mardi 15 octobre 2019

Les filles du 17 Swann Street

J'ai lu Les filles du 17 Swann Street de Yara Zgheib



4ème de couverture

D’abord, c’était le chocolat. Puis le fromage, les frites, et aussi la glace. Le pain, ça n’avait pas été facile. Mais si elle pouvait maigrir encore un peu, elle aurait une chance d’être sélectionnée pour danser un solo. Oui, si elle faisait un peu plus d’efforts, si elle s’entraînait un peu plus dur… elle serait peut-être enfin à la hauteur. 
  
Anna Roux était danseuse au ballet de l’Opéra de Paris quand elle a décidé de suivre l’homme de sa vie aux États-Unis. Se retrouvant seule face à ses angoisses – l’imperfection, l’échec, la solitude –, elle est emportée dans la spirale de l’anorexie mentale, et finit par ne peser que 40 kg. Contrainte de se faire soigner, elle est admise au 17 Swann Street, une maison rose où des femmes aux visages fantomatiques s’efforcent de vaincre leurs troubles alimentaires. Des femmes comme Emm, la cheffe du groupe ; Julia, toujours affamée ; ou la discrète Valérie. Ensemble, elles combattent leurs démons et affrontent six repas quotidiens. Chaque bouchée est une épreuve. Chaque calorie un déferlement de culpabilité. Et chaque pas vers la guérison réclame une force et une bravoure peu communes, qu’Anna va devoir trouver auprès de ses amies du 17 Swann Street.



Mon avis


J'étais curieuse de pousser les portes du 17 Swann Street et de voir comment allaient avancer les filles qui y vivaient. L'anorexie est un thème difficile à traiter, je trouve, sans tomber dans le pathos ou dans l'excès.
Ici, l'ouvrage alterne entre les chapitres qui narrent le quotidien des patientes (plus particulièrement d'Anna, ex danseuse) et ceux qui plongent dans ses souvenirs. Anna vient de Paris, sa mère s'est suicidée suite au décès de son jeune frère, sa carrière de danseuse s'est écroulée après une blessure, et elle a suivi son amoureux aux Etats-Unis, où elle se retrouve trop souvent seule, sans objectif... Son poids est la seule chose qu'elle parvient à contrôler, et sortir de la maladie ne sera pas facile pour elle.
Le roman réussit à bien montrer à quel point chaque bouchée est difficile à avaler, à quel point ce parcours est semé d'embûches pour celles qui l'empruntent. L'émotion est présente à chaque page.

Malgré tout, une certaine distance se crée. Je n'ai pas trop apprécié que la principale motivation d'Anna pour s'en sortir, ce soit son mari. Et que tout le monde l'encourage dans ce sens. "ce n'est pas grave si tu n'as aucun projet, que tu ne sais pas ce que tu vas faire. Parce que tu as quelqu'un qui t'aime et que tu aimes, et c'est déjà énorme". Ce n'est pas une citation, mais mon ressenti, et j'ai un peu de mal avec ce genre de positionnement...

Certes, Anna aura besoin de plusieurs prises de conscience pour avancer, mais je n'ai pas réussi non plus à comprendre si l'autrice approuvait ou non le comportement du personnel soignant (qui n'est pas toujours tendre avec les patientes, loin de là). Et cela aussi m'a gêné.

C'est un roman très réaliste, très intime aussi, mais qui ne m'a pas plus convaincu que cela, même si son écriture le rend agréable à lire.

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