4ème de couverture
Dans le Québec rural des années 1950, Maggie, père anglais et mère française, tombe enceinte de son jeune voisin, fermier, qu'elle aime éperdument. Quand ses parents l'apprennent, ils forcent Maggie à abandonner son bébé dès la naissance et à rentrer dans le droit chemin. Élodie grandit à l'orphelinat dans des conditions précaires. Quelques années plus tard, une loi déclare que les orphelinats deviennent administrativement des hôpitaux psychiatriques. La situation empire dramatiquement pour Elodie, déclarée alors, comme des milliers d'autres orphelins québécois, malade mentale...De son côté, Maggie s'est mariée à un homme d'affaires impatient de fonder une famille. Malgré tout, elle ne peut oublier Élodie. Mère et fille parviendront-elles à se retrouver ?
Mon avis
La couverture de ce roman m'a interpellée, et puis, très vite, la quatrième de couverture a retenu toute mon attention. Le Québec, une histoire de famille, la situation des orphelins il y a quelques décennies.
Très vite, j'ai accroché au personnage de Maggie, qui ne rêve que de l'approbation de son père mais qui tombe amoureuse d'un garçon que celui-ci méprise. Ce jeune canadien français, issu d'une famille pauvre, ne fait pas le poids par rapport aux ambitions de son anglo de père. Le cœur est pourtant plus puissant... et les parents de Maggie décident de tout faire pour séparer leur fille chérie de celui qui ne peut être qu'une graine de voyou.
Cette histoire d'amour malmenée est l'un des enjeux du roman. Mais le principal, c'est bien celui qui concerne le sort d'Elodie, la fille illégitime de Maggie et de son tourtereau, déposée à l'orphelinat sans autre forme de procès. Les orphelinats sont tenus par des bonnes sœurs, qui n'ont que du mépris pour ces enfants issus du péché (et donc aussi coupables que leurs parents, apparemment). Alors, quand en plus elles ont l'occasion de gagner plus d'argent en transformant les orphelinats en hôpitaux psychiatriques, quitte à faire passer tous ces bambins pour des malades mentaux, ce n'est pas un souci pour elles. Ni pour le gouvernement en place, qui les y encourage.
Le parcours d'Elodie dans ces institutions est glaçant. La quête de sa mère pour la retrouver est poignante.
On n'est pas dans un roman d'action, mais dans une chronique sans fards sur tout une époque. L'aspect humain est au cœur de cette histoire, et c'est bien de cœur qu'il s'agit ici, avec cette mère qui se sent incomplète sans l'enfant qu'elle a été forcée d'abandonner, et qui tente de construire sa vie malgré tout, quitte à sortir du carcan des conventions.
Certains des passages du roman m'ont fait penser au film Philomena
C'est effrayant de voir comment, en jugeant les autres, en restant fermes sur des positions par crainte d'être soi-même jugés, on peut perdre toute humanité. Ce livre, comme ce film, pointe du doigt des drames qui auraient tellement dû être évités...
Cette lecture est émouvante, vous allez vous énerver contre certains personnages en tournant les pages, vous allez souhaiter que tout se termine bien... Les années y passent parfois trop vite, c'est le seul reproche que je ferais à l'ouvrage. Pour le reste, je vous laisse le découvrir.
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