire qu'on les aime... J'apprécie.

vendredi 10 janvier 2014

Warp, tome 1

Je suis une grande fan des histoires de voyages dans le temps, ça me fascine complètement. Ces dernières années, on a vu apparaître quelques ouvrages en littérature jeunesse qui explorent cet univers. Eoin Colfer, l'auteur de Artemis Fowl (que je n'ai pas encore lu), c'est à son tour prêté à cette expérience.
Couverture W.A.R.P, tome 1 : L'assassin malgré lui

4ème de couverture : Nom de code : W.A.R.P. Programme de protection des témoins du FBI classé ultrasecret jusqu’au jour où… Ryley, un orphelin de l’époque victorienne, se retrouve soudain projeté dans le xxième siècle, bientôt suivi par son maître, le diabolique… Albert Garrick, illusionniste et tueur à gages, lancé sur ses traces et celles de… Chevie Savano, la plus jeune agente du FBI, qui n’a pas froid aux yeux. Une hallucinante course-poursuite à travers le temps, Riley et Chevie sortiront-ils vivants de cette traque implacable ? Et pourront-ils empêcher le redoutable Garrick de s’approprier les clés du programme WARP et de changer le cours de l’Histoire ?


Je me suis donc plongée dans cet ouvrage, qui sort ce mois-ci, avec délectation. Le début m'a pourtant un peu surprise, je me demandais où l'auteur voulait nous emmener avec son histoire d'agent du FBI trop jeune pour exercer... Je voulais de l'Angleterre victorienne et des paradoxes spatio-temporels, moi ! À ce niveau, d'ailleurs, le personnage le plus intéressant pour moi est bien le jeune adolescent venu du passé qui est projeté tout à coup dans notre présent. Non seulement il est intelligent et plutôt doué, mais ses réactions par rapport à notre manière de vivre étaient intéressantes (même s'il s'est finalement vite adapté). Par contre, il sera difficile de faire pire que le méchant de cette histoire, un être mal-intentionné, avec des super-pouvoirs et une connaissance développée !
Pourtant, même s'il était évident que les "gentils" allaient devoir se montrer très rusés pour échapper à ses griffes, je n'ai pas réellement ressenti de tension. Sans doute parce que l'on sait généralement, en terminant un roman, que les choses vont forcément bien se terminer (du moins dans la plupart des cas).
Les actions se suivent cependant, sans temps mort, mais j'ai été un peu frustrée par ce roman. Déjà, il n'y a pas de paradoxes spatio-temporels (et pourtant, il y avait matière pour en créer... ), du coup, certaines actions et réactions semblent peu crédibles. Les personnages sont ensuite relativement peu creusés, malgré quelques bonnes idées (le rouquin est intriguant, comme un certain tatoueur...). Et le côté "historique" est aussi peu fouillé, j'aurais aimé une immersion plus intensive dans le passé.
À mon sens, il s'agit là plus d'un roman pour jeune adolescent, qui cherche avant tout de l'action, sans trop de réflexion autour. Il est néanmoins bien construit, avec quelques bonnes surprises, et donne envie de connaître la suite (oui, il s'agit d'un tome 1). C'est donc une impression en demi-teinte pour moi, mais sans doute parce que je ne faisais pas vraiment partie du public visé par ce livre.

mardi 7 janvier 2014

Swap tissons des liens- colis n°4

Et voilà déjà le dernier colis de l'année pour le Swap Tissons des liens. XL a reçu celui que je lui ai envoyé juste avant Noël et nos agendas trop remplis ont finalement poussé Myapianocanta à m'envoyer son colis par la poste. Ce cadeau de Noël surnuméraire était fantastique à déballer :

Pour commencer, un colis bien rempli



 Ensuite plein de laine pour me tricoter de jolies choses
 Quelques gourmandises : du chocolat en poudre et des chocolats tout courts !
 De jolis marque pages, une décoration de Noël toute mignonne et un baume pour la peau qui sent très bon.
La série entière de Twilight, que j'avais seulement emprunté et qui ne faisait toujours pas partie de ma bibliothèque
Le premier tome du Trône de fer, que j'avais très envie de lire depuis que j'ai découvert la série ! Plus une jolie carte faite main et une autre en souvenir de son voyage à La Réunion.

