mardi 23 avril 2013
Le châle de Cachemire
4ème de couverture : Pays de Galles, 1940. Jeune mariée, Nerys Watkins quitte la campagne galloise pour accompagner son mari missionnaire affecté en Inde. Alors que la guerre du Cachemire éclate, elle découvre Srinagar, la ville au bord du lac, où les Britanniques habitent de luxueux bateaux et dansent, flirtent et cancanent comme s’il n’y avait pas de guerre. Nerys est entraînée dans une dangereuse amitié et, au moment où elle retrouve son mari, l’innocente épouse galloise n’est plus la même femme. Des années plus tard, alors que Mair Ellis débarrasse la maison de son père, elle découvre un éblouissant châle ancien et une boucle de cheveux d’enfant. Se rendant au Cachemire sur les traces de ses grands-parents, Mair se lance dans une quête qui changera à jamais sa vie.
J'aime quand un livre nous fait découvrir de nouvelles choses. C'est bel et bien le cas de celui-ci. On sent que l'auteur s'est réellement documenté pour l'écrire (parfois trop, même, certaines descriptions du monde de l'artisanat s'apparentent à des cours magistraux. Intéressants mais un peu trop didactiques à mon goût). Elle s'est même rendue sur place, comme le prouve sa galerie de photos sur son site personnel. Sous sa plume, Srinagar semble être un endroit plein de mystère, risqué aussi, surtout à l'époque moderne, mais riche d'enseignements divers. Le roman, en voyageant entre deux époques, nous montre comment une ville peut évoluer dans le temps et remplace ainsi de nombreux guides touristiques, presque moins détaillés.
Il y a donc deux personnages centraux dans ce roman. Mair, qui ouvre le premier chapitre en découvrant un châle et une mèche de cheveux dans un vieux coffre, et Nerys, sa grand-mère, qui découvre les Indes pendant les années 40, en suivant un époux missionnaire un peu trop investi dans sa mission. Je dois dire qu'au début, l'indécision de Mair (qui a l'air de ne pas trop savoir ce qu'elle veut faire de sa vie) n'a pas vraiment parlé en faveur de ce personnage. J'ai beaucoup plus apprécié Nérys, qui tente d'exister à une époque où les femmes étaient encore souvent définies par leurs maris. Son parcours m'a paru beaucoup plus intéressant, parce que Nérys essaie simplement de rester elle-même, que ce soit dans la petite école qu'elle crée pour seconder son mari ou parmi les réceptions luxueuses d'Européens exilés en Inde. Toutes les deux auront cependant des décisions à prendre... et Mair découvrira finalement que le passé de sa grand-mère peut influencer son propre destin. J'ai apprécié la manière dont la trame de l'histoire tisse les fils de ces deux destinées de femmes.
L'ouvrage n'est pas simplement une histoire romantique (parce que, oui, il y a de l'amour aussi entre les lignes), il contient notamment des passages très durs sur les conditions de vie en Inde. Mais il rappelle aussi que la solidarité permet de dépasser bien des difficultés... même si tous les personnages ne sont pas prêts à l'accepter.
Bref, cette histoire vaut un voyage !
Découvrez une interview de l'auteur
un extrait du livre
et son trailer :
dimanche 7 avril 2013
Swap VO
Cette année, je dois me remettre un peu plus sérieusement à l’anglais pour mes cours. C’est donc tout naturellement que je me suis inscrite au swap VO. Et voici ce que Juliah m’a envoyé (un colis énormissime, il faut bien le dire) :
A l’intérieur, il y avait donc :
Un joli coussin (c’est “mon mien”, personne n’a le droit d’y toucher !)
De belles cartes très poétiques (j’adore) et de très jolis marque-pages
Un “plan” de Londres assez original (quand est-ce que '’y retourne ?)
Des magnets (j’en mettrais partout !), un crayon géant (pour prendre plein de notes), des mouchoirs illustrés et un cupcake fait main (au moins, il ne me fera pas grossir)
mais puisqu’on parle de gourmandises… un livre de recettes pour faire de vrais cupcakes, un sachet de thé qui sent très bon, une boîte à thé décorative (on reste dans l’ambiance, avec un brin d’humour), et des biscuits trop bons (que j’ai vite cachés pour ne pas me les faire piquer!)
ah oui, au départ, c’était un swap de livres ! alors j’ai reçu :
Le premier tome de Harry Potter en anglais (depuis le temps que je voulais le lire en VO), Outside In (la suite d’Inside out, jamais paru en français), The Dirty Girls Social Club, qui a l’air assez amusant, et Winter Town, dont juste la couverture est déjà très jolie ! J’ai bien envie de m’intéresser de plus près, par la suite, aux livres anglais…
Et elle a même pensé à mes chipies, avec des livres en anglais juste pour elles (j’ai pu m’essayer à la traduction simultanée, du coup !)
Bref, un colis juste énorme !
mardi 2 avril 2013
Le Zygène de la filipendule
4ème de couverture :
Je ne suis pas une grande fan de romans policiers, de suspense, etc. Je trouve qu'ils sont souvent bien pensés et bien construits, mais ce n'est pas ma lecture de prédilection. J'étais donc assez inquiète au moment de démarrer ce livre, qui compte un nombre certain de pages.
Néanmoins, je me suis laissée rapidement happer par l'histoire. Il faut dire qu'elle est assez imaginative et croustillante, pleine de personnages complètement farfelus (un commissaire nommé Maigret, un directeur de zoo qui n'a pas sa langue dans sa poche, des jumeaux peu doués pour les rapports humains... et un orang-outan plus malin que tous ceux-là réunis). Tout se passe dans un périmètre restreint autour d'un zoo en perdition (ce qui donne l'occasion aux personnages de nous apprendre nombre de choses sur les animaux), l'administration et les hommes d'affaires sont peut-être les plus "bêtes" de tous les humains mis en scène, et les meurtres se succèdent sans que les victimes ne suscitent beaucoup de compassion.
L'histoire, donc, avance assez rapidement et est plaisante à lire, même si nombre de personnages sont surtout esquissés par de grands traits rapides. Le nombre de pages de ce roman est surtout à mettre au compte du vocabulaire de l'auteur : riche et dense, il est employé dans de longues tirades, souvent caustiques. Le livre gagnerait peut-être en rapidité avec un style plus concentré, mais je pense qu'il y perdrait aussi beaucoup de son charme. Même si, par moments, ces effets de style peuvent lasser, dans l'ensemble, ils montrent que l'auteur sait écrire, qu'il a un certain sens de l'humour, et qu'il a dû prendre du temps à aiguiser sa plume.
C'est donc au final une agréable surprise, une sorte de roman policier imaginé par un doux-dingue, un peu dans la lignée des aventures de Malaussène (ah, Pennac...).