mercredi 13 février 2013

La femme qui décida de passer une année au lit

Et voilà le deuxième titre paru aux Editions Charleston : La femme qui décida de passer une année au lit de Sue Townsend.

Couverture La femme qui décida de passer une année au lit
4ème de couverture : Le jour où ses jumeaux quittent la maison pour entrer à l’université, Eva se met au lit… et elle y reste. Depuis dix-sept ans que le train de la vie l’entraîne dans une course effrénée, elle a envie de hurler : « Stop ! Je veux descendre ! » Voilà enfin l’occasion.

Son mari, Brian, astronome empêtré dans une liaison extraconjugale peu satisfaisante, est contrarié. Qui lui préparera son dîner ? Eva ne cherche qu’à attirer l’attention, prétend-il. Mais la rumeur se répand et des admirateurs par centaines, voyant dans le geste d’Eva une forme de protestation, se pressent sous la fenêtre de sa chambre, tandis que son nouvel ami, Alexander, l’homme à tout faire, lui apporte du thé, des toasts, et une sollicitude inattendue. Depuis son étrange prison, Eva va-t-elle trouver (enfin) le sens de la vie ?



Voilà un livre que j'avais très envie de lire : qui n'a pas un jour souhaité pouvoir rester au lit et laisser les autres se débrouiller avec le ménage/les enfants/les papiers (rayer la mention inutile... s'il y en a une !). Moi, j'avoue que j'y pense parfois, mais je ne me suis jamais décidée à sauter le pas.
L'héroïne de ce roman l'a fait, elle. Le jour où ses enfants partent à l'université, elle remonte directement se coucher et annonce qu'elle va passer une année dans son lit. D'ailleurs, si son mari veut bien aller dormir dans une autre chambre, voire dans le garage, elle est d'accord aussi.
Evidemment, cette existence n'est possible que si les autres acceptent de tout prendre en charge. Y compris ses repas : c'est décidé, Eva ne se lèvera que pour aller aux toilettes et uniquement quand c'est absolument indispensable ! Toute une galerie de personnages défile donc autour d'elle, de sa mère et sa belle-mère qui trouvent que, quand même, "à leur époque, cela ne se passait pas comme ça", à son mari, qui ne sait même pas comment organiser un réveillon de Noël (mais il a un diplôme universitaire, ce ne doit pas être si difficile, non ?), sans oublier les personnes qui viennent nettoyer ses vitres... et d'autres, plus ou moins de passage. J'ai ainsi eu une tendresse particulière pour Alexander, un homme à tout faire qui a beaucoup de poésie dans le cœur.
Cependant, malgré quelques situations qui auraient pu être drôles, je n'ai pas réussi à rire en lisant ce roman. Peut-être parce que tous les personnages me semblent, en fait, éminemment tristes. Chacun, y compris Eva, est uniquement concentré sur sa propre petite existence et trouve que les autres l'empêchent de la vivre comme ils le voudraient. C'aurait pu être amusant s'ils étaient heureux ainsi, mais je n'ai pas eu l'impression que c'était le cas. La société dépeinte dans ce roman est cruelle (et, après plusieurs ouvrages sur le même fond, je commence à me demander si la vie de banlieue, en Angleterre, est réellement aussi déprimante). Les personnages sont croqués avec beaucoup de mordant... mais à tel point qu'il est difficile de les trouver sympathiques : au début, ils sont attachants, comme des petits animaux inoffensifs. Dès qu'on apprend à mieux les connaître, toutes leurs turpitudes nous éclatent au visage et laissent un goût assez amer.
Je suis peut-être passée "à côté" de ce roman, qui est unanimement décrit, outre-Atlantique, comme l'un des livres les plus drôles de ces dernières années. C'est peut-être aussi parce que je me suis dit que je m'ennuierais, au fond, si je devais passer toute une année au lit sans même lire un livre ou tricoter un pull ! Néanmoins, les éditions Charleston vous invitent à tenter l'expérience à votre tour, au moins pour un jour : le 8 mars, pour la Journée de la femme, vous pouvez vous-aussi décider de passer au lit et rejoindre le grand mouvement initié à cette occasion. Personnellement, je vous conseille cependant de le faire avec un livre, et même celui-ci, pourquoi pas ?


2 commentaires:

  1. Plus j'y pense, plus je me dis que pour rire en lisant ce roman, il faut pouvoir être capable de rire du malheur des autres et ce n'est pas mon cas.

    RépondreSupprimer
  2. Je l'ai dans la LAL celui-là, il me fait de l’œil depuis un bout de temps ;)

    RépondreSupprimer