Hasard de la poste, le même jour, je recevais d'ailleurs une petite enveloppe de XL :
Avec une carte et des marque-pages qui sentent bon les îles !

vendredi 13 décembre 2013

Voraces

L'époque victorienne, des personnages qui cherchent à s'entretuer et un petit peu de science décalée ? Voilà un livre qui avait tout pour me plaire : Voraces de Oisín McGan.

Couverture La saga des Wildenstern, tome 1 : Voraces

4ème de couverture : Quand Nate Wildenstern rentre au manoir familial après un voyage, il découvre que son frère aîné vient de mourir dans de mystérieuses circonstances… et que tout l’accuse ! Coïncidence ou complot ? Les Wildenstern ne sont-ils pas entraînés depuis leur enfance à la trahison et au meurtre ? Un père tyrannique, des voyous prêts à tout et quatre ancêtres revenus d’entre les morts… le retour de Nate dans sa terrible famille ne sera pas de tout repos !



Cela faisait déjà un moment que ce livre traînait dans ma bibliothèque et je suis contente de m'être enfin décidée à le lire. L'atmosphère est très particulière, vu que l'histoire se situe en Irlande, à l'époque victorienne, dans un monde qui a quelques ressemblances avec le nôtre... mais pas trop non plus. Par exemple, si Darwin commence à exposer sa théorie de l'évolution, il ne parvient pas à expliquer l'existence des mécanimaux, d'étranges créatures semi-mécaniques, qui existent depuis des millénaires sans se reproduire... Ce n'est pas la seule anomalie d'un ouvrage qui nous met directement dans une ambiance d'action, dès le premier chapitre. On y découvre Nate, qui est l'un des héros de l'ouvrage. Ce jeune homme de 18 ans, issu d'une famille plus que fortunée mais en rébellion contre son père, intelligent et sportif, aura fort à faire pour survivre tout au long des chapitres qui suivront. Il a cependant une certaine tendance à foncer directement dans l'action, un peu trop confiant peut-être dans ses capacités.
Je ne vais pas ici vous dévoiler toutes les particularités de ce personnage, ni de sa famille, mais sachez que l'hypocrisie et la violence leur ont largement été distribuées en héritage. Il en résulte un univers qui pourrait être très sombre, mais qui est traversé de nombreux moments de légèreté et d'humour, bien heureusement.
Ce livre est intéressant, même si l'action prime parfois un peu trop sur les ressentis des personnages. Leur psychologie est assez sommaire, sans être bâclée pour autant, et ils changent parfois d'avis ou de sentiments de manière un peu abruptes. C'est d'ailleurs le principal défaut de l'ouvrage qui, par ailleurs, est très plaisant. Il est notamment amusant de croiser les faits historiques réels qui interfèrent dans cet univers que l'on pourrait qualifier de parallèle. Et l'histoire est prenante. Par ailleurs, les personnages restent attachants, même si j'aurais préféré qu'ils aient plus de profondeur.
Ce roman continue en tout cas à me familiariser avec l'univers SteamPunk, que j'apprends de plus en plus à apprécier.

Une petite vidéo où l'auteur parle de son livre

La couverture du tome 2 (que je viens de commencer à lire)
Couverture La saga des Wildenstern, tome 2 : Féroces

A quand la traduction du tome 3 ?
Merciless Reason

Swap tissons des liens, colis n°3

Notre camarade Xl étant repartie vers le soleil (et elle a sans doute bien raison, vu l'hiver qui commence par ici : hier, au crépuscule, des bans de brouillard givrant me tendaient des embuscades dans les virages), elle a expédié son colis n°3 en deux parties : les livres ont été reçus en priorité, les cadeaux et surprises diverses ont attendu la période des fêtes pour atteindre nos demeures.
Voilà donc ce que j'ai reçu hier, d'un facteur toujours très content de me tendre mes colis (si, si) :


Du thé (ce qui tombe bien, je suis bientôt à court de réserves), des tamarins confits (je ne connais pas du tout, je n'en ai jamais goûté), un cahier de jardinage (je vais peut-être enfin réussir à prendre des notes sur mes essais de plantation, ce que je me dis chaque année que je dois faire... maintenant, je n'ai plus d'excuse !), de jolies petites bougies, un mignon stylo, des marque-pages et une jolie carte...
Merci XL