vendredi 10 mai 2019

Les Filles d'Ennismore

J'ai lu Les Filles d'Ennismore de Patricia Falvey



4ème de couverture

Rosie a huit ans, elle est fille de métayer ; quand elle sera grande, elle servira la famille Ennis, comme sa mère et sa sœur avant elle. Victoria a sept ans, elle est la fille de lord et lady Ennis ; quand elle sera grande, elle quittera le domaine d'Ennismore pour faire un beau mariage.
En attendant, Victoria se sent seule et rêve de partager ses secrets avec la fille du métayer qu'elle a rencontrée dans le parc de la propriété. Et pourquoi pas ? C'est décidé, dès septembre, la petite paysanne partagera les leçons de la demoiselle du château.
Mais, dans une société écrasée sous le poids des conventions et des hiérarchies, est-il bien raisonnable de semer des aspirations égalitaires dans le cœur des jeunes filles ? Car un vent de révolte souffle sur l'Irlande et cette amitié qui éclôt pourrait bien bouleverser leur vie ainsi que celle de leur entourage... Rosie et Victoria trouveront-elles la force de lutter contre la marche de l'Histoire qui menace de les déchirer ?


Mon avis


Si vous avez aimé Downton Abbey, vous devriez tout autant apprécier cet ouvrage. On est à la même époque, au début du siècle dernier, dans une demeure de l'aristocratie anglaise, au cœur de l'Irlande. L'ambiance est la même (il y a jusqu'à la gouvernante revêche qui rêve en secret de la chute de la famille noble).
Et là, nous allons suivre les parcours de Rosie : fille de métayer, elle devient la compagne de jeu de Victoria, la jeune aristocrate de la grande maison, suite à un caprice de cette dernière.
Rosie est méprisée, pile entre deux mondes. Elle goûte au luxe et à la culture sans pouvoir en faire partie. Et, alors que les années passent, elle est parfois déboussolée, en train de chercher sa place alors que tout s'effondre autour d'elle.
Le livre nous fait plus découvrir la vie des pauvres irlandais, coincés dans un monde où ils ne sont rien, où ils n'ont rien. Rosie va connaître tous les aspects de cet univers, au moment où la révolution gronde.
J'ai bien aimé ce voyage dans le temps. Parfois Rosie m'a agacée par ses colères et son intransigeance, ou même par sa naïveté. Mais c'est parce qu'elle est humaine, avant tout, et donc imparfaite. Et, malgré tout, j'avais envie qu'elle s'en sorte, qu'elle finisse par trouver sa voie. Et, évidemment, son grand amour (car il y a peu de romance dans tout cela, ne l'oublions pas).
J'ai frémi avec elle quand l'homme de sa vie a embarqué sur le Titanic (avant elle, même, mais ça elle ne pouvait pas le deviner). J'ai eu peur alors que les combats tuaient des civils autour d'elle. Ou quand la guerre a envoyé ses proches à l'étranger. Ce roman nous plonge en plein dans l'Histoire, la grande, avec ses douleurs et ses pertes, mais aussi avec ses espoirs portés par des gens enthousiasmés par leur cause.
C'est donc un beau voyage temporel, même si je n'ai pas plus que cela accroché au personnage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire