mardi 10 septembre 2019

L'éducation n'est pas une science exacte

J'ai lu L'Education n'est pas une science exacte de Juliette Perchais




4ème de couverture

Montessori par-ci, Freinet par là… Depuis dix ans, les écoles alternatives fleurissent et promettent d’éduquer et d’épanouir enfants et adolescents. Sus à l’autorité, à bas l’ordre, vive la méthode finlandaise et l’apprentissage par le jeu.
Ces idées, Juliette Perchais les a portées. Jeune professeure de français en banlieue parisienne, elle s’invente une première salle de classe colorée où tout est fait pour que les élèves se sentent bien : tables en carré pour favoriser le travail en petits groupes, coin lecture et sa bibliothèque, tapis de yoga pour la détente, et même un fauteuil confortable… Quatre ans plus tard, les tables sont sagement disposées en rangées de deux, face au tableau, et le discours de rentrée vante les vertus du travail acharné et de l’exigence.
Que s’est-il passé entre les deux ? Un long voyage initiatique, véritable tour du monde de l’éducation. Initialement, ce voyage était celui d’une groupie des pédagogies de type Montessori, avide de voir comment Japonais, Américains, Indiens ou Finlandais inventaient une école plus humaine et plus juste. Mais au fil du périple, le doute s’installe, et l’idée s’impose que les changements auxquels nous aspirons ne passeront pas par la révolution des pédagogies « innovantes » (vieilles d’un siècle !), mais davantage par la recherche de la simplicité et du bon sens. Il faut s’occuper des enseignants et des adolescents, laissés pour compte, les écouter avec une vraie bienveillance, les former de manière exigeante et leur laisser, ensuite, l’autonomie dont nous avons tous besoin. Alors seulement, l’École pourra devenir ce qu’elle a cessé d’être pour beaucoup : humaine et optimiste.

Mon avis :


L'éducation est un sujet qui me concerne et qui me touche. En tant que mère, d'une part, et parce que j'ai été enseignante de français, d'autre part. J'ai toujours tendance à penser que le système français est trop figé et qu'il existe nombre de pratiques enrichissantes au-delà de nos frontières.
Cet ouvrage et le parcours de Juliette Perchais, qui n'a pas hésité à voyager pour aller voir ailleurs comment on faisait la classe, était donc particulièrement intéressant.
Elle a étudié les modèles scandinaves, avec leurs forces et leurs défauts, ce qui se fait aux États-Unis, en Asie, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Elle a testé des écoles alternatives (même en France) et d'autres plus rigides.
Ce qui lui permet d'en tirer des conclusions, de voir ce qui fonctionne ou pas, ce qui demande un total changement de mentalité, les principes pour bien transmettre à des élèves... Le livre ne fournit pas une recette toute prête, un condensé des meilleures techniques made in ailleurs, mais pose des questions, explore des pistes, suscite la réflexion tout en la dirigeant un peu. En cela, il est très constructif et il amène forcément à réfléchir sur ce qui se pratique dans les classes en France.
L'ouvrage contient un certain nombre de descriptifs de ce qui se passe sur le terrain. Il y en a beaucoup. Et pourtant, j'étais frustrée, j'aurais voulu en avoir encore plus (ce qui montre bien à quel point l'autrice parvient à nous embarquer dans cette expérience). Il y a beaucoup d'aspects concrets dans ces pages, et j'avais cependant encore l'impression que le sujet restait survolé, tellement il y en a à dire.
C'est un ouvrage qui devrait être partagé, auprès des enseignants, des parents et des instances dirigeantes. Parce qu'il n'y a pas qu'une seule manière de faire l'école mais que cela ne signifie pas non plus qu'il faille expérimenter à tout va. J'ai d'ailleurs apprécié que le ton ne soit pas celui d'une donneuse de leçons : il y a beaucoup de sincérité dans la démarche de Juliette Perchais, et son propos est d'autant plus pertinent.
J'avoue que je suis curieuse de savoir comment, maintenant, elle met tout ce qu'elle a appris en application dans sa classe...

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