vendredi 13 avril 2012

S'enraciner au pays de l'espoir

Grâce aux Agents littéraires,  j'ai pu découvrir S'enraciner au pays de l'espoir, de Michèle Champagne

4ème de couverture : Orillon dit Champagne quitte la terre de son duché d’Anjou natal pour naviguer à destination de l’Acadie et y travailler comme soldat maçon. Il se rappellera longtemps de l’année 1710 lorsque la France se plie sous le joug des Anglais. Trois ans plus tard, la France signe le traité d’Utrecht et renonce à l’Acadie ! Chassés de leur terre, les Acadiens se réfugient au Canada ou sont exilés en Nouvelle-Angleterre. Une poignée ira au village de Nicolet où au milieu des scieries, il y a de la belle ouvrage.
Hors des sentiers battus l’auteur nous offre avec panache une aventure inédite qui implique les Québécois et les Français. Au travers les périples d’un maçon du XVIIe siècle, c’est l’émergence d’une jeune nation qui nous est contée. C’est avec une certaine délectation que le lecteur plongera avec Orillon dans les flots qui l’emportent vers le Nord!


Dés que j'ai vu le résumé de cette histoire, j'ai voulu la lire. J'aime souvent les romans historiques, encore plus quand il s'agit de l'histoire de pionnier. Et le Canada fait partie de ces espaces rudes et sauvages, qu'il a dû être difficile de coloniser, et donc qui font rêver.
Malheureusement pour moi, j'ai été très vite déçue par ce livre, au point que j'ai dû me forcer à le finir pour rédiger cette chronique (il m'arrive rarement d'abandonner un ouvrage en pleine lecture, pourtant).
Or, ici, j'ai eu l'impression que l'auteur, si elle maîtrise bien son sujet, a par contre plus de mal à raconter une histoire. On sent toute la recherche qui a été effectuée avant la rédaction, une somme de travail qui est sans doute impressionnante. Cependant, les faits s'enchaînent finalement sans lien les uns avec les autres. On suit ce qui pourrait être la saga d'une famille, un sujet passionnant, sans avoir jamais le temps de s'attacher aux personnages. Ils meurent et passent le relais à leurs fils avant que l'on ait appris à les connaître réellement… et sans qu'on ait eu le temps de s'attacher à eux.
Les événements prennent donc le pas sur les personnages, mais de nombreuses années passent soudainement en tournant une page et il est parfois difficile de se rappeler qui était dans quel camp à quel moment.
Un point qui m'a dérouté aussi, c'est l'utilisation constante du présent. Il s'agit d'un roman historique, c'est  bien indiqué sur la couverture, le passé n'aurait donc pas été malvenu. C'est un point de détail, certes, mais qui gêne néanmoins la lecture, surtout quand la plage de temps évoquée par le roman est aussi étendue.
Je pense qu'avoir les éléments d'une histoire intéressante et savoir la raconter sont deux choses différentes. Après tout, je suis absolument incapable de raconter une blague de manière drôle même si je la connais. Ici, l'auteur semble avoir voulu prendre de la distance avec ses héros, tout en cherchant parfois à donner leurs sentiments quand même. Mais cela vient trop ponctuellement pour réellement retenir l'attention.
Je ressors donc déçue de ma lecture et de ce voyage au Canada… Ce n'est pas grave, j'en ferai d'autres.

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