mercredi 9 juin 2021

Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna

 J'ai lu Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna de Mitali Perkins

4ème de couverture

Des années 1960 aux années 2000, cinq femmes cherchent leur propre voie, entre leur culture indienne et le rêve américain auquel elles aspirent.

Ranee migre avec sa famille du Bengale à New York pour une vie meilleure.
Tara, sa première fille, est admirée par tous, mais se sent obligée de jouer un rôle pour continuer à être aimée.
Sonia, sa cadette, rebelle et engagée, provoque un véritable séisme au sein de la famille lorsqu'elle tombe amoureuse.
Chantal, la fille de Sonia, talentueuse danseuse et athlète, est prise dans une lutte entre ses deux grands-mères et ses origines.
Anna, enfin, reproche à sa mère, Tara, de l'avoir forcée à quitter l'Inde pour les États-Unis et doit trouver sa place à New York.

Le fragile équilibre que les femmes de la famille Das peinent à trouver est chaque jour menacé par des blessures qui mettront des générations à cicatriser...


Mon avis :

Je suis toujours très partagée quand il s'agit de lire des romans qui se déroulent sur plusieurs générations. D'un côté, je sais que je vais découvrir des pans d'histoire, et que ce sera intéressant, ne serait-ce que culturellement. De l'autre, je sais aussi que je vais m'attacher à des personnages qui, après, vont plus ou moins disparaître pour laisser la place à leurs descendants.

Et c'est un peu ce qui se passe avec Ranee, Tara, Sonia, Chantal, Anna. On suit tout d'abord Tara et Sonia dans l'Amérique des années 60-70. D'origine indienne, mais ayant déjà vécu dans de nombreux pays, elles cherchent leur place, et leur manière à elles d'exister. Tout comme le feront leurs filles à la génération suivante. Et puis il y a la mère, Ranee, figure tutélaire qui est parfois intransigeante mais qui veut le meilleur pour ses filles et ses petites-filles. C'est un roman féminin, les hommes de l'histoire passent mais ne sont que des figures dans l'ombre. Mais c'est un beau roman, parce qu'on s'attache aux personnages, on a envie qu'elles se sentent bien, toutes. Il y a des disputes, des incompréhensions. Comme dans toutes les familles, mais encore plus puissantes parce que le poids des traditions indiennes est ici présent. 

Et pourtant, si l'on sent cet arrière-plan culturel, il ne prend pas toute la place. Ce n'est qu'une partie de ce qui définit ces filles, de même qu'on ne peut jamais être caractérisé que par une seule de nos facettes. Et c'est aussi une des forces de ce livre : il nous raconte une histoire universelle d'adolescentes qui se cherchent.

J'avoue que j'ai aussi eu un gros coup de coeur pour Ranee. Et pourtant, ce n'était pas évident au départ. Mais, arrivée à la fin du livre, j'aurais aimé mieux la connaître, en savoir plus sur son parcours. Parce que c'est une mère, qui aime sa famille. Elle est parfois maladroite, elle peut même dresser ses filles contre elle ou leur faire honte. Mais elle aussi a plus qu'une facette et elle mérite vraiment d'être découverte. 

Le livre se lit très vite. Trop peut-être. Il y a une tristesse à chaque fois que l'on laisse un personnage pour passer au suivant. J'avais envie qu'elles aient plus de place, plus de pages, de continuer à savoir ce qui allait leur arriver. Ce qui prouve que l'autrice avait réussi à me les faire apprécier !

Ce n'est peut-être pas LE livre qui transmet le plus ce qui se passe pour une famille indienne vivant en Amérique. Mais il reste agréable, il fait passer un bon moment... Et c'est déjà bien !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire